Les casinos, un secteur phare de l'industrie du tourisme, connaissent une fin d'année difficile. Les cinq syndicats CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC ont appelé les 17 000 salariés du secteur à faire grève le 31 décembre. Décidés à éviter un mouvement social le jour où les 188 casinos installés en France réalisent une importante partie de leur chiffre d'affaires, les deux organisations patronales Casinos de France et Casino modernes de France ont assuré hier qu'elles souhaitaient «poursuivre un dialogue constructif et dense avec leurs partenaires sociaux».
Les syndicats ont durci le ton mercredi dernier après l'échec des négociations avec les employeurs. Ils demandaient des augmentations de salaires, des compensations au travail de nuit (six jours de repos compensateur), une reconnaissance de la pénibilité du métier et un régime de prévoyance au niveau de la branche. Ils assurent que leurs revenus se sont effondrés depuis l'arrivée des machines à sous en 1988 et estiment que 90% des salariés gagnent le smic. Les bandits manchots sont effectivement devenus une activité essentielle pour la bonne santé financière des casinos.
Les dirigeants estiment, eux, que la profession traverse une phase difficile, notamment à cause de l'Etat. Ses prélèvements atteignent 56%, soit «huit points de plus qu'il y a huit ans». Dénonçant les ponctions fiscales, ils assurent que la hausse de la CSG devrait coûter une trentaine de millions d'euros.
Une vingtaine des employés de jeux de tables du casino de Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin), qui appartient au groupe Lucien Barrière, sont en grève depuis vendredi à l'appel de la CFDT et de FO.
(source : lefigaro.fr/Y. Le G.)