Selon un chercheur du centre international du jeu de l'Université McGill, Serge Chevalier, Loto-Québec utilise bel et bien des tactiques comme l'absence d'horloges et la présence de rideaux aux fenêtres pour que les joueurs perdent la notion du temps à l'intérieur des casinos.
Lors d'un reportage à la télévision de Radio-Canada dimanche dernier, une ex-croupière du casino de Charlevoix, Éléonore Mainguy, affirmait que l'environnement des joueurs est très contrôlé et que « tout est étudié : il n'y a pas d'horloges et, quand le soleil commence à se coucher, on ferme les rideaux pour ne pas qu'on fasse la différence », disait-elle.
Le porte-parole de Loto-Québec, Jean-Pierre Roy, soutient que cela n'a rien d'une stratégie pour faire en sorte que les gens restent plus longtemps au casino. Il affirme que les rideaux sont tirés si la lumière nuit aux caméras de surveillance.
Mais le chercheur du Centre international sur le jeu de l'Université McGill, Serge Chevalier, maintient que le temps dans les casinos est un facteur déterminant et que tous les casinos minimisent les repères temporels.
La frénésie du jeu amènerait même certains joueurs à porter une couche, afin de ne pas perdre leur machine pour aller à la toilette. Loto-Québec affirme qu'un tel scénario peut être évité puisque le personnel peut, sur demande, désactiver une machine pour quelques minutes.
Selon le chercheur, cela contribue à conforter le joueur dans l'impression qu'il a qu'il peut contrôler le hasard.
Loto-Québec s'en défend, mais cela ne surprend pas le chercheur qui rappelle que Loto-Québec fait face à une requête en recours collectif intentée par des joueurs qui tentent de démontrer que les méthodes de la société d'État encouragent le jeu compulsif.
« Toute admission d'une quelconque responsabilité des machines ou de ceux qui s'en occupent pourrait être mise en preuve dans le cadre de ce recours collectif et être très défavorable à la cause de Loto-Québec », mentionne le chercheur.
(source : radio-canada.ca)