Dominique Desseigne profite du salon Top Resa, qui réunit cette semaine les professionnels du tourisme à Deauville, pour faire entendre sa voix. Jeudi, le patron du groupe d'hôtels et de casinos Barrière a interpellé le gouvernement, et plus précisément le ministère de l'Intérieur, sur la question des machines à sous. Réputées très rémunératrices pour les casinotiers, ces machines baptisées «bandits manchots» ne peuvent en effet recevoir des mises supérieures à 2 euros, ce que déplore Dominique Desseigne, surtout dans la période économique actuelle, où les entreprises surveillent leurs dépenses et sont malmenées en Bourse.
Pourtant, si Barrière n'a obtenu d'autorisation que pour 20 machines à sous au cours des huit dernières années, il a remporté un beau succès début 2002, en obtenant le feu vert de la place Beauvau pour s'équiper de 130 bandits manchots dans son établissement d'Enghien, au nord de Paris. S'agissant de son activité globale, le groupe a renoncé aux fortes progressions de ses résultats. L'exercice en cours s'avère d'autant plus difficile que, comme le rappelle Dominique Desseigne, les clients des casinos jouent la plupart du temps en Bourse. Ils souffrent donc actuellement de problèmes de liquidités. Par ailleurs, dans sa branche hôtellerie, Barrière fait les frais, à l'instar de ses concurrents, de la déprime du tourisme d'affaires qui touche plus particulièrement les établissements haut-de-gamme.
La simplification juridique du groupe est en cours. Début juin, le groupe Barrière a lancé le chantier de simplification de ses structures juridiques. La Société Hôtelière de la Chaîne lucien Barrière (SHCLB), possédée par la famille Barrière Desseigne, a déposé un projet de double offre publique d'échange (OPE) sur deux sociétés soeurs cotées au premier marché d'Euronext Paris : la Société des Hôtels et Casino de Deauville (SHCD), détenue à 53,7% par la famille et à 34,9% par Accor, et la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes (SFCMC), contrôlée à 65,2% par la famille et à 15,54% par Groupe Partouche. Les actionnaires se voient proposer 12 actions SHCLB pour 1 SFCMC, et 7 SHCLB pour 1 SHCD, soit respectivement 25% et 29,6% de prime, selon les calculs de la Société Générale, la banque-conseil. En parallèle, la SHCLB, qui sera prochainement renommée Groupe lucien Barrière SA, a demandé son admission au second marché. Plus cohérent, le nouvel ensemble sera doté d'un portefeuille d'actifs composé de 13 hôtels de luxe et de 14 casinos, pour un volume d'affaires (pro forma en 2001) de 556 millions d'euros.
(source yahoo actualités/Les Echos)