Si la loi n° 847 relative à la protection contre le tabagisme a été votée à l'unanimité des conseillers nationaux lundi soir, de longues discussions ont porté sur les casinos et salles de jeux. Des lieux pour lesquels le gouvernement avait initialement envisagé une dérogation au principe d'interdiction. Mais le Conseil national a refusé catégoriquement. Dès lors que le texte de loi sera publié au Journal Officiel de Monaco, la Société des Bains de Mer (SBM) aura six mois pour rendre ses casinos non-fumeurs.
Explications de Bernard Lambert, directeur général de la SBM.
La loi contrarie-t-elle les habitudes des salles de jeux ?
« Je veux d'abord insister sur le fait que nous avons toujours été soucieux des méfaits du tabagisme. Nous n'avons d'ailleurs pas attendu la loi pour restreindre la fumée. Depuis un an et demi au sun Casino, et depuis trois mois au Café de Paris, nous disposons de tables non-fumeurs. Seul le Grand Casino, spacieux et très haut de plafond, est resté un espace sans interdiction de fumer.
Sera-t-il difficile de faire appliquer la loi ?
Je n'ai aucune inquiétude. Nous accueillons certainement des clients français ou italiens qui viennent à Monaco pour fumer librement. Ceux-là ne viendront peut-être plus. La SBM appliquera la loi stricto sensu. La SBM saura s'adapter. Il n'y aura donc plus de tabac dans le grand Casino.
Aménagement de fumoirs devient-il urgent ?
Nous regardons effectivement si nous pouvons installer des espaces fumeurs. Il y a peu de possibilité au sun Casino et au Café de Paris.
Certains syndicats souhaitent une application anticipée de la loi. Y êtes-vous favorable ?
Au Grand Casino, six mois sont nécessaires. C'est clair. Pour les deux autres salles, si nous pouvons trouver rapidement des solutions, pourquoi pas...
Avez-vous évalué la perte de chiffre d'affaires que l'application de la loi va engendrer ?
Je n'ai jamais avancé de chiffre. En France et en Italie, les pertes varient entre 10 et 15 %. Nous n'avons aucune prévision de baisse.
Dans un premier temps, cette baisse semble presque inéluctable. Comment compenser ?
Nous maintiendrons la puissance marketing. Depuis cinq ans, les efforts dans ce sens sont constants et les résultats sont là.
Pour passer un cap peut-être difficile, allez-vous geler les salaires ?
Je viens de décider le contraire. Depuis le 1er avril, le salaire minimum (sous statut SBM) est passé de 21 100 à 22 000 euros. »
(source : monaco.maprincipaute.com/Propos Recueillis Par Joëlle Deviras/Monaco-Matin)