Quatre syndicats renoncent à l'appel à la grève pour le réveillon.
«Ils ont joué le pourrissement de la situation, pour nous faire un signe à douze heures du piquet de grève», peste un syndicaliste. Et ça a marché. Hier, en fin d'après-midi, patronat et syndicats des casinos se sont retrouvés pour une ultime réunion de négociation, à quelques heures du début de la grève de la Saint-Sylvestre, à laquelle les cinq syndicats du secteur avaient appelé. «J'ai bon espoir d'obtenir un accord dans la soirée et la levée du préavis de grève», annonçait Michel Roger, vice-président de Casinos de France, l'une des deux chambres patronales du secteur. C'est chose faite : quatre syndicats des casinos-jeux (CGT, CFDT, FO et CFE-CGC) ont signé un accord, après plus d'une heure de négociation, et ont renoncé à appeler à la grève ce soir. Le cinquième syndicat, la CFTC, a annoncé de son côté qu'il allait consulter ses adhérents pour «savoir s'il levait ou non l'appel à la grève», a précisé son responsable, Charles Albert.
Selon la CFE-CGC, les syndicats ont obtenu «3 et 4 % d'augmentation de salaire» (selon les catégories de personnel), l'une de leurs principales revendications, alors que le patronat avait «retiré» ces propositions lors de la dernière négociation, le 22 décembre, faute d'accord global. Les syndicats signataires ont également obtenu «un engagement sur le régime de prévoyance» de la part du patronat, afin de couvrir les gros risques (accidents, décès, etc.). Concernant la troisième revendication, les compensations au travail de nuit, le patronat a, selon Pierre-Alain Durat (CFE-CGC), «promis de nouvelles négociations au premier trimestre 2005».
Selon un patron de casino, «ce sont les syndicats qui ont tenu à reprendre les négociations : leur mouvement partait en quenouille...» Pour sa part, un syndicaliste, qui veut rester anonyme, soupçonne le patronat d'avoir volontairement laissé la menace de grève enfler, pour prouver les difficultés du secteur et mieux faire pression sur l'Etat. «Ils réclament notamment la fin du droit de timbre, la taxe que le client paie à l'Etat pour accéder aux jeux de table, et dont sont exemptées les machines à sous.» Les patrons de casino sont en effet unanimes à reprendre l'énervement de Patrick Partouche : «Il y a un grand absent dans cette affaire : l'Etat.»
(source : liberatio
n.fr/So
nya FAURE)