Alors que le Pasino de Saint-Amand-les-Eaux grimpe en 2005 à la septième place du top10 des casinos français Isidore Partouche: «Lille nous intéresse toujours!»
ISIDORE PARTOUCHE est un patron peu disert, mais que les bons résultats de son établissement de Saint-Amand-les-Eaux (+8,8 %) ne pouvaient laisser indifférent. D’autant que le marché du jeu en casino tend au repli en 2005. interview d’un homme à la tête d’un groupe de 57 casinos (1), dont 9 à l’étranger, pesant 456millions d’euros de chiffre d’affaires (+0,8% par rapport à 2004) et employant 7000 salariés.
• Saint-Amand-les-Eaux dans le top ten hexagonal. – Le Pasino est aujourd’hui le 7e casino français (50,4millions d’euros de produit brut des jeux, dont 95,6% réalisés par les machines à sous, soit une hausse de 8,8%, lire ci-dessous). «Je ne dis jamais que c’est bien. Il faut toujours mieux faire», déclare tout de go Isidore Partouche, devant le principal intéressé, Didier Hochard, directeur du site amandinois.
• Partouche à Lille? Toujours d’actualité. – «Le premier appel d’offres a été cassé», rappelle Isidore Partouche, «Je suis toujours preneur. S’il y a un nouvel appel d’offres (NDLR : une parution au «Journal officiel » est attendue lundi), on va y répondre. Quant à la concurrence, si elle l’emporte, elle apportera un plus. On travaille toujours mieux quand il y a de la concurrence.»
• Quelles perspectives en 2006? – «On a déjà racheté en 2005 cinq casinos: quatre en France, un en Suisse. Aujourd’hui, on peut dire que tous les casinos en France (ils sont près de 190, contre 160 il y a dix ans) sont aux mains de grands groupes. Le produit des jeux dans ce secteur est tellement haut (2,64milliards d’euros en France) qu’on ne peut plus espérer de progressions exponentielles (elle a été de 1,3% en 2005). Le nombre de machines à sous a augmenté partout. Nous travaillons à limiter la part des jeux, pour être moins tributaire. L’objectif est d’offrir autre chose au client.»
Il n’empêche, Partouche va investir cette année dans 25 nouvelles machines à sous à Saint-Amand (elles sont déjà 250). Leur coût moyen à l’achat? 15 000€. Gain quotidien par machine: environ 530€.
Au final, côté ouvertures pour 2006, Isidore Partouche se contente d’annoncer celle duHavre, dans de nouveaux locaux. Et ne comptez pas sur lui pour aller en Europe de l’Est: «Ils sont différents, ils n’ont pas de règles, c’est une autre mentalité…» On peut tout imaginer.
Partouche a de fait plié bagage en Hongrie et en Roumanie…
• Suppression du droit de timbre: une petite révolution. – Cette année va être marquée par la suppression, au 1e rmai, du droit de timbre, le droit d’entrée dans les salles de jeux de table traditionnels. Isidore Partouche s’explique: « Jusqu’à présent, l’accès à ces salles était payant et il fallait montrer des papiers d’identité, l’accès aux machines à sous était lui gratuit et anonyme. Tout change puisque le contrôle se fera à l’entrée principale et il faudra montrer ses papiers y compris pour les machines à sous. On assiste à une démocratisation des jeux traditionnels. Pour l’avenir, c’est une bonne chose, mais la mise en place sera peut-être un peu difficile, le succès des machines à sous s’est fait autour de cet anonymat. Après, les gens auront l’habitude.»
1. – Outre Saint-Amand, Partouche compte dans la région un casino au Touquet et un à Berck.
(source : lavoixdunord.fr/Christian CANIVEZ)