CLERMONT-FERRAND (AP) -- Bis repetita pour Partouche en Auvergne. Trois semaines après un procès similaire dans l'Allier, le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand examinera jeudi après-midi le cas d'Yves Dompietrini, un Clermontois qui a assigné en justice le casino de royat (Puy-de-Dôme), propriété du groupe Partouche, pour "manquement aux obligations d'information, de conseil et de loyauté".
Le plaignant, âgé de 64 ans, réclame 227.000 euros, soit 77.000 euros pour préjudice moral et 150.000 euros pour préjudice économique.
Cet instituteur à la retraite rencontre début 2000 quelques difficultés financières. Pour les résoudre, il emprunte de l'argent à son frère et pense pouvoir le rembourser en tentant sa chance au casino de royat, la station thermale voisine de Clermont-Ferrand. Il rentre alors dans une spirale du jeu et affirme qu'en dépit d'une dépendance au jeu a priori visible, le personnel du casino lui offrait des consommations afin de le fidéliser.
En janvier 2004, ruiné, Yves Dompietrini quitte le domicile conjugal et, souffrant de troubles psychiatriques, est temporairement interné à Nice. Souhaitant récupérer ses pertes estimées à 150.000 euros, il assigne en justice le casino de royat le 20 juillet 2004.
Son avocat, Me Gilles-Jean Portejoie, reconnaît à l'Associated Press que "la trame de cette histoire est similaire à celle de l'affaire Bryk", une affaire examinée le 15 novembre dernier au TGI de Cusset (Allier) mettant en cause un casino de Vichy du groupe Partouche pour les mêmes motifs, et dont le jugement est attendu le 16 janvier prochain.
Pour Me Portejoie, le personnel du casino de royat "a assisté à la déchéance physique d'un individu qu'il voyait tous les jours. Et plutôt que de dire 'ça suffit', il a entretenu la dépendance".
Me Jan-Jack Sebag, avocat du groupe Partouche, déclare à l'AP qu"'il est clair qu'il y a des joueurs qui s'en veulent d'avoir perdu de l'argent. Or, par définition, tous les joueurs perdent de l'argent. Le groupe Partouche s'attendait un jour ou l'autre à avoir ce genre de procédures, compte tenu de l'évolution de la société. Je compte sur les tribunaux pour rappeler que tout comportement humain entraîne des risques éventuels. Quant au dossier Dompietrini, je constate qu'il ne comporte aucun justificatif des prétendues pertes".
A l'issue de l'audience jeudi, le jugement sera mis en délibéré.
(source : nouvelobs.com/AP)