PARIS (AP) - Une cinquantaine de casinos sur les 188 que compte la France, qui risquaient d'être touchés par un appel à la grève lancé pour la nuit de la Saint-Sylvestre, ne seront finalement pas affectés, les syndicats du secteur à l'origine du mouvement ayant finalement trouvé un accord avec les organisations patronales.
Dans un communiqué diffusé dans la soirée, à l'issue d'une réunion entre les différentes parties, "Casinos de France" et le "syndicat des casinos modernes" précisent que le mot d'ordre de grève a été levé, et qu'ils ont conclu un accord avec les organisations syndicales de salariés CGT, FO, CFDT et CFE-CGC sur deux des sujets qui faisaient l'objet de négociations, les salaires et les régimes de prévoyance.
Par ailleurs, un engagement ferme de négociations sur le travail de nuit a été pris pour le 1er trimestre 2005.
Concernant les salaires, les grilles des rémunérations minimales mensuelles et annuelles brutes garanties seront majorées à dater du 1er janvier 2005 de 4% sur le ler niveau et de 3% sur les autres, expliquent les organisations patronales.
Concernant la prévoyance complémentaire, des garanties de prévoyance qui existent déjà dans de nombreuses entreprises seront mises en oeuvre au sein de toute la branche. Les parties se sont en outre entendues sur la répartition des cotisations employeurs et salariés, précisent-elles.
Concernant le travail de nuit, les parties ont convenu qu'il était lié structurellement à l'activité des casinos et que certains articles de la convention collective nationale prennent en compte cette spécificité. Des négociations s'engageront au cours du premier trimestre 2005 afin, en application de la loi, de rechercher des contreparties tenant compte de l'existence du travail de nuit et de la pénibilité en découlant ainsi que des contraintes économiques des casinos, soulignent également les organisations patronales.
Cet accord est soumis à la levée effective du mot d'ordre de grève et donc à l'absence de toute perturbation dans le fonctionnement des casinos dès le 31 décembre, précise le communiqué.
Le réveillon du jour de l'An est une des nuits de l'année où les casinos font leur plus gros chiffre d'affaires.
Le face à face avait tourné au bras de fer le 22 décembre dernier lorsque les "négociations de la dernière chance" entre les syndicats et le patronat s'étaient soldées par un échec.
Les syndicats, qui affirment que 90% des salariés des casinos sont payés au SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance), réclamaient une revalorisation de 4%, six jours de repos compensateur par an pour le travail de nuit, ainsi que la mise en place d'un régime de prévoyance pour l'ensemble de la branche.
Les syndicats expliquent en fait que l'arrivée massive des machines à sous, ces dix dernières années, a entraîné une désaffection de la clientèle pour les jeux traditionnels, et donc une baisse constante des pourboires qui représentent une part importante des revenus des croupiers.
"Rien qu'en 2003, la baisse sur les jeux traditionnels a été de 18%", affirme le porte-parole de la CGT, Joël Lefebvre.
(source : yahoo.com/AP)