Dominique Desseigne, président du conseil de surveillance du groupe Barrière, et Sven Boinet, président du directoire, réagissent aux propos du groupe Partouche (voir article de la Voix du Nord, hier) et se disent « otages d’une querelle entre Martine Aubry et Partouche ».
Que répondez-vous à Patrick Partouche (président du directoire du groupe éponyme) qui taxe votre offre à Lille de « dumping » ?
Dominique Desseigne : « On y est allé avec la plus grande rigueur, et je dois souligner que nous n’avons jamais eu à participer à un appel d’offres aussi rigoureux.
Deuxièmement, notre offre prend en compte un potentiel qui va de bruxelles à Paris, en passant par Londres. Alors, je le redis : nous venons à Lille avec enthousiasme, mais si l’État continue de nous taxer par couches successives, le modèle économique ne peut fonctionner. En 1990, on était à 47 % de fiscalité. En 2006, on est à 58 %. Si l’on tombe, ce ne sera pas de notre faute. »
Diriez-vous, comme Romain Tranchant, que les prétentions des maires sont devenues « délirantes » ?
Dominique Desseigne : « L’erreur des maires, c’est de penser qu’on peut offrir la même redevance à une ville comme Toulouse ou Lille qu’à une commune de 5 à 10 000 habitants. Lille, c’est 9 millions de visiteurs potentiels. Notre offre, encore une fois, est en plein accord avec le management. Le projet lillois n’est pas kamikaze. Je ne saisis pas la réaction de Partouche. Quand j’ai perdu l’appel d’offres au Havre, alors que je sponsorise le club, je n’ai pas été aussi mauvais perdant. »
Sven Boinet : « Le groupe Partouche a des méthodes d’un autre temps. La réalité, c’est que nous investissons à Lille environ 100 ME pour un produit brut des jeux potentiel de 100 ME également, au bout de trois-quatre ans. En terme d’investissement, le projet est équivalent à celui d’Enghien (NDLR : premier casino de France). »
Dominique Desseigne : « La rentabilité du casino de Lille dépendra en grande partie du nombre de machines à sous. Plus on aura un parc étendu, plus on pourra élargir notre clientèle et être moins agressif à l’égard d’un petit noyau de joueurs trop réactifs. »
(source : lavoixdunord.fr/JULIEN LÉCUYER)