Michel Mouillot, l'ex-maire UDF-PR de Cannes, sera fixé vendredi sur son sort par le tribunal correctionnel de Nice, dans une affaire de pots-de-vin réclamés à des dirigeants de casinos contre l'autorisation d'exploiter des machines à sous à Cannes en 1996.
Six ans de prison et 100.000 euros d'amende ont été requis mi-décembre à l'encontre de M. Mouillot, 61 ans, déjà sous le coup d'une condamnation à 4 ans de prison ferme prononcée le 1er décembre 2004 par la cour d'appel d'Aix-en-provence pour avoir perçu des »enveloppes» destinées à favoriser une opération immobilière sur la Croisette en 1994.
Cet arrêt est définitif et à tout moment exécutoire car M. Mouillot n'a pas formé de pourvoi en cassation.
»Le but de M. Mouillot, qui sera présent vendredi, est de pouvoir tourner la page et en finir avec ces affaires», a indiqué à l'AFP son avocat Me François Saint-Pierre qui avait demandé, lors de l'audience à Nice, une confusion de peines.
Vendredi, en cas de rejet de cette requête qui reste à la discrétion du tribunal, l'ancien maire pourra toujours faire appel du jugement.
Bandits manchots
Lors de son procès à Nice, en décembre 2004, l'ancien élu avait nié s'être enrichi personnellement mais admis avoir accepté, en juin 1996, un »présent en signe de sympathie» (460.000 euros, NDLR) des dirigeants du casino Carlton à Cannes, destiné, selon lui, à financer un Parti Républicain aux abois.
Interpellé et mis en examen pour corruption passive, M. Mouillot avait été placé 15 mois en détention provisoire, de juillet 1996 à octobre 1997.
Quatre mois après son incarcération, en novembre 1996, alors même qu'il sollicitait une mesure de liberté provisoire, éclatait une affaire similaire dans un autre établissement de la Croisette: le casino Riviera du Noga Hilton.
Entendu par les policiers, son directeur affirma avoir remis quelque 230.000 euros en liquide au maire pour décrocher l'autorisation d'implanter une centaine de bandits manchots supplémentaires.
Mis en examen une seconde fois pour corruption passive, Michel Mouillot est également prévenu d'abus de biens sociaux et prise illégale d'intérêts dans un dossier connexe: il est soupçonné d'avoir bénéficié d'emplois fictifs au sein de deux sociétés - de 1995 à 1996 - alors même qu'il occupait ses fonctions à l'Hôtel de ville.
Dans ce dossier dit des »casinos», trois ans de prison dont deux avec sursis ont été également requis contre Nessim Gaon, 82 ans, le patron du groupe suisse Noga, et son gendre, Joël Herzog, 55 ans, soupçonnés notamment d'avoir prêté la main à l'opération de remise de fonds.
Enfin, 18 mois de prison avec sursis ont été réclamés contre quatre autres prévenus, parmi lesquels le fils de M. Mouillot.
(source : tageblatt.lu)