TORONTO (PC) - Un médicament employé dans le traitement de la maladie de parkinson peut déclencher des comportements compulsifs soudains, ont constaté des chercheurs de la clinique Mayo, aux Etats-Unis.
Ils ont aussi observé que les patients perdent toute leur compulsion après avoir cessé de prendre le médicament. "Un patient a dit que c'était comme éteindre la lumière", raconte la docteure Leann Dodd, une psychiatre, coauteure de l'étude parue dans la revue Archives of Neurology.
L'étude fait mention de deux femmes et de neuf hommes souffrant de la maladie de parkinson qui ont dit à leur neurologue qu'ils s'étaient mis à jouer de manière excessive, ou que des proches trouvaient qu'ils n'étaient plus eux-mêmes.
Ainsi, un ecclésiastique qui n'avait que rarement mis les pieds dans un casino est subitement devenu un joueur compulsif et a commencé à vider son compte en banque. Un autre homme a commencé à ressentir une telle excitation sexuelle qu'il courait après sa femme, dans la maison, pour avoir une relation sexuelle.
Après avoir pris connaissance de rapports selon lesquels une catégorie de médicaments appelés agonistes de la dopamine semblait liée à des comportements compulsifs, les neurologues ont commencé à sevrer leurs patients. Et ceux-ci leur ont dit que cela résolvait leurs symptômes, selon la Dre Dodd.
La Dre Dodd a tenu à souligner que ces effets secondaires sont rares; une étude portant sur plus de 500 patients a évalué à 1,5 pour cent la proportion ayant développé des comportements compulsifs.
Les agonistes de la dopamine ont un effet sur des récepteurs du cerveau et augmentent les niveaux de dopamine, une substance chimique présente en moins grande quantité chez les personnes atteintes de la maladie de parkinson.
Ces récepteurs sont regroupés dans le système limbique, une partie du système nerveux central qui influence le comportement d'une personne, son humeur, et son système de récompense interne.
La maladie de parkinson est une maladie évolutive qui affecte le mouvement, le contrôle des muscles et l'équilibre. On en ignore la cause, mais lorsque les symptômes apparaissent, les personnes atteintes ont perdu jusqu'à 90 pour cent des cellules de leur cerveau productrices de dopamine.
(source : matin.qc.ca)