La direction au grand complet du Groupe moliflor Loisirs (GML) entame cette semaine sa traditionnelle tournée annuelle de ses établissements de jeux, sur le sol roussillonnais. Pendant trois jours, les dirigeants - emmenés par le nouveau délégué territorial pour la région Languedoc-Roussillon, Michel Bruyère, installé au casino de Canet-plage - vont successivement se rendre dans les cinq établissements des Pyrénées-Orientales dont GML est propriétaire : Amélie-les-Bains, Argelès-sur-Mer, Canet-en-Roussillon, Le Boulou et Saint-Cyprien.
Avec 160 machines-à-sous (rouleaux et vidéo-poker), le casino de Canet-plage, le mieux doté en "bandimanchots" de toute la région Languedoc-Roussillon - devant celui du Cap d'Agde (150 machines-à-sous / Groupe Tahoe-Malhortigue) et celui de La Grande-Motte (130 / Groupe Partouche) - reste le fleuron de GML. Il affiche une belle santé financière, avec un chiffre d'affaires en progression de 3,50 % dans le dernier exercice connu.
Ce n'est cependant pas à l'établissement de Canet que revient la palme de la plus belle progression annuelle, au sein de GML, mais au casino du Boulou, remarquablement bien tenu par un jeune directeur familialement très bien implanté dans les P-O, Renaud Carboneill. Ce dernier a tout compris du fonctionnement d'un établissement de jeux dans un univers de plus en plus concurrentiel.
Renaud Carboneill semble avoir réussi "l'impossible pari", à savoir : faire revenir au casino du Boulou la clientèle fortunée espagnole. Depuis peu, c'est vrai, les riches Barcelonais ont retrouvé le chemin qui mène au Boulou. Et les premiers résultats pour en attester sont là : le casino du Boulou est le seul de tous les casinos ancrés en Roussillon à afficher un bilan positif à deux chiffres : + 13 % !
13 %, c'est également le résultat qui caractérise le produit brut des jeux enregistrés dans le dernier exercice pour l'établissement de Saint-Cyprien, mais là dans le sens inverse ! En effet, il ne s'agit plus de + 13 %, mais de - 13 %.
A la décharge du casino de Saint-Cyprien, il faut rappeler que celui-cifait les frais d'une fermeture partielle qui l'aura touché pendant 2 mois...
A la suite d'incidents sérieux, qui auraient d'ailleurs pû conduire à la fermeture purement et simplement du site, l'établissement de Saint-Cyprien avait été sanctionné lourdement, notamment par le retrait d'agrément à six personnes ayant plus ou moins directement en charge la gestion du casino localement.
Reste le cas inquiétant du casino d'Argelès-sur-Mer, à la plage.
Merveille architecturale vue de l'extérieur et qui soulève encore et encore un bel enthousiasme auprès d'élèves des Beaux-Arts. Vue de l'intérieur, l'endroit connaît une succession de ratées depuis sa reprise par le Groupe moliflor Loisirs : on se souvient du conflit social de 2003 ; une "première" chez les casinotiers français, qui a fait désordre et qui a laissé des traces... A l'arrivée, ces désordres pourraient être lourds de conséquences pour le devenir du casino d'Argelès-plage. Un nouveau directeur (Yves Bernaudon qui succède à John Banizette), vient d'être nommé à la tête de l'établissement : il ne s'agit-là que du troisième en deux ans.
Cela n'aura sans doute pas échappé aux fonctionnaires de police chargés d'alimenter les rapports pour la Commission nationale des jeux... On comprend mieux pourquoi les demandes d'extension du parc des machines-à-sous présentées par GML sont systématiquement rejetées.
Conflit social, changements répétés à la direction du casino, personnels en longue maladie, mutations, MCD (Membre du Comité de Direction) qui partent à la concurrence, etc : le casino d'Argelès-sur-Mer est dans la tourmente. Au dernier exercice comptable, il affichait une perte sur le produit brut des jeux (1) d'environ 5 %. Depuis le 1er novembre 2004, la chute s'est dangereusement amplifiée : - 25 % ! C'est vrai qu'entre temps il y a eu l'ouverture du casino de Collioure (Groupe Tahoe-Malhortigue) et l'arrivée de quelque 80 machines-à-sous qui viennent aggraver la concurrence au sein d'un marché local déja très saturé. Mais, dans le cas du casino d'Argelès-su-Mer, cela n'explique pas tout. Loin s'en faut !
(source : midilibre.com/Luc MALEPEYRE)