Le gouvernement prévoit de protéger "dix secteurs" industriels contre des OPA étrangères hostiles, dans un projet de décret cité mercredi par le ministère de l'Industrie.
Les casinos, les activités de sécurité, les biotechnologies, la production d'antidotes, le matériel d'interception des communications, la sécurité des systèmes informatiques, les technologies duales (c'est-à-dire relatives au civil et au militaire, ndlr), la cryptologie, les marchés secret-défense, et l'armement sont les secteurs retenus par le gouvernement, a précisé le ministère, interrogé par l'AFP.
Cette liste ne comprend pas le secteur de l'agroalimentaire, après des rumeurs d'OPA hostile, en juillet dernier, contre le groupe alimentaire Danone par l'américain PepsiCo, qui avaient soulevé une levée de boucliers dans la classe politique.
La métallurgie n'y figure pas non plus, après des rumeurs, lundi, de rachat du groupe métallurgique Eramet par le principal producteur de fer brésilien Companhia Vale do Rio Doce (CVRD).
Cette liste ne sera définitive qu'après l'examen, en cours, du projet de décret par le Conseil d'Etat, a ajouté le ministère.
Dans leurs éditions datées de mercredi, les quotidiens économiques La Tribune et Les Echos évoquaient respectivement huit et dix secteurs.
Le ministre délégué à l'Industrie, François Loos, avait affirmé, dans un entretien aux Echos lundi, que le gouvernement publierait dans "les toutes prochaines semaines" une liste des secteurs industriels "stratégiques" dans lesquels le gouvernement pourra interdire une OPA, pour "donner une bonne visibilité" aux investisseurs étrangers.
M. Loos avait estimé qu'Eramet était "plus stratégique" que Danone.
Le 27 juillet, le Premier ministre Dominique de Villepin avait déclaré qu'il souhaitait "rassembler toutes nos énergies autour d'un véritable patriotisme économique".
Le même jour, le président Jacques Chirac avait demandé au gouvernement de "renforcer le dispositif de protection de nos entreprises stratégiques", déplorant en Conseil des ministres "l'absence de stabilité du capital de grandes entreprises" françaises.
(source : yahoo.com)