Le maire de la cité thermale, Jean Kiffer et le casinotier Georges Tranchant ont repris les hostilités. Une guerre sans merci qui s'achèvera dans la mort. Mais de qui ?
Le conflit qui oppose Kiffer et Tranchant n'est pas nouveau. Il remonte aux années 90 lorsque les deux anciens députés RPR (à l'époque) siégeaient sur les mêmes bancs de l'Assemblée. A la période des grands amours a succédé la haine la plus féroce à propos de gros sous. Les sous des 270 bandits manchots du casino que les deux hommes ne voulaient pas partager selon le même ratio.
Sixième casino de France avec un produit brut de jeux (PBJ) de 56,328 M€, le casino d'Amnéville assure une manne confortable au budget de la commune (7 M€). Celle-ci détient 74% des actions de la société d'économie mixte (SEM). Casino municipal concédé au groupe Tranchant (23 établissements de jeux) il emploie 150 salariés. Il participe financièrement au développement touristique de la ville comme le lui impose le cahier des charges. Le casino détient 5% des actions de la SEM du Galaxie.
Après plusieurs années de trêve, les belligérants ont donc repris les armes. Début mars 2005, Georges Tranchant s'est invité au Conseil municipal d'Amnéville avant de tenir une conférence de presse au cours de laquelle il a dénoncé la gestion calamiteuse du Galaxie.
Dans le collimateur, le beau-fils de Kiffer, Eric Revel et son épouse qui sont à la fois les seuls membres du directoire de la SEM Galaxie et salariés de la structure. Tranchant s'appuie sur un pré-rapport de la chambre des Comptes d'Epinal. Il évoque "un trou" de 768.000 €. Il parle aussi du train de vie dispendieux du PDG (Revel) et de la directrice générale (son épouse) dont la rémunération s'élèverait à 238.000 € en 2003 et 167.000 € en 2004. Plus les frais tout aussi exorbitants.
Tranchant a encore annoncé qu'il cessait de payer les 750.000 € dus au titre de la promotion touristique. "Je veux sa peau et je l'aurai" affirme le casinotier. Casus belli.
La réponse du berger à la bergère n'a pas tardé. Kiffer qui ne fait jamais dans la demi-mesure, a aussitôt déposé une plainte pénale pour "menace de mort" au TGI de Paris. Rejetant toutes les accusations de Tranchant le maire d'Amnéville a décidé de le "virer". Comment ? En révoquant unilatéralement le casinotier avant même l'échéance de la concession qui lie la commune au groupe jusqu'au 31 décembre 2005.
Lors d'une conférence de presse, lundi 14 mars, Kiffer a publiquement annoncé que la commune d'Amnéville qui détient 74% des actions de la SEM du Casino allait en céder 24,9% à la SA allemande Spielbank dont l'actionnaire principal est le Land de Sarre. "Une convention de partenariat permettra que les dividendes du casino soient réinvestis sur place" affirme le maire. La signature, en présence d'un ministre Allemand doit intervenir le 21 mars.
Ces dispositions sont-elles légales ? "la solution Kiffer ne passera pas" prédit Tranchant qui menace d'engager des actions judiciaires et prévoit une grève du personnel. En 1995 déjà, le casino avait été fermé plusieurs semaines. Un "arrangement amiable" avait été trouvé dans le bureau du préfet de l'époque mais il n'a jamais été exécuté.
Peu avant sa conférence de presse de lundi 14 mars, le maire d'Amnéville avait été convoqué dans le bureau du juge d'instruction messin Thierry Montfort. Ce dernier l'a mis en examen pour "prise illégale d'intérêt" dans l'affaire de la société AFD de Coco Aubertin. Furieux, Kiffer met en cause l'impartialité des magistrats messins.
Bref, ça chauffe fort. Il va y avoir des morts, on vous dit...
(source : i
nfodujour.com/Emilie
n LACOMBE)