"L'effet pactole" de l'Euro Millions et du nouveau Quinté+ a dopé le chiffre d'affaires de la Française des jeux (FDJ) et du PMU en 2005 alors que les casinos, avec une croissance en berne, pourraient souffrir du contrôle d'identité obligatoire instauré à l'entrée des salles.
En 2005, la FDJ (+ 4,3 %) et le PMU (+ 6 %) ont connu une croissance de leur chiffre d'affaires supérieure à celui du Produit intérieur brut (prévu à 1,5 %) alors que les 200 casinos français enregistraient leur plus faible croissance (1,3 %) de ces seize dernières années.
Interrogé par l'AFP, le sociologue Jean-Pierre Martignoni-Hutin attribue les bons résultats enregistrés par la FDJ et le PMU à "l'effet pactole" de gains exceptionnels en 2005.
Un chômeur de Franconville (Val-d'Oise) est devenu avec 75.888.514 euros gagnés à l'Euro Millions le 16 septembre, le détenteur du record des gains à un jeu d'argent en France. De même, un turfiste avisé a empoché, le 2 octobre lors du Prix de l'Arc de Triomphe, 5.015.849 euros, le plus gros gain jamais remporté au PMU.
La FDJ a d'ailleurs souligné vendredi, en publiant son chiffre d'affaires, que la progression "a été portée principalement" (77 % de la croissance) par Euro Millions qui a généré un chiffre d'affaires de 869 millions d'euros, soit près de 10 % de ses recettes (8,9 milliards d'euros). Depuis la création de cette loterie européenne en février 2004, dix gagnants ont empoché en France des sommes allant de 10 millions à 75 millions d'euros.
Au début de la semaine, le PDG du PMU Bertrand Bélinguier expliquait que l'année 2005 avait été marquée par le lancement du nouveau Quinté+, "dont la forte progression a soutenu la croissance de l'entreprise". Ce jeu, lancé le 15 janvier 2005, a totalisé 2,86 milliards d'euros, en hausse de 13 % par rapport à sa formule précédente, pour un chiffre d'affaires global de 8,010 milliards.
Le lancement régulier de nouveaux jeux, relève M. Martignoni-Hutin, permet à la FDJ de tenter de retenir des clients "beaucoup moins fidèles que ceux du PMU". Ce chercheur à l'Université Lumière de Lyon s'est ainsi penché sur un nouveau jeu de grattage de la FDJ le 7Extra, qui compte huit tickets de jeux solidaires pour un prix de 10 euros.
Il a ainsi relevé que les huit tickets (Money, Cash, Eurofortune, Pactole, Chambre forte, ...) "reprennent tous dans leurs noms, leurs couleurs et leurs motifs la symbolique de l'argent, de la richesse et des éléments traditionnellement associés : lingots d'or, diamant, billets, coffres" mais que le règlement de la FDJ ne prévoit qu'un seul gain de 100.000 euros pour ... 750.000 jeux mis en vente.
Si l'on en croit un sondage Ifop publié par le magazine Sélection du Reader's Digest, la FDJ dispose d'une marge de progression puisque 42 % des Français assurent ne pas jouer à des jeux de tirage ou de grattage, 54 % d'entre eux expliquant que ce type de jeux ne les intéressent pas.
Quant aux casinos, qui doivent leur survie à l'arrivée progressive, il y a une quinzaine d'années, des machines à sous, ils pourraient "souffrir", selon M. Martignoni-Hutin, des contrôles d'identité obligatoires à l'entrée des salles de machines à sous, au plus tard le 1er novembre 2006.
Un règlement qui permettra peut être de diminuer le nombre des joueurs dépendant comme ce joueur ruiné qui a assigné le casino de Royat (Puy-de-Dôme) en lui réclamant 227.000 euros en réparation de ses préjudices moral et économique.
(source : actu.voila.fr/AFP)