STOCKHOLM (Reuters) - La société suédoise de paris en ligne Unibet annonce que son directeur général, Petter Nylander, est en garde à vue à Amsterdam en application d'un mandat d'arrêt pour infraction à la législation française sur les jeux.
Petter Nylander a été appréhendé lundi par les autorités néerlandaises alors qu'il s'apprêtait à embarquer dans un avion à destination de la Grande-Bretagne pour rentrer chez lui, précise Unibet.
"L'origine de cette arrestation se trouve dans les poursuites engagées en 2006 en France contre Unibet par le monopole de la loterie Française des Jeux et le monopole des paris hippiques PMU pour violation des lois nationales françaises de 1836 et 1891 protégeant ces monopoles d'Etat", explique la société dans un communiqué.
"Unibet est outré par le mépris total de la France vis-à-vis de la réglementation de la Communauté européenne, mépris qui vise à protéger un monopole intérieur commercial des paris que conteste la Commission européenne."
Un représentant d'Unibet a précisé à Reuters que Nylander se trouvait toujours en garde à vue mardi matin à l'aéroport d'Amsterdam Schiphol.
On a par la suite appris auprès de la Commission européenne que la France allait renoncer aux poursuites.
"Des instructions ont été données pour arrêter la procédure", a-t-on déclaré à Reuters sous condition d'anonymat.
Un porte-parole de la Commission européenne a souligné la non conformité de la législation française à la législation européenne. Un innocent a peut-être été arrêté, a-t-il dit.
Les paris en ligne sont interdits en France. La Commission européenne a donné à la France jusqu'au 31 octobre pour répondre à sa demande de lever l'interdiction.
Selon la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, citée par Le parisien la semaine dernière, le gouvernement doit réfléchir à l'avenir "sans tabou" pour trouver un moyen le laisser les opérateurs de casinos se développer sur internet.
Mais le ministre chargé des Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet a déclaré que l'arrestation du dirigeant suédois était conforme aux règles du marché intérieur européen.
"C'est parfaitement normal à ce stade puisqu'il n'y a pas de marché intérieur pour les paris", a-t-il déclaré.
Patrick Partouche, patron du Groupe Partouche, a été condamné à une amende et à de la prison avec sursis cette année pour avoir prêté son nom à un site de jeux de poker.
(source : lemonde.fr/Reuters)