Le bar enfumé, le ticket qu'on prépare un œil sur la page des courses, un autre sur les copains à l'affût du bon tuyau… Il manque juste les commentaires de Léon Zitrone. Une autre époque.
Aujourd'hui les courses sont quotidiennes, les paris se prennent en direct par téléphone ou internet et le chiffre d'affaire national dépasse les 7,5 milliards d'euros pour 5,4 milliards de gains perçus par les parieurs ! Le PMU, à Toulouse comme dans le reste de la France marche très bien. Seul le Tiercé ne fait plus vraiment rêver avec seulement 5 % des paris contre 24 % pour le Quinté + et autant pour le Quarté +. Et 6,5 millions de personnes ont joué en 2004 au moins une fois aux courses. Et pour en finir avec les idées reçues, deux tiers de ces parieurs ont moins de 50 ans.
Dans la Ville rose, ces joueurs peuvent s'exprimer dans 56 points de vente. Les fameux bars enfumés ? « Nous développons également des lieux de jeux plus accessibles avec les formules Spot », prévient Laurent Vieules, le directeur régional. Il en existe huit sur Toulouse dans des tabacs ou des magasins de presse. Des bornes où un savant mélange de hasard et de références aux paris déjà enregistrés sortent des tickets aux joueurs incapables de différencier un trotteur d'un galopeur. Pour ceux qui recherchent « l'ambiance », un club course a été créé l'an dernier à Toulouse. « Le Seventies », au port Saint-Etienne, permet de s'exciter sur les exploits de son crack favori tout en sirotant un verre dans un cadre feutré. Là, toutes les courses sont retransmises en direct, même le soir.
Le jeu, à partir de 1 €, en vaut parfois la chandelle. Les parieurs toulousains ont « ramassé » 36 millions d'euros en 2004. Ce chiffre va encore progresser cette année puisque le PMU a modifié les règles de son Quinté +. «On fait gagner plus à davantage de joueurs », annonce Bertrand Bélinguier, le PDG du PMU.
Sur les trois premiers mois de 2005, les paris ont augmenté de 18 % % au plan national. Toulouse suit la tendance. Les casaniers ne sont pas oubliés. Le développement du jeu à distance (téléphone, internet) dope les recettes.
Sur les 106 millions d'euros joués en Haute-Garonne l'an dernier, 7 millions ont été joués à distance. Sacré début.
Et ces résultas profitent aussi aux sociétés de courses. Elles se sont partagé 516 millions d'euros en 2004. Toulouse n'a pas été oubliée. D'ailleurs, La Cépière organise une grande réunion le 19 juin. Au programme pique-nique géant, démonstration de polo, voiture à gagner et des courses dont le Grand prix du Languedoc. Et on pourra aussi parier sur place…
(source : ladepeche.com/Jean Cohadon)