Entamé le 24 décembre, le mouvement de grève des croupiers se poursuit au casino de Niederbronn. syndicats et direction campent sur leur position.
Comme tous les soirs depuis le début du mouvement à l'appel des syndicats CFDT et FO, la trentaine de croupiers grévistes s'installe sur le perron du casino de Niederbronn, histoire de sensibiliser la clientèle et de recueillir des dons. « Cela fait 33 ans que je fais ce métier, explique un homme, et sur ces quatre dernières années, nous avons perdu 40 % de notre salaire... ».
A l'intérieur, tandis qu'au rez-de-chaussée les machines à sous crépitent, les délégués syndicaux sont reçus par la direction du casino au premier étage. Au sortir de longues négociations, chacun campe sur ses positions. « Nous avons fait des propositions, indique le directeur Laurent Balmier. Il faut maintenant que la raison l'emporte ».
Les grévistes ne l'entendent pas de cette oreille. La poursuite du mouvement est voté à l'unanimité lors d'une assemblée générale. « Nous jugeons que les propositions de la direction sont insuffisantes, commente Jacques Hauser, délégué FO. La grève continue jusqu'à nouvel ordre. Nous n'avons pas fixé de date butoir... ».
« Un problème local »
Les revendications des grévistes ne changent pas. Elle portent sur deux points principaux. Le premier concerne l'amplitude de travail. La direction a décidé de réduire de deux heures chaque jour l'ouverture de la salle des jeux traditionnels. Pour les croupiers dont les pourboires constituent la base de la rémunération, cela signifie moins d'argent récolté. C'est d'ailleurs, semble-t-il, ce qui a mis le feu aux poudres. « Cela a été fait dans notre dos, en catimini », commente Jacques Hauser.
Seconde revendication des grévistes : le relèvement du minimum de salaire garanti. Les croupiers ont souffert ces dernières années de la montée en puissance des jeux automatisés et de l'arrivée de l'euro. De plus, l'ouverture du casino de Ribeauvillé n'est pas pour les rassurer. Mais qu'en est-il des avancées obtenues récemment par la profession au niveau national ? « Il s'agit avant tout d'un problème local », ponctue le délégué FO.
Reste que la direction du casino ne semble pas prête à céder devant la détermination affichée par les croupiers, d'autant que pour elle, les conséquences financières du mouvement sont « insignifiantes ». Autrement dit, elle pense que le temps joue à son avantage. « Nous sommes passés tout près d'un accord et nous sommes arrivés à la limite de ce que nous pouvions proposer », estime Laurent Balmier. Et de préciser que, malgré la grève, les jeux traditionnels fonctionnent aux horaires habituels à partir d'aujourd'hui, avec un nombre de tables réduit cependant.
(source : dna.fr/Jean-Marc Jankowski)