Après plus d'une année de rebondissements, le casino de Ribeauvillé a ouvert sa salle de jeux samedi matin, 1er janvier 2005. Les premiers clients ont pu découvrir les six tables de roulette anglaise et de black jack.
Depuis 15 ans, Frédéric applique à la lettre les deux consignes que lui a données un jour un ami belge lorsque qu'ils ont ensemble franchi la porte d'un casino luxembourgeois : « ne jamais oublier sa carte d'identité et toujours se fixer le montant que l'on va perdre ! »
A son tour, cet Obernois quinquagénaire a briefé ses cinq amis, tous débutants, venus vendredi soir, quelques minutes avant les douze coups de minuit, fêter l'ouverture du casino de Ribeauvillé (voir DnA du 31 décembre), le nouvel An et dépenser « par plaisir » quelques centaines d'euros.
45 000 interdits de jeux
Car c'est à 0 h que le directeur des lieux, Jacques Levêque, a pu légalement ouvrir la grande porte donnant sur la salle de jeux et ses six tables de roulette et de black jack. Les tout premiers clients ont néanmoins dû patienter quelques longues minutes avant de découvrir l'espace feutré et clos. « C'est un peu long ce soir car nous devons rentrer toutes les données figurant sur les cartes d'identité : patronyme, date de naissance, adresse... », indique Jacques Levêque.
En effet, chacun doit montrer patte blanche avant de s'acquitter des 10 € réglementaires pour pénétrer dans la salle. Des informations qui permettent de faire barrage aux interdits de jeu. Ils sont 45 000 en France.
Tandis que les filles des Tropical fever faisaient swinguer les 150 clients qui réveillonnaient au casino, les joueurs ont commencé à miser sur leurs numéros fétiches. Le 28 pour Frédéric, son jour de naissance. « Ce soir, j'accepte le sort de perdre 200 € », sourit celui qui a réalisé son « plus gros coup » à Biarritz. « 36 000 F de gains pour une mise de 1000 F. Toujours sur le 28 ! »
Joueur occasionnel, Frédéric dit équilibrer ses comptes après 15 années de casino. « Le jeu, ça reste un plaisir. Quand je gagne une forte somme, je la partage. Après avoir gagné 6000 F à niederbronn, j'ai invité mon épouse dans un restaurant étoilé où nous avons tout dépensé ». Il regrette que beaucoup se laissent prendre au jeu jusqu'à devenir totalement accro. « Comme cet homme que j'ai croisé un jour à une table de roulette, totalement en sueur, qui ne cessait de perdre et qui a fini par sortir une nouvelle fois son carnet de chèques pour demander de nouveaux jetons au lieu de s'en aller ».
Le 2 et le 7
Il est bientôt une heure et demie, Jacques Levêque a le sourire en coin d'un homme qui a enfin réussi son pari. A la tête d'une équipe de 30 personnes dont 14 croupiers, le directeur va maintenant s'attaquer à la prochaine étape si importante pour un casino : la demande d'autorisation d'exploitation de machines à sous. Des bandits manchots que comptaient trouver Ali et nora, jeune couple venu avec deux autres amis fêter le nouvel An à Ribeauvillé. Ces novices, dont l'expérience du jeu se limite à la découverte de la roulette à Deauville, espéraient gagner en misant sur le 2 et le 7. n'ayant pas leur carte d'identité sur eux, ils n'ont pu accéder à la salle de jeu. Du coup, ils sont allés tenter leur chance à Bâle.
(source : d
na.fr/
nicolas Roquejeoffre)