Le patron de la Saarland Spielbanken a scellé hier son entrée dans le capital de la société d'économie mixte susceptible de reprendre la gestion du casino.
METZ. - Une chaleureuse poignée de mains et des signatures. Et des gardes du corps partout. En l'absence du ministre européen sarrois appelé toutes affaires cessantes à remplacer le ministre président malade, Gerd Meyer, patron de la Saarland Spielbanken et son homologue de la Saarland Sporttoto, ont paraphé hier avec le maire d'Amnéville leur entrée officielle à hauteur de 25 % du capital de la société d'économie mixte européenne susceptible de reprendre la gestion du casino amnévillois.
Avec un ticket d'entrée à 125.000 euros et un engagement de se contenter d'une rémunération pour le management du casino, les dividendes étant ré-investis chaque année sur Amnéville, les Sarrois rendent un précieux service au docteur Jean Kiffer.
Ce dernier, visiblement beaucoup plus serein que dans les semaines écoulées, a détaillé la genèse de ce partenariat. « Je suis en discussion avec Gerd Meyer depuis plus de 2 ans. Le 5 janvier 2004 à 19h, j'ai participé à une réunion au sommet au ministère de l'Intérieur en présence de Gérard Longuet, à l'époque président du Conseil Régional de Lorraine ».
Un montage conçu place Beauvau
En levant le voile sur les coulisses de ces préparatifs, Jean Kiffer entend souligner combien sa stratégie bénéficie d'une validation implicite du ministère de l'Intérieur. « Dans un premier temps, j'envisageais de confier le casino à une régie municipale, mais les plus hauts experts du ministère ont souligné les problèmes juridiques que cela pouvait poser, notamment celui de l'opérateur. J'ai donc proposé la solution d'une société d'économie mixte et les haut-fonctionnaires comme les conseillers du ministre m'ont dit : cela ne manquerait pas de gueule ».
Jean Kiffer cite parmi ses soutiens Brice Hortefeux, l'un des plus proches lieutenants de Nicolas Sarkozy. « J'avais le feu vert depuis un an, mais on m'a demandé d'être prudent et de ne rien dévoiler avant. J'ai donc fait un appel d'offres qui a retenu la candidature de la société d'économie mixte ». Celle-ci sera donc détenue à 25 % par les associés de la Spielbanken, émanation du land sarrois. Ces derniers assureront aussi la direction exécutive, c'est-à-dire opérationnelle du casino. « C'est vraiment dans l'air du temps et dans un esprit de coopération transfrontalière », insiste Jean Kiffer.
« Homme de parole »
Gerd Meyer de la Spielbanken est le premier à se réjouir de ce partenariat : « Amnéville jouit d'une très bonne réputation. L'environnement est très favorable, et nous sommes très fiers d'avoir été choisis comme partenaires. C'est un modèle innovant de coopération européenne, et une première dans le domaine des casinos ». Son collègue Kurt Bohr de Sporttoto, filiale de la Spielbank qui gère les loteries en Sarre, confirme : « Nous espérons que paris entérinera cette association où nous apportons notre savoir-faire à un casino français réputé ».
Jean Kiffer visiblement apaisé, boit du petit lait. Gerd Meyer parachève l'idylle par cette formule : « Je remercie le maire d'Amnéville pour la qualité qui a prévalu pendant nos négociations et la nature de nos relations avec ce qui se révèle être un excellent partenaire et un homme de parole ».
(source : estrepublicain.fr/Alain DUSART)