Fausses publicités : enquête ouverte après une plainte de Barrière visant notamment Meta
Une enquête pénale est ouverte à Paris après une plainte du groupe Barrière visant notamment Meta pour son rôle dans la diffusion de fausses publicités usurpant le nom du groupe de casinos et d'hôtels, a appris l'AFP de source proche du dossier jeudi. Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris n'a pas répondu. Me Mathias Chichportich et Clara Gerard Rodriguez, avocats du groupe Lucien Barrière, ont «confirmé» à l'AFP un premier dépôt de plainte le 20 novembre 2023 avec ensuite «plusieurs compléments».
Selon la source proche du dossier, l'enquête a été ouverte peu après le dépôt de la plainte initiale. Ces plaintes visent à déterminer qui est à l'origine de ces fausses publicités mais aussi à faire établir la responsabilité éventuelle de Meta dans la diffusion répétée de celles-ci. «Plusieurs condamnations à l'encontre de Meta ont déjà été prononcées par la justice civile. Le préjudice économique et d'image est significatif. Mais au-delà des enjeux financiers, c'est un sujet d'ordre public essentiel à l'échelle européenne, la réglementation applicable visant à protéger les mineurs, à lutter contre la fraude fiscale et le blanchiment de capitaux. La société numérique ne doit pas être une zone de non droit», poursuivent les conseils.
8000 publicités litigieuses
Le groupe a recensé au moins 8000 publicités litigieuses diffusées sur les plateformes du groupe Meta (Facebook, Instagram, Messenger, etc.) usurpant le nom du groupe Barrière pour promouvoir des «jeux en ligne illégaux». En septembre, le groupe, qui a déjà chiffré son préjudice à «plusieurs millions d'euros» avait annoncé que dans une procédure civile parallèle, le tribunal judiciaire de Paris avait condamné le groupe à verser 10.000 euros par jour de retard tant qu'il ne faisait pas cesser la diffusion de fausses publicités.
Meta Irlande a été condamnée une première fois en janvier dans ce dossier et fait appel de la décision, qui a été confirmée par la justice en avril. Selon la source proche du dossier, le groupe Barrière reproche aussi à l'ANJ, le régulateur des jeux, un manque de réactivité contre les faux casinos.
Sollicité par l'AFP, l'ANJ a indiqué que «depuis novembre 2023 de très nombreux contacts avec Barrière ont eu lieu dès le signalement de ces pratiques et l'Autorité a engagé immédiatement plusieurs actions, dont Barrière a bien évidemment été tenu informé de façon continue.» «À titre d'exemple, 380 comptes Facebook ont été fermés et plus de 100 publications Instagram suite à l'intervention de l'ANJ», a ajouté l'Autorité. Contacté par l'AFP, Meta n'a pas répondu.
(source : lefigaro.fr/AFP) |