Vingt-deux millions d'euros : c'est la somme conséquente brassée l'année dernière par les deux casinos des Sables-d'Olonne. État, commune, qui en profite ?
Deux casinos pour une seule ville. En Vendée, Les Sables-d'Olonne fait figure d'exception. Et ça rapporte.
Au casino des Pins (groupe Moliflor Loisirs), premier casino de Vendée, les sommes récoltées aux machines à sous et jeux de table ont atteint 15 300 000 €, entre le 1er novembre 2005 et le 31 octobre 2006. Sur cette somme, il faut enlever la part prélevée par l'État, qui s'élève à 47 %, et celle de la commune, estimée à 9,61 %, pour obtenir le chiffre d'affaires total du casino. Sur les 15,3 millions d'euros, le casino empoche à peine la moitié.
Aux atlantes (groupe Barrière), même calcul. Sur les 6 994 000 € de produit brut, les recettes de l'établissement de jeux s'élèvent en réalité à 3,52 millions d'euros. « Le produit brut est en hausse de 7 % à 8 % par rapport l'an dernier, note Hervé Le Cam, directeur général du casino des atlantes. C'est grâce aux machines à sous qui ont permis de rapporter à elles seules 6 868 000 €. ».
Pour la ville, l'argent des casinos est une manne non négligeable. Chaque année, la municipalité reçoit 2,8 millions d'euros des caisses des deux établissements de jeux. « Le centre de congrès nous coûte chaque année 300 000 €, la subvention à l'office de tourisme 600 000 €, nous dépensons un million d'euros pour chaque Vendée Globe..., énumère Jean-Noël Landais, directeur général des services à la mairie des Sables. Sans la recette des casinos, nous ne pourrions pas financer tout ça. » Et les joueurs ? Avec dix jackpots supérieurs à 20 000 €, les gains remportés en 2006 par les clients du casino des Pins s'élèvent à près de 11 millions d'euros. Aux atlantes, les joueurs ont remporté 6 700 000 €, « presque autant que le produit brut », remarque le directeur. Si jusqu'à maintenant, les casinos brassaient de plus en plus d'argent, la tendance 2007 revoit ces chiffres à la baisse. Cause de ce revirement : le contrôle d'identité devenu obligatoire depuis novembre. « En décembre, nous avons noté une diminution de 20 % de la clientèle, constate Laurence Chaillot, responsable marketing et communication pour le casino des Pins. Mais cette réforme était nécessaire. Nous sommes désormais sûrs de ne faire entrer aucun mineur ou personne interdite de jeux. » Pour combler cette perte financière, le ministère a accordé quelques compensations. « Nous avons eu l'autorisation d'installer des machines à 5 cents, ainsi que des accepteurs de billets sur les machines de moins de 50 cents. Nous avons également mis au point un pass, détecté dès que le client arrive à l'accueil du casino. Il n'a donc pas besoin de décliner son identité puisque les informations le concernant s'affichent automatiquement sur l'ordinateur. » Des contreparties qui vont permettre au casino de préparer une deuxième réforme redoutée par les établissements de jeu : la loi antitabac.
(source : ouest-france.fr/Céline BRUET)