Après avoir rencontré le repreneur, le personnel a décidé de reprendre le travail ce matin
« Ce sont des guignols qui nous passent de la pommade. A les entendre, tout va bien se passer mais je n'y crois pas » : il n'est pas 17 heures, et la rencontre du personnel du casino avec Pierre-Louis Faure, le futur directeur et Pascal Massoni, le principal actionnaire, n'est pas terminée. Mais Christophe Pauchey, technicien des machines à sous et délégué syndical CGT quitte, agacé, l'hôtel Le Continental où la réunion se déroule. Celle-ci a débuté vers 15 heures autour autour de café, rafraîchissements et petits fours. Elle a duré deux heures et quart.
Paolo Rodrigues et Christian Guibert, les deux délégués du personnel, sont plus modérés dans leurs propos : « On a un peu plus de réponses que précédemment, notamment sur la phase des travaux. La passation entre Tranchant (ndlr : le concessionnaire actuel) et Faure se fera sans fermeture. Pour le reste, on nous assure que tous les emplois seront préservés, tous les contrats de travail maintenus. Mais ce ne sont que des garanties orales comme toujours depuis le mois de janvier ».
Attendre la semaine prochaine. Avec la soixantaine d'employés du casino qui a assisté à la rencontre, les deux délégués du personnel espéraient « quelque chose de plus concret ». Mais ils savent que le « concret » n'interviendra que lorsque la commission nationale des jeux aura livré son avis et le ministre de l'Intérieur pris sa décision. Pierre-Louis Faure et Pascal Massoni présenteront et défendront leur dossier mardi prochain à la commission. La décision finale, elle, interviendra plus tard, « dans un délai qui n'appartient qu'au ministre », notent les candidats à la reprise. Mais qui pourrait raisonnablement tourner autour d'une dizaine de jours.
« Le climat a été cordial » : c'est le seul point sur lequel tout le monde s'accordait hier à l'issue de la rencontre. « Le personnel est venu nombreux. On a pu présenter notre projet. Ils ont posé des questions, toutes pertinentes. Aucune n'est restée en suspens. Il n'y a eu aucune réponse négative à leurs revendications. Ce qu'ils demandent entre dans le cadre des obligations légales. On s'engage a les garder tous, avec leurs avantages, leurs us et leurs pratiques », martèle Pierre-Louis Faure.
Appel à la confiance. Pascal Massoni résume le message en quelques mots : « Confiance et coopération totale. Le casino est une petite entreprise. On a besoin de tout le monde pour bien fonctionner ».
L'absence volontaire des huit cadres MCD (ndlr : membres du comité de direction) n'a pas heurté les repreneurs : « Ce n'est pas grave. Et s'ils ne nous remettent pas leurs dossiers maintenant, il sera toujours possible de les intégrer et les faire agréer après ». Quant aux inquiétudes et réticences sur la qualité de leur projet, Pascal Massoni est clair : « Si le personnel était moins enclin aux bruits et aux rumeurs, il serait moins méfiant. Notre démarche est stricte et rigoureuse. La défiance n'est pas constructive ».
Lors de l'assemblée générale du personnel qui a suivi, la reprise du travail a été votée. Elle sera effective ce matin à 10 heures. Mais sans grand enthousiasme ni conviction : « L'ambiance est à la démoralisation même si on est contents que la rencontre ait eu lieu », concluait Paola Rodrigues.
(source : sudouest.com/Anne-Marie Siméon)