CASInO MUnICIPAL. -- Le groupe Faure n'a pas fourni de caution à la signature du contrat, le 27 février, indique Yves Urieta
C'est un dossier miné qui a été laissé par l'ancien maire André Labarrère. Yves Urieta l'a trouvé sur son bureau en prenant son poste. A la signature du contrat du casino avec le groupe Faure, le 27 février, une caution de 1,5 million d'euros devait être fournie. « Elle n'a pas été versée », a confirmé hier Yves Urieta, qui a décidé lundi, pour cette raison, de résilier la concession du casino. Le groupe Faure, choisi par la commission des délégations de services publics et validé par le Conseil municipal, devait prendre la gestion des lieux le 28 juin. La convention entre la ville de Pau, la Société d'exploitation du casino de Pau (le groupe Faure) et Charles Massoni (caution), est très claire : « La caution est garantie à la date de la signature ».
Deux relances. Deux lettres de relance au groupe Faure, les 17 mars et 4 mai, ont été envoyées par André Labarrère. « Ils n'ont pas répondu », soulignait hier Yves Urieta.
C'est pourquoi le nouveau maire a annulé le contrat et demande, lundi 10 juin au Conseil municipal, de prolonger l'actuelle concession au groupe Tranchant, le temps de procéder à un nouvel appel d'offres. Il y avait obligation d'assurer la continuité du service public. Yves Urieta a précisé hier que sa décision a été prise « dans l'intérêt de la ville et des salariés du casino ».
Après le choix du groupe Faure, des interrogations sur la solidité financière du futur concessionnaire avaient été soulevées par son concurrent, le groupe Tranchant, et par des élus municipaux lors du vote.
Puce à l'oreille. Un détail avait mis la puce à l'oreille à certains : durant la procédure d'appel d'offres, après le dépôt des candidatures, le montant de la caution avait été plafonné à 1,5 million d'euros. Initialement, elle devait tout couvrir, y compris les charges du personnel, qui sont de 2,30 millions d'euros, avait souligné à l'époque Romain Tranchant.
Les inquiétudes avaient été balayées d'un revers de main par André Labarrère. « Vous me croyez assez con pour retenir une offre sans garantie financière et sans être sûr d'avoir les jeux ? » avait-il lancé aux salariés du casino le 10 janvier. « La ville de Pau a intérêt à avoir de l'argent et des machines à sous ! » avait ajouté l'ancien maire. Dans la lettre qu'il a lue devant la commission nationale, pour appuyer la demande d'autorisation des jeux, il affirmait : « Les garanties qu'apporte la société sont sérieuses. Ses dirigeants sont des professionnels du jeu ».
(source : sudouest.com/
natacha Thuillier)