Quatre des cinq organisations syndicales qui appelaient à une grève nationale dans les casinos ce soir renoncent au mouvement, suite à un accord intervenu hier peu avant 22h. Les croupiers du casino de niederbronn, en grève depuis une semaine, vont décider aujourd'hui s'ils poursuivent leur cavalier seul.
La trentaine de croupiers en grève au casino de niederbronn-les-Bains (groupe Lucien Barrière SAS, ex-Accor casinos) avait reconduit hier le mouvement entamé le 24 décembre. Ils anticipaient alors, sur la base de revendications locales (nos éditions précédentes), le mouvement national pour lequel ils envisageaient également de faire grève ce soir.
Les négociations d'hier, qui semblent avoir débouché sur un accord national avec au moins quatre des cinq syndicats (CGT, CFDT, FO et CFE-GGC) pourraient n'être pas suffisantes pour débloquer la situation bas-rhinoise : « nous avons des revendications locales sur le point minimum, nous a déclaré Patricia Delanoue, secrétaire générale de la FTILAC-CFDT, intervenant aux côtés des croupiers de niederbronn. Il faut examiner ce qui a été obtenu à Paris. Mais tant que la direction ne nous répond pas sur le salaire minimum, on reste mobilisé. »
Une décision sera prise aujourd'hui dans la journée.
Les grévistes, présents tous les soirs devant le casino, sollicitent les passants pour des dons destinés à compenser les jours de grève. Hier après-midi, avant le rebondissement national, ils préparaient le dispositif pour réveillonner devant les portes du casino, et imaginaient même d'aller manifester devant l'établissement de Ribeauvillé (même groupe), où aucune grève n'était attendue.
Pour le casino de niederbronn qui ouvre, en horaires réduits, une ou deux tables au lieu des sept, le manque à gagner lié à la grève est considéré comme « insignifiant ». La direction souligne que la salle des jeux est « non lucrative » contrairement aux 185 machines à sous.
Sérieuse surveillance
Le mouvement est particulièrement surveillé par les renseignements généraux. Un officier de police des « RG » est en effet affecté à chaque casino, dont le personnel et les membres de la direction ont été dûment habilités après enquête. En ces temps de grève, il appartient au fonctionnaire de veiller à ce que la législation spécifique au secteur des jeux soit respectée, et notamment qu'au moins une table traditionnelle fonctionne. Dans le cas contraire, les machines à sous ne pourraient pas être accessibles, sauf exceptions jurisprudentielles. L'autorisation ministérielle d'exploiter des machines à sous ne peut de toute façon être accordée, après période probatoire, que si des jeux traditionnels sont en fonction.
La direction du casino de niederbronn indiquait hier qu'en cas de grève, la salle des jeux n'ouvrirait ce soir qu'à 21 h et que les autres activités du complexe touristique -machines à sous, restaurant et hôtel- ne sont pas perturbées.
(source : d
na.fr/Olivier Claudo
n)