Un nouveau patron
Jean-Claude Dagobert succède à Jérôme Colin à la tête du casino d'Hossegor
Le casino d'Hossegor n'est plus sous administration du groupe Lucien Barrière depuis le 28 février 2006. Ce jour-là, l'acte définitif était signé pour la vente de la concession de l'établissement au groupe TH Finance.
Le groupe Lucien Barrière cède le casino de la station balnéaire pour se conformer à une injonction de la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF). Cette « décision économique et financière » fait suite à la fusion des groupes Accor et Barrière. Les deux casinotiers et hôteliers ont uni leurs forces en 2004, pour devenir un mastodonte sur le marché du jeu. La DGCCRF craint l'hégémonie du nouveau consortium. Pour éviter le glissement vers une situation de monopole, maintenir un certain degré de concurrence, elle lui impose de se séparer d'un établissement dans le Sud-Est, d'un autre dans le Sud-Ouest.
Jusqu'en 2013. Une opération au bénéfice du groupe TH Finance, donc, sur la Côte sud des Landes. « TH », pour Thierry Hirigoyen, le fondateur du groupe, dont le siège social est implanté à La rochelle. « Thierry Hirigoyen a un long passé dans le jeu. Il a commencé en bas de l'échelle, en tant qu'employé de jeu. » C'est Jean-Claude Dagobert, 40 ans, le nouveau directeur du casino d'Hossegor, qui fait l'historique. Ce dernier a intégré le groupe en 1986. Il a débuté comme croupier avant, lui aussi, d'escalader la hiérarchie. « Le premier casino du groupe a été celui de Luc-en-Mer, en Normandie, poursuit M. Dagobert. Thierry Hirigoyen a eu des parts dans celui de Pau, a géré celui de La rochelle. » Jérôme Colin, son prédécesseur à la tête de l'institution hossegorienne, relève cette facétie de l'histoire : « En 1999, c'était le groupe Barrière qui vendait le casino de La rochelle à TH Finance... »
Le nouveau concessionnaire d'Hossegor possède des parts (il est majoritaire) dans les casinos d'Hendaye et Capbreton. Jean-Claude Dagobert y assumait d'ailleurs les fonctions de directeur des jeux. Le comité d'entreprise du casino d'Hossegor, la DGCCRF et bien sûr le Conseil municipal local ont validé en amont le principe d'une cession de Barrière à TH Finance. La ville est un acteur incontournable, car propriétaire des murs. L'exploitant du casino lui verse un loyer, une taxe sur les jeux aussi. La collectivité et le privé sont en fait liés par une concession de service public. Ce contrat, soumis à appel d'offre, court jusqu'au 31 octobre 2013. Selon les chiffres de la commune, il rapporte à la ville environ 800 000 par an (notre édition du 19 janvier 2006). Dans le détail, la transaction signée le 28 février prévoit le rachat des années d'exploitation restantes d'ici au 31 octobre 2013.
Continuité. La réglementation est très stricte en matière de casinos. Jérôme Colin a formulé une demande d'agrément pour son successeur auprès du ministère de l'intérieur. Dans environ trois mois, Beauvau accordera son sceau, adoubant définitivement Jean-Claude Dagobert au poste de « directeur responsable ». Celui-ci sera alors pleinement aux commandes du casino d'Hossegor.
Soit une entreprise qui a dégagé plus de 5 millions d'euros de « produit brut des jeux » en 2005. Une augmentation de 7 % par rapport à 2004, dans un contexte national du secteur pourtant morose. 7 %, c'est aussi le taux de croissance moyen du produit brut des jeux de l'établissement depuis la prise de fonction de Jérôme Colin, en octobre 2001. Jean-Claude Dagobert affiche son ambition de « faire mieux encore, dans la continuité » du travail mené. « Pas de révolution » en vue, assure-t-il. Que ce soit pour le personnel ou la clientèle.
(source : sudouest.com/Pierre Penin)