190 établissements en France, 16 000 salariés, 2,6 milliards de produit brut des jeux (1), une croissance au ralenti... les casinos représentent un secteur économique à part entière, au point d'évoquer une « industrie des jeux ». Comme tous les marchés rémunérateurs, le monde des machines à sous et des jeux de table n'échappe pas au phénomène de concentration. On y trouve désormais de gros opérateurs et quelques casinos indépendants. Deux groupes se détachent : Partouche et Lucien Barrière représentent chacun environ 20 % des parts de marché.
Toulouse avance. Au coude-à-coude au plan national, les deux groupes cohabitent depuis longtemps dans le Sud-Ouest. Partouche y compte trois casinos (Andernos, Arcachon et Salies-de-Béarn) et Lucien Barrière, sept (Bordeaux, Biarritz, Dax, Hossegor, La Rochelle, royan et Jonzac) depuis sa fusion avec une filiale d'Accor, acceptée par les autorités en 2004 à la condition que la nouvelle entité se sépare d'un établissement situé sur la Côte d'Azur et d'un autre de la côte basco-landaise. « Nous n'avons pas encore déterminé notre choix », assure Jacky Sticker, un des directeurs opérationnels du groupe, beaucoup plus loquace sur le projet d'ouverture d'un casino à Toulouse. « Début 2006, nous déposerons un dossier d'autorisation des jeux. »
Cette implantation dans la métropole toulousaine témoigne de la bonne marche des affaires des deux groupes leaders dans le Sud-Ouest. A la différence de la tendance nationale, qui accuse un net ralentissement (+ 1,33 % pour l'ensemble des établissements), les casinos des départements atlantiques affichent encore de belles progressions : Dax (+ 11 %), Hossegor (+ 7,5 %), Bordeaux (+ 4 %). Biarritz reste une exception notable ( 2,58 %).
« Le marché est devenu mature », analyse Patrick Partouche, président du directoire du groupe éponyme qui doit lui aussi « rendre » un établissement dans l'est de la France, après avoir absorbé Divonne SA. « La croissance n'est plus exponentielle. La concurrence est frontale et nous sommes tributaires d'une conjoncture économique défavorable. » Qu'on se rassure, les propriétaires des casinos ne pleurent pas : avec plus de 16 000 machines à sous installées en France, ils ont réalisé 70 millions d'entrées en 2002... contre 15 millions pour les musées. Et ils sont prêts à croire que « le jeu a pris le rôle virtuel d'un ascenseur social ».
(1) PBJ ou produit brut des jeux : différence entre mises et gains.
(source : sudouest.com/Régine Jordan)