Avec près de 80 000 entrées, l'établissement de jeu augmente sa fréquentation de 20 %
Ouvert en mars 2003, le casino hautevillois accueillait ses premières machines à sous un an plus tard. Il avait cependant un peu de mal à atteindre ses objectifs. A tel point que beaucoup se sont posé des questions un temps sur sa viabilité. En octobre 2005, il était repris par le groupe partouche qui rachetait l'ensemble des parts de la Société touristique et hôtelière de Divonne-les-Bains, à l'origine de sa construction.
Cette reprise en main allait s'accompagner d'un plan social visant à réduire la masse salariale. Dans l'affaire, les employés perdaient leur 14e mois de salaire, pour ceux qui acceptaient cette renégociation de leur contrat de travail. Avec quelques départs et 2 licenciements, l'effectif passait de 52 à 45 salariés. En entrant dans la centrale d'achat du groupe partouche qui regroupe 50 casinos sur le sol français, l'établissement bugiste réduisait ses frais généraux et pouvait entamer sa remontée vers l'équilibre financier.
Les voyants au vert
L'année 2006, malgré un hiver exécrable et un enneigement conséquent qui rendaient la circulation difficile pendant près de quatre mois, le casino enregistrait déjà des chiffres de fréquentation en hausse, avec près de 64 000 entrées.
Et cette année semble marquer son véritable envol, avec une clientèle en forte hausse dans tous les domaines d'activités. Le naturel plutôt optimiste de son directeur, Claude Lescuyer, se trouve conforté par les chiffres. « A la fin du mois de juin, nous enregistrons une hausse de la fréquentation des machines à sous de 11 %. Celle de la «boule«, le seul jeu traditionnel que nous ayons conservé est de 113 %. La discothèque est sur la même tendance avec 30 % d'augmentation de sa clientèle. Seul le restaurant a marqué un peu le pas cet hiver, du fait du changement de notre chef de cuisine. Le retour du précédent nous permet de nous remettre à niveau, mais dans ce domaine, il est très facile de descendre, un peu plus long pour retrouver notre notoriété.
Tout cela a été possible grâce à l'implication du personnel qui offre un accueil convivial et personnalisé, et des petites attentions en direction de la clientèle qui fait que notre établissement jouit d'une bonne reconnaissance et de fidélité. Une hausse de fréquentation à deux chiffres est un petit événement dans un secteur plutôt en baisse, mais nous devons poursuivre sur cette voie, car nous perdons encore de l'argent (500 000 euros en exploitation). Si nous continuons à surfer sur cette dynamique, le casino devrait parvenir à gagner de l'argent dans les cinq ans à venir. C'est notre challenge ».
Le parc de cinquante machines à sous va être progressivement renouvelé dès la fin de ce mois, avec des bandits manchots à images virtuelles qui remplaceront les rouleaux traditionnels. Plus besoin par ailleurs de monnaie sur ces machines qui accepteront désormais les billets. En multipliant ses axes de communication, le casino hautevillois parait désormais en passe de réussir ce véritable coup de poker qui consiste à faire vivre un établissement de jeu dans une station de moyenne montagne. Et qui participe activement à la diversification des activités d'une station et d'un plateau qui ont de plus en plus de mal à juguler le mal tenace qui s'est installé dans ses hôpitaux.
Communication tous azimuts
Avec 200 000 euros consacrés à la communication, le casino ne garde pas les deux pieds dans le même sabot. Il n'hésite pas à s'impliquer dans de nombreuses manifestations sportives et culturelles pour développer sa notoriété. Ainsi, il sponsorise le rallye Ain Jura, le tour de l'Ain VTT, le village VIP lors du passage du tour de France, sans oublier les festivals de théâtre et de l'Éphémère et une collaboration fructueuse avec H3S, qui gère les stages sportifs et de loisirs dans la station.
Tous les mercredis soir, pendant l'été, il propose un spectacle en extérieur et accueillera le 21 juillet une exposition de voitures d'exception avec le club Alpes Bresse Revermont. Puis, le 12 août l'arrivée de la 1ère étape du tour de l'Ain cycliste (les cérémonies protocolaires se dérouleront dans ses locaux). Le 24 septembre, il sera partenaire du raid Handi 4x4 et exposera la Mitsubishi qui a remporté le dernier Paris Dakar alors que Luc Alphand devrait honorer cette initiative. Enfin, cet automne, le casino sera à la tête d'une grande tombola de la chance dont le premier prix est une semaine pour 2 personnes à Las Vegas. On ne se refait pas !
Repères
> Une clientèle locale
Il est désormais impossible de rentrer anonymement dans un casino. Il faut en effet décliner officiellement son identité à l'entrée. Cette mesure, si elle a eu un impact négatif sur les établissements des grandes agglomérations, n'a pas eu de conséquence dans les petits casinos. Et elle offre un avantage : connaître la provenance des clients. Ainsi, sur les 80 000 entrées, 26 % viennent du secteur du haut Bugey et Oyonnax, 22 % du plateau d'Hauteville, 18 % de la plaine de l'Ain et Ambérieu, 16 % de l'agglomération de Bourg-en-Bresse, 12 % du bas Bugey et Belley et 6 % de la Dombes, Bresse et pays de Gex.
> Jackpot
pour la commune
Entre le reversement de 15 % sur le produit brut des jeux abattus, la subvention de 45 000 euros en direction des animations culturelles et le reversement de l'Etat, ce sont en tout quelque 550 000 euros qui tombent dans l'escarcelle de la commune. Si l'on y ajoute toutes les retombées de la politique de communication, la station est pour l'instant la principale gagnante de cette réalisation, qui lui rapporte désormais plus que ses forêts.
(source : leprogres.fr/Guy Domain)