Serge Partouche, le patron du lyon vert, rêve de gommer l’image triviale des casinos. L’ouverture d’un hôtel 4 étoiles en février 2005 et le projet d’une salle de spectacles de 1 000 à 1 200 places à La Tour-de-Salvagny (Rhône), soit près de 20 millions d’euros d’investissement, devraient contribuer à élever l’établissement au rang de “complexe de divertissement”, de “lieu de convivialité et de plaisir”, comme à Las Vegas ! Pour le neveu du fondateur du groupe éponyme, le temps, c’est de l’argent. Les casinos l’ont appris à leur dépens avec le passage à l’euro. Passée l’euphorie des six premiers mois, des joueurs ont boudé les machines à sous, ils perdaient trop rapidement leur mise. « A ce moment-là, on a compris l’importance du temps. Pour un joueur, mieux vaut perdre son argent en 1 h 30 qu’en un quart d’heure », explique sans détour Serge Partouche. Après plus d’un an de flottement, le casino de La Tour-de-Salvagny a réagi. Des bandits manchots plus abordables, friands de pièces de dix et vingt centimes d’euros, ont été installés à l’entrée de la salle de jeux.

Cette brouille passagère n’a pas entamé durablement ses performances. La société qui gère le lyon vert affiche une rentabilité flamboyante de 75 % avant impôt. L’économie des établissements de jeux modernes, liés pour plus de 90 % de leur chiffre d’affaires aux machines à sous, repose en grande partie sur la gestion des flux de clients. Pour “créer du trafic”, rien n’est négligé. Tout est fait pour attirer les joueurs et les retenir le plus longtemps possible. A La Tour-de-Salvagny, on multiplie les animations, les spectacles, les expositions, les menus à la carte de la brasserie et les... caméras, tout en surveillant les frais fixes. Les seniors sont particulièrement gâtés. Des journées casino comprenant une matinée de découverte, un repas, dix euros de jetons et un goûter sont organisées pour les pensionnaires des maisons de retraite et les clubs du troisième âge. Les lyonnais pur jus, qui ne fréquentent pas ouvertement les salles de jeux, sont aussi choyés. Le restaurant gastronomique du casino est devenu, en dix ans, l’une des bonnes tables de la région, coté 2 étoiles Michelin.

(source : brefonline.com/Vincent CHARBONNIER)