Les syndicats de salariés maintiennent l’appel à la grève le 31 décembre.
Derrière les paillettes des temples du jeu, le bras de fer se poursuit entre salariés et employeurs. Unanimes, les cinq syndicats du secteur casino-jeux (CGT, CFDT, CFTC, FO, CFE-CGC) maintiennent, après un nouvel échec des négociations mercredi, leur appel à une grève reconductible à partir du 31 décembre. Une date qui fait blêmir d’angoisse les patrons de casinos, puisque c’est la nuit de la Saint-Sylvestre que les 188 casinos de France réalisent leur plus gros chiffre d’affaires. Les revendications portent sur trois points : une revalorisation des salaires de 4 %, la mise en place d’un régime de prévoyance pour tous les salariés et la compensation du travail de nuit et de la pénibilité du travail.
Le patronat, représenté par Casino de France et par le syndicat des casinos modernes de France, multiplie depuis mercredi les appels au « réalisme » et à la « respon- sabilité », invoquant un « contexte économique difficile ». « Cet argument est honteux, s’emporte Pierre Fuoghi, technicien machines à sous au casino de Saint-Raphaël, syndiqué à la CGT. Le patronat se lamente sur une croissance qui n’est plus à deux chiffres, mais des recettes record ont encore été enregistrées cette année. Les casinos brassent des millions d’euros. Une croissance plus faible cette année ne les met pas, loin de là, au bord de la faillite. »
Pour la saison 2003, en effet, le produit brut des jeux des casinos de France s’est élevé à 2,613 milliards d’euros, un niveau jamais égalé, et a connu une croissance de 2,6 %, certes plus faibles que les années précédentes qui ont été, c’est le moins qu’on puisse dire, florissantes. D’après la CFDT, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 70 % entre 1997 et 2003. « Nos revendications ne sont pas mirobolantes, poursuit Pierre Fuoghi. Un terrain d’entente aurait pu se dégager sur les salaires : mais c’est parce que nous avions consenti à abaisser notre revendication de 1 %. En revanche, aucune proposition crédible ne nous a été soumise sur la prévoyance, ni sur le travail de nuit. Nous ne demandons pourtant que six jours de compensation dans l’année pour 1 600 heures travaillées la nuit. » Alors que les négociations demeurent
à ce jour suspendues, une - mobilisation importante semble se dessiner pour le 31 décembre.
(source : humanite.presse.fr/Rosa Moussaoui)