Le week-end a été rude pour les casinos locaux. Les syndicats s'en félicitent : ce potentiel de mobilisation va désormais peser dans les négociations prévues en janvier.
L'accord verbal a été trouvé dimanche soir. Après 48 heures de mobilisation, les employés de machines à sous de Deauville ont annoncé la fin de leur mouvement pour une reprise du travail hier matin. « Nous avons rencontré la direction générale et nous avons trouvé un terrain d'entente sur la revalorisatrion des salaires », assure Frédéric Lempérier, délégué FO à Deauville. Rien n'est encore signé. Mais trois réunions programmées à partir du 9 janvier devraient permettre de définir les contours de cet accord, au coeur duquel le personnel souhaite placer la revalorisation de ses salaires.« Les employés ont demandé à me rencontrer dimanche soir ainsi que le responsable de la DRH, raconte Éric Cavillon, directeur général des deux établissements. Ils étaient satisfaits d'avoir pu se faire entendre. Nous sommes revenus sur les propositions que nous leur avions faites la semaine précédente. Au cours de ces réunions, qui sont des rendez-vous habituels en début d'année, un volet spécifique sera consacré au personnel des machines à sous. » Voilà pour le dernier épisode d'un week-end de fin d'année assez remuant.Les collègues des jeux traditionnels, qui demandaient plus particulièrement le retrait d'un arrêté ministériel de Nicolas Sarkozy, ont également stoppé leur mouvement. Même si ce texte reste toujours d'actualité. La mobilisation locale était la priorité. Conséquence d'un appel national d'une intersyndicale, elle n'a pas pris autant d'ampleur dans le reste de la France. Ils étaient environ 150 à manifester à Trouville puis à Deauville, dimanche. La moitié de l'effectif total. « Il fallait qu'on nous entende, reprend Frédéric Lempérier. Nous n'avons pas de supplément de salaire quand nous travaillons le 31, ni les week-ends ni les jours fériés. On supporte le tabagisme des clients, on court partout, on transporte des seaux de 60 kg de pièces de 2 € tous les jours. On n'a pas de prime de risque. Je travaille au casino de Deauville depuis 1991 et je gagne 1 037 € par mois. J'ai une famille à nourrir et la vie est chère ici. »Un fixe auquel il faut ajouter les pourboires. Sujet tabou car, par définition, non déclaré aux impôts. « Ce ne sont pas des sommes astronomiques », assurent-ils. Pour sa part, Éric Cavillon relativise les éventuelles retombées négatives de ce week-end inédit, durant lequel il a dû ménager quelques clients « insatisfaits ». « Le casino de Deauville a fonctionné à 85 % pour les machines à sous, 60 % pour les jeux traditionnels. Il y avait 150 machines allumées sur 225. Pour Trouville, cela a été plus difficile. »
(source : ouest-france.fr/Benoît GUÉRIN)