Nantes poker Association voulait organiser un grand tournoi les 21-22 juin à Saint-Herblain. La police a mis son veto. Les parties clandestines ont encore de beaux jours devant elles.
Il y a encore eu fausse donne. Les samedi 21 et dimanche 22 juin prochains, Nantes poker Association (NPA) avait programmé l'Open de Nantes, un grand tournoi de poker holdem dans le hall du cinéma UGC Ciné Cité Atlantis à Saint-Herblain. Une manifestation gratuite, ouverte à tous, destinée à promouvoir ce que les férus qualifient de « véritable sport ». Et un tournoi sans argent, évidemment.
Plus de 200 joueurs étaient attendus.
« C'était le symbole du beau poker, bien fait, bien joué, par des passionnés », soupire le président du NPA, Charles Guyard.
Mais la police en a décidé autrement.
« Une mauvaise surprise »
Après l'annulation in-extremis du tournoi organisé par une autre association, Atlantique poker Club, aux Clouzeaux le week-end dernier (voir article), Charles Guyard ne se berçait guère d'illusions. « On se doutait qu'une mauvaise surprise nous attendait... »
Lundi, il a donc pris les devants et relancé les services de police, notamment les renseignements généraux de Saint-Nazaire, chargés de la police des courses et des jeux (responsabilité qui sera transférée en juillet à la police judiciaire).
Un ordre venu d'en haut
Ses interlocuteurs policiers lui ont confirmé que l'autorisation ne serait pas accordée.
L'association a pourtant pignon sur rue. Elle organise chaque dimanche après-midi des tournois amicaux à la Maison des jeux de Nantes.
Mais l'ordre d'interdiction est venu « d'en haut », de la direction centrale des renseignements généraux. Une direction qui refuse de donner la moindre explication. Apparemment, les autorités redoutent dans ces tournois la publicité faite aux jeux de poker en ligne. À moins qu'il ne s'agisse d'une décision politique de principe.
« Les temps sont durs »
À l'arrivée, « c'est une réaction incompréhensible. Et c'est une grande déception pour une association qui monte, reconnue et intègre, toujours soucieuse des lois » résume l'un des organisa-teurs.
« C'est sûr, les temps sont durs pour le poker amateur » renchérit le président Guyard.
Les amateurs de poker, eux, sont donc privés de tournoi. Il ne leur reste plus qu'à se rabattre sur les sites de jeux en ligne, les cercles autorisés en région parisienne ou les parties privées organisées ici ou là chez des particuliers.
En toute illégalité, évidem-ment.
(source : presseocean.fr/Pierre-Marie Hériaud)