Loto, Keno, Rapido, chevaux, casinos... C'est un véritable phénomène de société. Au moment où l'on parle de la sinistrose, RTL a enquêté sur le lien ce cette baisse du pouvoir d'achat et du moral des ménages avec cette véitable ruée vers les jeux. On joue pour échapper au quotidien. Les Français dépensent de plus en plus dans les jeux de hasard: en un an, 35 milliards d'euros. Les psychiatres s'inquiètent de l'addiction des joueurs.
Les jeux d'argent progressent
On gratte, on mise, on parie... Les Français dépensent chaque année davantage dans les lotos et les courses de chevaux. Plus qu'un phénomène, un engouement et même une folie, sans démesure des mots aucune quand on sait qu'en un an, 35 milliards d'euros ont été misés tous jeux de hasard confondus. Pour comparaison, c'est l'équivalent de 170 exemplaires du tout nouvel A380 d'Airbus. Ca veut dire qu'un Français sur deux a tenté sa chance à un jeu de hasard l'an dernier. Les professionnels du secteur ont vu leur chiffre d'affaires flamber l'an dernier: +10% pour la Française des Jeux ou +8% pour le PMU. Et une bonne partie va directement dans les caisses de l'Etat (cinq milliards d'euros en taxes et impôts).
Il faut dire qu'il est devenu de plus en plus facile de jouer. On peut désormais jouer de chez soi, par internet. C'est un succès. L'offre est multipliée, avec toujours de nouveaux jeux, dont le carton de l'année l'Euromillion. Les points de vente PMU et Française des Jeux fleurissent. La France détient le record en Europe du nombre de casino par habitant: il y a en désormais 118. Dans un contexte social de crise, beaucoup de gens fascinés par la richesse se disent que c'est le seul moyen de s'en sortir. C'est d'ailleurs dans les régions les plus touchées par le chômage -le nord et les DOM TOM- qu'il y a le plus grand nombre de parieurs. Et dans les casinos presque la moitié des joueurs sont des chômeurs ou des retraités.
Les "drogués du jeu" inquiètent
Un phénomène qui inquiète les spécialistes confrontés à un nombre croissant de "drogués" du jeu. Et l'an dernier les jeux de hasard ont drainé un public plus large, plus jeune, plus féminin... Et qui dépasse les frontières de la France. Selon une enquête publiée cette semaine en Grande-Bretagne, un adulte britannique sur trois préfère pour s'enrichir tenter sa chance dans les jeux du hasard plutôt que de placer son argent sur un compte épargne. Les Britanniques parient aux courses deux fois plus que les Français et les Irlandais quatre fois plus.
Mais ce que dénoncent les psychiatres, c'est un renforcement de l'addiction des joueurs, une dépendance accentuée par de nouveaux jeux style Rapido ou le course par course du PMU... Des jeux avec des petites mises d'un ou deux euros avec des résultats instantannés qui tiennent en haleine, qui rendent accros. Un autre chiffre a flambé l'an dernier, c'est celui du nombre d'appels passés à "SOS Joueurs" (0800.600.115): +10 % de consultations par téléphone pour les drogués du jeu, avec 2.300 appels en 2003. La clinique Marmottan qui accueille les drogués du jeu refuse désormais du monde.
(source : rtl.fr/David Philippot)
SOS Joueurs: 0800.600.115
http://www.sosjoueurs.org