LOS ANGELES (Reuters) - Harrah's Entertainment, le premier opérateur mondial de casinos, a accepté d'être racheté pour 17,1 milliards de dollars (12,9 milliards d'euros) par les fonds de capital-investissement Apollo Management et Texas Pacific Group.
La transaction à 90 dollars l'action, annoncée mardi, reste soumise à l'aval des actionnaires et des autorités de régulation, ce qui pourrait prendre un an ou plus.
L'accord marque la fin de plus de deux mois de discussions depuis une première offre d'Apollo et TPG à 81 dollars par titre. Harrah's se réserve toutefois encore le droit de chercher une offre supérieure dans les 25 jours à venir.
"Je ne m'attends pas à d'autres propositions mais rien n'est impossible", a déclaré le directeur général du groupe, Gary Loveman, dans une interview à Reuters.
Le prix convenu avec les fonds de capital-risque représente une prime de 35% par rapport au cours de clôture de Harrah's fin septembre, quand la première offre a été annoncée.
Apollo et Texas Pacific reprendront aussi un passif de 10,7 milliards de dollars.
L'action du groupe de Las Vegas a pris 12 cents ou 0,15% à 82,30 dollars avant d'être suspendue avant l'annonce de la transaction.
Le titre n'a pas fortement réagi à des rumeurs d'offre encore supérieure en raison de l'important délai de plus d'un an que nécessite la finalisation de l'opération, qui exige de régler les questions relatives aux licences de casinos.
"C'est un juste prix pour les actionnaires de Harrah's. Les 25 jours leur permettent de dire qu'ils sont déjà arrivés tout seuls à ce prix, et qu'ils s'ouvrent maintenant aux autres", commente Robert LaFleur, analyste à Susquehanna Financial Group.
D'AUTRES OPERATIONS A VENIR
Dans de nombreux secteurs, beaucoup de dirigeants ont coopéré pour retirer leurs sociétés du marché, attirés par les fortes indemnités versées pour le changement de contrôle et par la perspective d'échapper à la pression permanente à laquelle ils sont confrontés quand l'entreprise est cotée.
Loveman a expliqué que Harrah's n'avait pas besoin de se financer sur les marchés boursiers car il dispose d'un solide cash flow et d'une taille critique depuis l'acquisition de Caesars Entertainment en 2005. "Le temps et l'effort qu'exigent les marchés ne nous sont pas particulièrement utiles."
Le secteur des casinos intéresse les fonds de capital-risque qui cherchent à placer des centaines de milliards de dollars.
Station Casinos a annoncé le 4 décembre son rachat pour 4,7 milliards de dollars par un groupement formé par son équipe de direction. Penn National Gaming a envisagé un moment une offre sur Harrah's, selon certaines sources.
"Le rachat de Harrah's n'est pas la dernière transaction impliquant des fonds de capital-investissement et le secteur du jeu. Nous pensons qu'il y en aura d'autres", déclare Joe Greff, analyste chez Bear Stearns, dans une note de recherche.
Robert LaFleur juge probable que les nouveaux propriétaires revendront certains actifs non essentiels, comme le Casino (CO) Rio sur le "Strip" de Las Vegas, le grand boulevard qui traverse la capitale du jeu, plus rentable pour des opérateurs comme Penn ou Pinnacle Entertainment.
Gary Loveman a cependant précisé qu'aucune cession d'actifs n'était prévue par l'accord ni programmée pour l'instant.
Il a ajouté que son groupe comptait relancer les vieux projets de redéveloppement de ses casinos à Las Vegas Strip ou à Atlantic City mais qu'aucun calendrier n'avait encore été arrêté.
Le groupe espère aussi achever avant la fin d'année l'acquisition de l'opérateur britannique de casinos London clubs International et développer des projets aux Bahamas, en Espagne et en Slovénie.
(source : capital.fr/Deena Beasley)