Le deuxième groupe de casinos au monde, MGM Mirage, veut profiter de la prospérité du secteur pour se lancer dans un projet pharaonique à Las Vegas: le plus grand complexe américain alliant casinos et hôtels sur des centaines de milliers de mètres carrés.
D'un coût de 4 milliards de dollars, le city center, du nom du projet annoncé à la mi-novembre, ne devrait accueillir ses premiers visiteurs qu'en 2010, après 42 mois de travaux qui auront nécessité la création de 7.000 emplois du bâtiment.
Il sera implanté sur une zone de quelque 265 hectares entre Monte Carlo et Bellagio, sur le fameux Strip de Las Vegas, artère où se concentre un nombre record d'établissements dédiés au jeu.
"Le site sera approximativement de la taille de trois quartiers phares de New York: Rockefeller center, SoHo et Times Square", affirme fièrement MGM Mirage, propriété du multi-millionnaire Kirk Kerkorian, 87 ans, 30ème fortune des Etats-Unis, qui a contribué au développement de Las Vegas en y construisant à la fin des années 60 les premiers hôtels géants.
4.000 chambres dépendant d'un casino, trois hôtels associés à 400 boutiques opérées par des groupes de prestige, 51.000 m2 de magasins de distribution et de restaurants, 1.650 appartements de luxe et autres résidences privées: pour faire fonctionner cette ville dans la ville, 12.000 emplois permanents seront créés.
Les premières simulations graphiques en 3D diffusées par le groupe laissent entrevoir l'immensité des lieux, articulés autour de hauts buildings blancs cylindriques, le tout dessiné par le cabinet d'architectes Ehrenkrantz, Eckstut and Kuhn, auteur notamment du Battery Park city à New York.
MGM Mirage se présente comme celui qui va remodeler le centre de Las Vegas et laisser une marque durable de sa présence.
Le city center sera "la nouvelle icône de Las Vegas", n'a pas hésité à déclarer le président et directeur financier du groupe, Jim Murren, dans un communiqué diffusé lors de la présentation du projet.
"Il représente une nouvelle direction importante pour notre ville et notre groupe", a renchéri le PDG du groupe, Terry Lanni, et va modifier l'urbanisation de la vallée de Las Vegas.
C'est pourquoi MGM Mirage entend peaufiner son projet pendant encore quelque 18 mois avec les autorités locales pour maximiser son intégration dans le paysage, avant le début des grands travaux.
Mais ces délais laissent les spécialistes du secteur perplexes. Le contexte actuel favorable peut se retourner en quelques mois, l'industrie du jeu restant hautement sensible aux aléas géopolitiques, rappellent les analystes de Standard and Poor's.
"Aujourd'hui, le marché de Las Vegas se porte très bien", souligne l'un d'entre eux, Craig Parmalee.
Preuve en est que le tiers des 100 plus grandes entreprises de la ville appartiennent au secteur du bâtiment, selon la Chambre du Commerce de Las Vegas, tandis que le Nevada a engrangé 925 millions de dollars sur le seul mois de septembre, soit 10% de plus qu'un an plus tôt.
Mais la viabilité du projet city center "dépend vraiment de la santé de Las Vegas dans trois ou quatre ans", note M. Parmalee.
D'autant que le groupe, qui s'est aussi offert cet été les casinos Mandalay Resort pour 7,9 milliards de dollars, ne s'est pas montré très disert sur les détails du financement du projet.
"Le groupe n'a pas rendu public ce qu'il a précisément en tête", relève Craig Parmalee.
(source : linternaute.com/AFP)