Patrick Partouche engage une nouvelle partie. Le retrait de son père, Isidore Partouche, fondateur du groupe de casinos éponyme, le place aux manettes du directoire. Le siège du patriarche, président du conseil de surveillance, revient à son cousin, Hubert benhamou, ex-président du directoire. Isidore Partouche reste toutefois actionnaire du holding familial, qui détient 70 % du groupe.
Sa démission intervient dans un contexte tendu. Les Partouche ont entamé des discussions avec les fonds Permira et Cinven. De son côté, Hubert benhamou souhaite conserver ses parts. L'opération, si elle aboutit, prévoit de le porter aux commandes du groupe.
Cependant, une première offre de Permira et Cinven, qui valorise le groupe à 18 euros par action, a essuyé un refus de la part de la famille, qui affirme avoir été approchée par d'autres fonds.
Par ailleurs, le groupe de casinos négocie la prise de contrôle de cinq casinos du groupe Didot-Bottin. En effet, dans un secteur devenu mature, le marché des casinos français observe un tassement de sa croissance. Une situation propice aux mouvements de consolidation, symbolisée par le récent mariage Accor casinos-Barrière.
A 40 ans, le fils unique d'Isidore Partouche se targue d'une expérience riche, près d'un quart de siècle, au sein du groupe, où il a « gravi un à un tous les échelons ». C'est en 1982, dix ans après le rachat d'un premier casino par son père, qu'il devient exploitant de discothèque, croupier, restaurateur... jusqu'à DG. Il hérite aujourd'hui d'un ensemble qui affiche un bénéfice en hausse de 14 % en 2004, à 20,1 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 452,5 millions (+ 3,9 %).
Selon lui, ces mouvements internes « représentent moins un passage de témoin qu'une officialisation technique ». « Partouche reste une affaire de famille, malgré le départ de mon père et la prise de recul d'Hubert benhamou », précise ce père de cinq enfants, passionné de golf. « Je ne suis pas là en priorité pour vendre », mais plutôt appliquer « la vision de mon père », dans un marché soumis aux innovations technologiques comme l'explosion de Internet.
Pour 2005, Groupe Partouche attend notamment « l'arrivée de machines à sous dans les casinos de Nice, Le Havre, Port-Barcares et La Trinité-sur-Mer et l'autorisation d'ouvertures des casinos de La Tremblade et de Saint-Cast-le-Guildo ».
(source : lefigaro.fr/Carole Bellemare avec Judith Veil)