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Rapport du marché des jeux en ligne en France, 4eme trimestre 2020 - 18/03/2021
Cour des comptes - La régulation des jeux d’argent et de hasard
Décret n° 2015-669 du 15 juin 2015 relatif aux prélèvements sur le produit des jeux dans les casinos
Arrêté du 15 mai 2015 modifiant les dispositions de l’arrêté du 14 mai 2007 relatif à la réglementation des jeux dans les casinos
Décret no 2015-540 du 15 mai 2015 modifiant la liste des jeux autorisés dans les casinos fixée par l’article D.321-13 du code de la sécurité intérieure
Arrêté du 30 décembre 2014 modifiant les dispositions de l’arrêté du 14 mai 2007
Décret no 2014-1726 du 30 décembre 2014 modifiant la liste des jeux autorisés dans les casinos fixée par l’article D. 321-13 du code de la sécurité intérieure
Décret no 2014-1724 du 30 décembre 2014 relatif à la réglementation des jeux dans les casinos
Les jeux d’argent en France - Avril 2014
Arrêté du 6 décembre 2013 modifiant les dispositions de l’arrêté du 14 mai 2007 relatif à la réglementation des jeux dans les casinos
Arjel - Rapport d'activité 2012
Arjel Mars 2013
Régulation du secteur des jeux en ligne et nouvelles technologies
Arrêté du 28 février 2013 modifiant l'arrêté du 29 octobre 2010 relatif aux modalités d'encaissement, de recouvrement et de contrôle des prélèvements spécifiques aux jeux de casinos
Arrêté du 14 février 2013 modifiant les dispositions de l'arrêté du 14 mai 2007 relatif à la réglementation des jeux dans les casinos
Décret no 2012-685 du 7 mai 2012 modifiant le décret no 59-1489 du 22 décembre 1959 portant réglementation des jeux dans les casinos des stations balnéaires, thermales et climatiques
Rapport d'information de M. François TRUCY, fait au nom de la commission des finances n° 17 (2011-2012) - 12 octobre 2011
Les niveaux et pratiques des jeux de hasard et d’argent en 2010
Décret no 2011-906 du 29 juillet 2011 modifiant le décret no 59-1489 du 22 décembre 1959 portant réglementation des jeux dans les casinos des stations balnéaires, thermales et climatiques
Décret no 2010-605 du 4 juin 2010 relatif à la proportion maximale des sommes versées en moyenne aux joueurs par les opérateurs agréés de paris hippiques et de paris sportifs en ligne
LOI no 2010-476 du 12 mai 2010 relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne
Fédération Suisse des Casinos - Rapport 2009
Arrêté du 29 juillet 2009 relatif à la réglementation des jeux dans les casinos
Projet de Loi du 30 mars 2009 relatif à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne
Arrêté du 24 décembre 2008 relatif à la réglementation des jeux dans les casinos
Rapport Bauer - Juin 2008 - Jeux en ligne et menaces criminelles
Rapport Durieux - MARS 2008 - Rapport de la mission sur l’ouverture du marché des jeux d’argent et de hasard
Rapport d'information du 6 février 2008 - le monopole des jeux au regard des règles communautaires
Étude de législation comparée n° 180 - décembre 2007 - Les instances de contrôle du secteur des jeux
Arrêté du 14 mai 2007 relatif à la réglementation des jeux dans les casinos (JO du 17 mai 2007)
Loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance
Décret no 2006-1595 du 13 décembre 2006 modifiant le décret no 59-1489 du 22 décembre 1959 et relatif aux casinos
Décret n° 2006- 1386 du 15 novembre 2006
Rapport Trucy

Evolution des jeux de hasard


mots clefs : estiment


Mardi 16 décembre 2025 : Critiques épistémologiques de l'Indice Canadien du Jeu Excessif (1)



Critiques épistémologiques de l'Indice Canadien du Jeu Excessif

L'Indice Canadien du Jeu Excessif (ICJE) véhiculé par la doxa du jeu pathologie maladie : faire croire à l’ANJ, aux "politiques", aux médias, aux joueurs, à l'opinion... qu'il y a une population joueuse addict, scientifiquement identifiée que cet indice dévoile

" Que le jeu de hasard puisse devenir passion dévorante est un fait connu depuis plusieurs siècles. Cependant pour la littérature psychiatrique ou psychologique le jeu d'argent n'acquiert une existence officielle qu'en I98O avec son introduction par l'APA dans le DMS III. Dans ce contexte émerge comme nouvelle maladie la figure du joueur pathologique. Qu'y va-t-il de réellement nouveau dans ces description médicales d'un phénomène existant depuis la plus haute antiquité ? Il s'agit à l'évidence plus d'une évolution des regards que de la découverte d'un phénomène récent ("Le jeu pathologique " , Marc VALLEUR, Christian BUCHER, Armand colin, collection 128, 2006, 127 pages,

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Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN, Sociologue.

Centre Max Weber, ISH Lyon

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Décembre 2025

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  • RESUME =Alors : 1/ que l' Autorité Nationale des Jeux ( ANJ) s'interroge de manière provocatrice sur les pochettes jeux de grattage de la FDJ que les français offrent à leurs proches pour les fêtes de Noël ( un " cadeau empoisonné" pour l'ANJ !) 2/que "l'offre illégale dans les jeux en ligne continue de gagner du terrain" et que l'ANJ milite toujours contradictoirement pour la prohibition des casinos sur internet; 3/que la FDJ attaquée depuis des mois par le régulateur lance une nouvelle loterie : Crescendo pour tenter de juguler la baisse de son CA ;4/ que le PMU, victime lui aussi de la politique des jeux liberticide de l’ANJ, vient de trouver "un nouveau patron" : Cyrille GIRAUDAT 5/qu'Isabelle FALQUE PIERROTIN, sortant de son devoir de réserve, a signé curieusement dans les Échos une tribune contre les jeux de hasard : " Halte à la banalisation du jeu d'argent" ; 6/que l'autorité de régulation affiche de manière propagandiste sa lutte contre le jeu compulsif, en reprenant la thèse controversée scientifiquement - issue du DSM - du jeu comme addiction propagée par la doxa du jeu pathologie maladie;7/ que le gendarme des jeux ( qui vient de lancer un nouveau service en ligne pour les interdits de jeu : 85 000 personnes pour plus de 20 millions de joueurs ) véhicule en permanence les chiffres produits par cette doxa - de 400 000 joueurs pathologiques et de plus d'un million de joueurs "problématiques" - établis à partir de l'Indice canadien du jeu excessif (ICJE) ....
  • il nous parait pertinent de réinterroger cet indice, qui semble avoir pour unique fonction de faire croire à l'ANJ, aux "politiques", aux médias, aux joueurs, à l'opinion, « qu'il y a une population joueuse addict scientifiquement identifiée que cet indice dévoile . Cet indice est repris aveuglément par la Présidente de l'ANJ pour justifier sa politique des jeux sanitaire & néo-prohibitionniste, qui s'accentue chaque jour davantage et commence à avoir des conséquences sur l'économie ludique. Au moment où nous terminons cet article l'action FDJ chute fortement en bourse (- 4,26%) et JP MORGAN baisse son opinion sur l'opérateur passant de "surperformance" à "sous-performance", estimant que la régulation pèsera encore sur les performances de la société". (source : " Après avoir perdu 37% en 2025 , l'action FDJ n'a pas fini de manger son pain noir en bourse, juge JP Morgan, Julien Marion", bfm bourse, 2/12/2025)
  • certes, comme vient de le dire l'économiste Pascal PERRI dans Les Échos (1/12, page 11), " le marché a de l'imagination, il est proactif" et le marché ludique n'échappe pas à cette règle, à ce dynamisme; d'autant que les joueurs ont une grande constance, une forte résilience. Mais il y a une condition, que cette proactivité ne soit pas entravée de manière systémique, pointilleuse et néo-prohibitionniste, comme c'est le cas désormais avec l'ANJ pour le marché ludique. Les conséquences de l'activisme du régulateur, celui de la doxa du jeu pathologie maladie, commencent à apparaitre dans les chiffres du gamling et du e gambling

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Critiques épistémologiques de l'Indice Canadien du Jeu Excessif (ICJE)

AVANT PROPOS

  • Alors que l' Autorité Nationale des Jeux ( ANJ) sombrant dans l'idéologie de la cancel culture, s'interroge de manière provocatrice et virulente sur les pochettes jeux de grattage de la FDJ, que les français offrent parfois à leurs proches pour les fêtes de Noël. "Offrir des jeux d’argent à des enfants pour Noël, un « cadeau empoisonné » ?  se permet d'afficher à sa une le gendarme des jeux (anj 15.12.2025)confer annexe 11) L'ANJ ne respecte plus rien, même pas la trêve des confiseurs. L'occasion à des familles, pas toujours très fortunées, d'offrir à leurs proches un petit cadeau pas cher : une pochette à 20 euros remplis de tickets de grattage multicolores de la FDJ. Un clin d'œil ludique pour (peut-être) porter chance pour la nouvelle année. Un cadeau original bien gentillet, qui a du parfois faire des heureux. En liaison avec l’UNAF, l'ANJ dirigée par Isabelle FALQUE PIERROTIN agit de plus en plus comme une véritable "une police des familles "sur le registre des jeux d'argent. Depuis Paris, cette autorité dit aux français avec un toupet incroyable , comment ils doivent vivre, se comporter vis à vis des jeux de hasard, ce qu'ils doivent mettre ou pas au pied du sapin. Elle dit aux parents qui ne sont pas des enfants, comment ils doivent élever leurs enfants vis à vis des jeux d'argent. En s'en prenant à la socialisation ludique primaire de manière pointilleuse, l'ANJ viole l'intégrité sociologique des Français. Cela apparait un peu mesquin pour les pochettes de la FDJ, mais cela en dit long sur le caractère de plus en plus autoritaire et systémique de la politique des jeux de l'ANJ.
  • Alors que "l'offre illégale dans les jeux en ligne continue de à gagner du terrain", l'Autorité Nationale des jeux et de la doxa du jeu pathologie maladie militent toujours contradictoirement pour la poursuite de la prohibition des casinos sur internet...
  • Alors que la Française des jeux (FDJ) attaquée depuis des mois de multiples façons par l'ANJ, a lancé en novembre une nouvelle loterie (CRESCENDO) pour tenter juguler la baisse de son chiffre d'affaire, observée au premier semestre 2025 et qui s'est poursuivie ensuite. L'activité paris et jeux en ligne a reculé de 16% au troisième trimestre, en raison "des impacts fiscaux et réglementaires. Pour l'ensemble de l'année le groupe prévoit désormais un CA en baisse à 3,7 milliards d'euros" (contre 3,8 en 2024) Il vient d'annoncer - cela fait sens - qu'il amplifiait "la réduction de ses coûts" décidée dans le cadre de son plan 2025-2028....
  • Alors que le PMU victime lui aussi de la politique des jeux liberticide du régulateur, cherche toujours "un nouveau patron", après le départ inattendu d'Emmanuelle MALECAZE DOUBLET. (Au moment nous publions cet article, nous apprenons que Cyrille GIRAUDAT sera la prochain DG du pari mutuel: "Nommé à la tête du PMU, au défi de sauver la filière hippique en crise " ( Mathilde VISSEYRIAS, Le Figaro entreprise 11/12/2025 , page 24)
  • Alors qu'Isabelle FALQUE PIERROTIN, sortant une nouvelle fois de son devoir de réserve en tant qu'agent de l'État, a signé 1er juillet 2025 dans les Échos, une tribune collective que certains jugeront menaçante, autoritaire et néo prohibitionniste contre les jeux d'argent : " Halte à la banalisation du jeu d'argent" ( confer annexe 9)
  • Alors que l'autorité de régulation affiche de manière répétitive et lassante sa lutte contre le jeu compulsif, en reprenant la thèse controversée scientifiquement du jeu comme addiction sans substance propagée par la doxa du jeu pathologie maladie...
  • Alors que le gendarme des jeux ( qui vient de lancer un nouveau service en ligne pour les interdits volontaires de jeu : 85 000 personnes seulement pour plus de 20 millions de joueurs ) véhicule en permanence - pour faire peur aux politiques et influencer les médias - les chiffres produits par cette doxa, de 400 000 joueurs pathologiques et de plus d'un million de joueurs "problématiques" - établis à partir de l'Indice canadien du jeu excessif (ICJE) ....

……il nous parait pertinent de réinterroger cet indice, repris aveuglément par la Présidente de l'ANJ pour justifier sa politique des jeux autoritaire et sanitaire qui s'accentue chaque joue davantage. Dernièrement le Taux de Redistribution au Joueur (TRJ) du Kéno a été revu à la baisse en catimini à cause du régulateur. Les joueurs gagneront moins souvent et perdront plus à ce jeu. Ils sont les premières victimes de cette "politique des taux punitive" imposée par le régulateur, sous l'influence de certains addictologues dont Jean Michel Costes. On se souvient que ce membre du Collège de l'ANJ a réalisé une étude pour prouver à tout prix qu'un taux de retour élevé favorise l'addiction : « Taux de retour au joueur, addiction et blanchiment » (Observatoire des jeux, mai 2012) Dans cette recherche, JM Costes cherche à démontrer mordicus, le lien de causalité taux de redistribution/addiction. Mais comme il n’a pu prouver son hypothèse surdéterminée en consultant la littérature internationale, il conclut par une pirouette intellectuelle, constituant une aberration épistémologique, une imposture scientifique. Citation de JM Costes : « la littérature scientifique n’apporte pas de preuves définitives sur le lien existant entre TRJ et addiction, non parce que ce lien est inexistant, mais parce que sa mise en évidence est très difficile voire impossible à démontrer sur le plan méthodologique. L’argument de l’absence de démonstration scientifique formelle, ne permet pas néanmoins de remettre en cause la possible existence de ce lien » Face à de tels propos absurdes scientifiquement, une seule réaction s’impose : REDUCTIO AD ABSURDUM ! Cette sentence latine qualifie une personne qui conduit un raisonnement jusqu’à ces plus extrêmes conséquences - y compris absurdes et contradictoires – en allant jusqu’à démontrer la fausseté, voire la ridicule inconsistance des hypothèses sur lesquelles il repose. Mais qui lira cette conclusion ? Les décideurs de la politique des jeux, (gouvernement, ministres, parlementaires...) les médias... n'ont certainement retenu que le titre de cette étude, invitant à penser qu’un TRJ élevé favorise une pratique de jeu compulsive (et sur un autre registre attire l’argent "sale" susceptible d’être "blanchi"). Alors qu'en réalité Costes n’a rien démontré, si ce n’est peut-être dans sa conclusion ubuesque qu’il a ,comme les rhéteurs de l’antiquité, un certain talent pour "l’art de la rhétorique «défini par Platon comme "un art élaboré du mensonge".

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Critiques épistémologiques de l'Indice Canadien du Jeu Excessif (ICJE)

PREMIERE PARTIE

1 = Alors que "l'offre illégale dans les jeux en ligne continue de gagner du terrain" de manière inquiétante, comme l'a titré le quotidien Les Échos(1); l'ANJ, la doxa du jeu pathologie, des associations anti jeu ...militent toujours pour la poursuite de la prohibition des casinos sur internet. Contradiction analysée dans notre dernier article (*) (2) publié en octobre 2025 : "Quand la doxa du jeu pathologie maladie se déchaine contre les casinos et les machines à sous en ligne pour influencer « les politiques » et « l’opinion »  : retour critique sur une tribune provocatrice contre les casinos en ligne, publiée par Jean-Michel Costes : Élargir les jeux d’argent en ligne, c’est encourager une drogue ". Dans ce pamphlet, les machines à sous sur internet sont qualifiées de « crack-cocaïne des jeux d’argent » par cet addictologue, qui donne ensuite une description délirante de ce jeu et des joueurs qui s'y adonnent : « le jeu sur machine à sous est une véritable drogue, les joueurs sont comme pétrifiés, incapables de quitter les machines, totalement pris dans le rythme du jeu qui atténue leur conscience de l’espace, du temps et de la valeur même de l’argent. Ils ne prennent conscience des pertes qu’après coup, une fois l’excitation du jeu retombée et alors (…) ils s’effondrent envahis d’idées suicidaires » !! Quand on sait que JM Costes est membre du Collège de l’ANJ depuis des années et pour la plus longue période, on s'interroge sur "l'indépendance" intellectuelle et la neutralité de cette autorité administrative, qui dirige dans le moindre détail la Politique Des Jeux de la France, et également désormais de façon pointilleuse, la politique commerciale, publicitaire, marketing... des opérateurs.

(*)Dans cette contribution nous avions observé : A/ : que cette doxa s’oppose de manière rétrograde à cette légalisation, alors qu' elle s'inscrit dans la modernité d’internet et dans la logique des choses européennes. Les casinos en ligne étant autorisés dans 27 pays européens, sauf en France et à Chypre. B/ : que l’ANJ combat également cette normalisation, alors qu'elle protègerait des millions de joueurs (**) actuellement livrés à eux-mêmes sur une kyrielle de sites illégaux. Le régulateur préfère publier de manière un peu ubuesque, la liste noire des milliers d'adresses de ce dark-market. Il vient également de créer "une nouvelle direction de l'action répressive". Symbolique qui en dit long sur les dérives autoritaires du régulateur, qui interdit, censure, sanctionne, menace, réprime, prohibe... tout en médicalisant les passions ludiques de millions de Français joueurs. Pour comprendre les limites et les contradictions de cette politique des jeux prohibitionniste envers les casinos en ligne, confer la récente interview de Jérôme LABARBE, coordinateur de la lutte contre l'offre illégale à l'ANJ, réalisée par Nathan TACCHI dans le Point (3) ( confer annexe 13)

(**) Selon une étude de l'Association Française des Jeux En Ligne (AFJEL) 5,4 millions de français joueraient de manière illégale sur le net (+35% par rapport à 2023, +145% par rapport à 2020 !) pour 3,5 millions de joueurs légaux. A cause de cette prohibition, Bercy perdrait 1,2 milliards de recettes fiscales chaque année. Plus inquiétant, cette pratique pour l'instant illégale en France, ne concernerait plus seulement les casinos et les machines à sous sur internet, mais également les paris sportifs. Il faut dire que l'ANJ a tout fait ces dernières années, pour rendre moins attractifs les paris sportifs légaux, multipliant contraintes, limites, censures (publicité WINAMAX) mesures liberticides, communications et campagnes alarmistes, sondages orientés et instrumentalisés... contre les paris sportifs, contre les opérateurs, contre les joueurs, notamment les jeunes joueurs dont certains adorent le sport et jouent en ligne pour "encourager leur équipe". (4)

2/ Alors que début novembre la Française des jeux a lancé ( à titre "expérimental " et de manière très encadrée à cause du régulateur) une nouvelle loterie nommée CRESCENDO, plus "démocratique" (car ouverte à toutes les bourses : 1 euro); plus simple (il faut cocher 10 numéros sur une grille qui en compte 25); plus attractive (700 000 euros de jackpot remportés ou partagés chaque samedi lors de 7 tirages se déroulant de 13 h à 19 H); plus redistributive (1 chance sur 3,92 de gagner). C'est pas tous les joueurs que la FDJ lance une nouvelle loterie. C'est sans doute pour essayer de juguler la baisse de son CA observé au premier semestre 2025 (-1,7 %) malgré l'optimisme dithyrambique affiché par l'ANJ sur l'état du marché ludique : " Bilan du marché des jeux d’argent au 1er semestre 2025 : une croissance qui se confirme ;le marché des jeux d’argent et de hasard confirme son dynamisme, atteignant un niveau d’activité absolument inédit. Le PBJ du secteur (hors casinos et clubs de jeux) progresse de 3,5% par rapport au S1 2024 pour atteindre 5,7Mds€". (anj actualités, 02.10.2025) Confer le rapport : "Analyse semestrielle des jeux d'argent et de hasard en France " (anj, 14 pages, octobre 2025) disponible sur le site du régulateur et le résumé disponible en annexe 1.)....

En réalité quand nous regardons le détail de ce bilan, on observe que ce sont avant tout les paris sportifs qui expliquent la croissance du marché des jeux d'argent en ligne (1,4Md€ au S1 2025, +6%) là où "le pari hippique affiche une performance mitigée" et ou "le poker recule ". La croissance des enjeux des paris hippiques sur internet ralentit au S1 2025 : + 1% seulement, contre +2,3% au S1 2023, +6% au S1 2024. Le nombre turfistes uniques (447 000) diminue de -3%. S’agissant des activités du pari mutuel urbain sous droits exclusifs en réseau ( bars tabac PMU et autres espaces en dur du PMU) la décroissance des enjeux s’accélère. (-4,2% par rapport au S1 2024) celle du PBJ également ( -2,6%). Idem pour le poker en ligne, dont le PBJ décroit de -4%. Plus alarmant, le poker Cash Game recule de -15%. L'ANJ signale en outre, que de nombreuses incertitudes assombrissent l'avenir de l'économie ludique, y compris pour les paris sportifs : "Cette croissance (des paris sportifs NDLR ) pourrait se poursuivre au second semestre si les joueurs nouvellement recrutés sont fidélisés, si les recrutements de nouveaux joueurs se poursuivent" sous l’effet des stratégies commerciales des opérateurs ". Cela fait beaucoup de conditionnels et de " si". De manière encore plus inquiétante l'Autorité ajoute pudiquement : "La hausse de la fiscalité intervenue le 1er juillet 202 , notamment sur les dépenses marketing des opérateurs, peut néanmoins avoir une incidence qu’il est encore difficile d’apprécier." Quant aux résultats de la FDJ - qui bénéficie encore d'un copieux monopole - même si en apparence tout va bien (son PBJ explose de +19% au S1 2025) en réalité cette progression à constitue une croissance exceptionnelle, provenant uniquement de l’acquisition de Kindred réalisée en octobre 2024. A périmètre constant, le CA de la société dirigée par Stéphane PALLEZ recule de -1,7% (à 1,9Mds€ ) et le PBJ de l'opérateur, "coté" sur les "marchés financiers", progresse de seulement 1,6%. L'action FDJ justement parlons-en. La bourse étant - que ça plaise ou non à certains partis politiques- un bon baromètre de la "santé" d'une entreprise et de son « futur ». Cotée depuis 2019, l'action FDJ UNITED a touché un plus haut à 51 euros. Depuis elle a chuté de - 38 %. En janvier 2025 elle cotait 37 euros, au 12 juillet 30 euros, au 19/II 23 euros. Au moment nous terminions cet article l'action FDJ chutait fortement en bourse (- 4,26%) une baisse inédite pour ce placement "de père de famille". Par ailleurs la banque JP MORGAN baissait son opinion sur l'opérateur, passant de "surperformance" à "sous-performance". L'établissement estimant que la régulation pèsera encore sur les performances de la société". ( FDJ : APRÈS AVOIR PERDU - 37% en 2025 FDJ N'A PAS FINI DE MANGER SON PAIN NOIR EN BOURSE, JUGE JP MORGAN (Julien Marion bfm bourse, 2 décembre 2025 , confer annexe 8)

Aux antipodes de la dégringolade boursière de ce "bijou de famille" imprudemment privatisé, l'action de LOTTOMATICA (le leader des jeux en Italie) cote actuellement 24,62 euros, contre 5 euros en 2023(+532%). Idem pour FLUTTER (groupe irlandais leader mondial des jeux en ligne) dont le cours de bourse caracole à 289 euros, contre 70 euros en 2020 ( +412%) Les investisseurs ne croient plus que l'action FDJ soit une valeur " sure et sans risques". "Ils ont été refroidi par les risques réglementaires", précise "feu"(5) Le Revenu qui affiche contradictoirement à sa une : " Fdj United : un ticket pas cher et peu risqué en bourse") (6) En outre, ce que ne dit pas le Revenu, c'est que l'ANJ et la doxa du jeu pathologie sont objectivement à l'origine de cette incertitude. Ce « couple diabolique » accentuant chaque jour davantage ces "risques réglementaires". Idem pour Investir , Le Journal des finances qui titre curieusement - " FDJ United : un marché immunisé contre la conjoncture" (7)- mais précise ensuite contradictoirement : "les investisseurs n'ont pas apprécié de voir les revenus de la division Paris sportifs et jeux en ligne chuter de 12%. Ils ont surtout pris davantage conscience du risque juridique et règlementaire qui peut affecter les entreprises de jeu" (8) Par ailleurs ces acquisitions ont couté cher à l'opérateur historique : 2,5 milliards pour KINDRED, société suédoise qui géré UNIBET ; 175 millions pour ZTURF; 350 millions pour PLI, la loterie irlandaise achetée en 2023. Cette internationalisation à marche forcée de la FDJ, (désormais 26 % de son activité se fait à l'étranger) cette recherche de "croissance externe", correspond en réalité peu ou prou à une fuite. Si comme l'a dit la journaliste Sylvie RAMADIER dans Les Échos - "Stéphane PALLEZ ne ménage pas ses efforts pour alimenter son développement futur " (9) - c'est en réalité pour échapper : au durcissement de la réglementation appliquée de manière drastique par l'ANJ; à la hausse des taxes décidée par le gouvernement et les parlementaires, droite et gauche confondues. La fiscalité sur les jeux budget 2025) se monte désormais à 69 % du PBJ pour le loto et euro millions; 42,1 % pour les paris sportifs en dur ; 59,3 % pour les paris sportifs en ligne. Plane sur cette furia fiscale l'ombre de la doxa du jeu pathologie et de l'ANJ, qui souhaitent que les jeux d'argent soient toujours plus taxés ; notamment ceux qualifiés de manière totalement subjective de "particulièrement addictifs». Confer l'interview de la Présidente de l'ANJ dans les Échos : « Taxer le marché des jeux d'argent ne paraît pas illégitime », estime le régulateur. Isabelle Falque-Pierrotin, la présidente de l'ANJ, estime qu'un alourdissement de la fiscalité du secteur au nom des enjeux de santé publique serait compréhensible. Même si une telle mesure peut avoir un impact sur les petits opérateurs.(les échos 9/IO/2024)

S. PALLEZ cherche logiquement des contrées plus favorables à l'économie ludique. Sauf que cette doxa du jeu pathologie maladie s'exporte et que la «  guerre ludique «  que mène le régulateur contre la FDJ,  se retrouve aussi parfois dans les pays elle s'implante. Aux Pays bas ou KINDRED est leader, la taxe sur les paris est passé à 34,2% en 2025 (contre 30,5% avant) et montera à 37,8% en 2026. Les mises sont plafonnées depuis octobre 2024 et les joueurs doivent en plus désormais - cela devient de plus en plus ubuesque - " prouver leur capacité de jouer les sommes qu'ils jouent !" Bref des mesures similaires à ce que fait l'ANJ pour lutter contre l’addiction. Et le régulateur français vient d'en rajouter une couche en la matière. Il veut désormais "marquer au fer rouge" et pister les joueurs en ligne. Pour ce faire il a lancé un nouvel outil de "REPERAGE" des egamblers. L'ANJ a affiché sur son site internet pendant plus de trois mois !!(*) le "wanted" suivant : " Participer à l'évaluation scientifique de l'algorithme ANJ : l'ANJ recherche actuellement des joueurs pour participer à une évaluation inédite afin de prévenir des risques d'addiction". (ANJ actualités 7/7/2025)" L'autorité qui a pourtant de gros moyens en interne, a financé l'institut de sondage CSA pour mettre au point ce " nouvel outil de REPERAGE" des joueurs, comme elle le nomme. Sur cette surveillance accrue des joueurs en ligne et l'utilisation de joueurs comme cobayes confer notre prochain article : « Cobayes ludiques : études sur les joueurs, éthique de la recherche : 1/ Une étude financée par l'Inserm - qui se déroulera à l'hôpital psychiatrique du Vinatier ! - veut ausculter le cerveau des joueurs à l'aide d'un IRM. Ils seront rémunérés entre 170 et 230 euros en fonction "de leur performance" ! 2 / "L'Autorité Nationale des jeux (ANJ) met en place un nouvel outil de "REPERAGE" des joueurs : qu'en pense la CNIL dont Isabelle FALQUE PIERROTIN a longtemps été la Présidente ?"

(*) Le gendarme des jeux aurait-il du mal à trouver des cobayes ? Les joueurs, hésiteraient-ils à se faire instrumentaliser, pour ensuite se faire repérer, surveiller, pister? On peut s'interroger. Pourquoi cette annonce est-elle restée plus de trois mois à la une du site de l'ANJ ?

3 = Alors que le PMU - première victime de la politique des jeux sanitaire et punitive de l’ANJ  ? - cherche toujours " un nouveau patron" , après le départ inattendu de la "sémillante" Emmanuelle MALECAZE DOUBLET qui sera regrettée par de nombreux turfistes...

Comme nous l'avons indiqué dans une contribution récente, ("Le PMU : première victime de la politique des jeux sanitaire et punitive de l’ANJ ? ", juillet 2025 (10)) le pari mutuel urbain - qui pesant nettement moins que la FDJ en terme de PBJ et de joueurs - est sans doute la première victime collatérale de la politique des jeux sanitaire de l’ANJ , au-delà des querelles internes avec ses deux sociétés mères ( France Galop et le Trot) Nonobstant le fait que l'institution des courses a subir des attaques inédites du régulateur (projet d'" identification" de tous les turfistes; remise en cause de "l'argent liquide" et de "la culture du cash", très prisée chez les parieurs hippiques) on se souvient de la charge d'Isabelle FALQUES PIERROTIN sur Radio France (11) contre les turfistes et le PMU il y a quelques mois et de l'interview surréaliste donnée à Paris Turf (12 ) ( confer annexe 12) :=

- elle estimait benoitement "que les paris hippiques étaient quand même assez addictifs"

- elle affirmait de manière péremptoire : "Le problème qu'ils ont (au PMU NDLC) c'est la recherche désespérée de nouveaux clients, on n’a de cesse de répéter à la filière hippique qu'il ne faut pas que ça se traduise par une offre de paris hippiques à des mineurs" ;

- elle assénait de manière inquiétante : "le programme d'indentification PMU+  n'a pas encore donné les résultats escomptés avec 50.000 personnes identifiées, loin des objectifs " ( Confer notre article: VOS PAPIERS !! : la bombe liberticide du gendarme des jeux : identification des millions de joueurs de la FDJ et des turfistes du PMU : une bombe liberticide du gendarme des jeux  dirigée par Isabelle FALQUE PIERROTIN") (avril 2024, 38 pages, 58  notes, 7 annexes, publié sur les casinos.org  18 avril 2024)

- elle menaçait le PMU sur ses "bonus" de bienvenue ("Si nous étions en face d’une offre promotionnelle aberrante ( du PMU NDLC), j'aurais la capacité de demander sa suppression". Ces bonus permettraient pourtant au Pari Mutuel Urbain d'attirer la nouvelle clientèle dont il a tant besoin.

Bref de manière totalement contradictoire, la patronne de l'ANJ reconnait sans trop s'émouvoir les difficultés du PMU, tout en proposant des mesures liberticides susceptibles de les aggraver davantage! Dans ce contexte, l'institution des courses a forcément plus de mal à rebondir, malgré les gros investissements consacrés à son réseau et a ses jeux ces dernières années. Entravé par l’ANJ, le pari mutuel peine à résoudre des difficultés structurelles anciennes : décroissance des paris; baisse de la population turfiste; difficultés à diversifier, féminiser, "rajeunir" sa clientèle. Sur ce dernier registre en s'en prenant aux "jeunes" turfistes, à la "socialisation ludique primaire", à la "transmission ludique intergénérationnelle" qui perdure dans le monde des courses; l'ANJ a porté un coup sérieux à la filière hippique et à l'institution fondée par André CARRUS (1898-1980) "inventeur du Tiercé et génie des paris hippiques " (note13 et annexe 7) Dernièrement Yann DUVERT précisait dans les Échos : 1/que la contribution du PMU à la filière hippique baissait ( 800 millions en 2025, contre 837 en 2024); 2/que le PMU en pleine crise de gouvernance était toujours " à la recherche d'un nouveau patron " (14); 3/que l'intérim assuré par Christophe CURT perdurait. Les candidats à la succession d' Emmanuelle MALECAZE DOUBLET sont pourtant nombreux, même s'ils ne correspondent pas tous à ce que souhaitait l'Inspection générale des finances qui préconisait - cela parait logique - " la nomination d'un spécialiste des jeux d'argent à la tête du PMU" Nous trouvons dans les prétendants : Mathieu DRIDA , PDG d'Unibet ( groupe FDJ) , Olivier THEULLE directeur de l'e-commerce chez Fnac Darty, Cyrille GIRAUDAT ( directeur marketing de Nexity) ; Olivier PRIBILE actuel directeur marketing du PMU. Et le DG actuel intérimaire : C. CURT.(15) A suivre.

Au moment nous publions cet article, nous apprenons que c'est un homme du sérail Cyrille GIRAUDAT, 61 ans ( photo annexe IO) qui a été "Nommé à la tête du PMU, au défi de sauver la filière hippique en crise " ( source Mathilde VISSEYRIAS, Le Figaro entreprise 11/12/2025 , page 24 confer également "Le PMU tient son nouveau patron : Cyrille Giraudat va reprendre les rênes de l'opérateur de paris hippiques. L'ancien directeur marketing de Nexity signe là son grand retour au sein du PMU. (les échos 1O/I2/2025)

Sur cette nomination confer en annexe 10, l'intéressant article paru dans Le Trotteur Français (IO/I2/2025) :" UNE DÉSIGNATION ATTENDUE : CYRILLE GIRAUDAT, LE NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL DU PMU". Il comprend outre la biographie de Cyrille Giraudat, des descriptions sociologiquement pertinentes, des fonctions sociales des cafés, bistrots, bar PMU; ce dont nous avons souvent parlé dans nos travaux = extraits :

  • "café, bistrot, bar PMU : catalyseurs de sociabilité, âme de nos villes et villages"

  • "Parmi les 14.500 établissements PMU, les bistrots et cafés jouent un rôle crucial dans le tissu social français".
  • "Les bistrots PMU sont bien plus que des lieux de paris. Ils sont des catalyseurs de sociabilité, structurant la vie des campagnes et quartiers", Christophe CURT, Directeur général intérimaire du PMU"
  • "les bistrots et cafés sont l'âme de nos villes et villages. Ils représentent un art de vivre à la française, des lieux de rencontre et de convivialité uniques au monde". Alain FONTAINE , Président de l'Association des Bistrots et Cafés de France",

Selon un communiqué du PMU les priorités de Cyrille Giraudat porteront sur" l'accélération du développement et de la transformation du PMU, sur le renforcement de la satisfaction clients dans un cadre de jeu durable et responsable". Mais l'institution - pour sauver l'emploi des 40 000 personnes qui travaillent pour la filière hippique - devra avant toute chose augmenter son chiffre d'affaire, attirer une nouvelle clientèle, attirer des jeunes; mieux transmettre la culture hippique et la socialisation ludique spécifique aux paris sur les courses de chevaux. Cela passe certainement par une politique commerciale très attractive, notamment en matière de gros gains à même de concurrencer les pactoles de la FDJ et les jackpots progressifs des casinos. Mais quand on lit les déclarations d'Isabelle FALQUE PIERROTIN ( voir ci avant et annexe 12 : Interview de la Présidente de l'ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin par Sylvain Copier, paris turf, 01/04/2025 ) qui affirme avec légèreté "Le problème qu'ils ont (au PMU NDLC) c'est la recherche désespérée de nouveaux clients " les paris hippiques sont quand même assez addictifs «on s'interroge pour savoir si la mission "difficile" du nouveau DG du PMU ne va pas vite devenir une mission "impossible". A moins que le gouvernement ( et les parlementaires notamment les sénateurs qui savent l'importance de la filière hippique dans les territoires) qui a annoncé cet été un Pacte PMU 2030 s'appuyant sur un rapport de l'inspection des finances, ne revoit sa copie et s'interroge pour savoir si la politique des jeux néo prohibitionniste et sanitaire de l'ANJ est compatible avec une relance du PMU, " condition de sa survie". Pour que le jeu puisse être responsable, il faudrait déjà qu'il soit durable !

4 = Alors que l'ANJ affiche en permanence ( de manière répétitive et sans débat contradictoire) sa lutte contre le jeu compulsif; reprend systématiquement la théorie du jeu comme "addiction sans substance". Thèse controversée scientifiquement, mais néanmoins propagée depuis des années par la doxa du jeu pathologie maladie, et reprise pro domo de manière aveugle depuis longtemps par de nombreux médias, y compris par des revues de vulgarisation scientifique. (Confer l'article de Sciences & vie " Les joueurs sont des drogués : les accros du jeu se shootent à la noradrénaline " (16).....

Actuellement le contexte est le suivant. Isabelle FALQUE PIERROTIN et le Collège de l'ANJ :

1 /accentuent chaque jour davantage un climat délétère autour de la question des jeux de hasard;

2/ donnent une connotation sanitaire aux pratiques ludiques de millions de français;

3/ médicalisent ce fait social culturel ancestral, partie prenante de la culture populaire ;

4/ sur interprètent la question des joueurs qui ont des "problèmes" de jeu, dépensent trop, jouent de manière irresponsable...mais ont la possibilité de se faire « interdire » facilement. Les interdits de jeu volontaire représentent actuellement 85 000 individus.... pour une population joueuse de 20 à 25 millions de personnes.

5 / véhiculent d'autres chiffres produits par la doxa du jeu pathologie maladie : de 400 000 joueurs pathologiques et de plus d'un million de joueurs problématiques ou "susceptibles de tomber dans l'addiction"......statistiques établis à partir de l'Indice canadien du jeu excessif (ICJE)

5 = Il nous a paru pertinent d'interroger de manière critique cet indice, utilisé par la doxa du jeu pathologie maladie et l'ANJ pour produire ces chiffres et justifier la politique sanitaire menée par le régulateur.

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Notes de la première partie =

  1. "L'offre illégale dans les jeux en ligne continue de gagner du terrain : selon le lobby du secteur, le nombre de joueurs illégaux explose" ( Yann DUVERT, les échos 5/II/2025, page 22)
  2. JP Martignoni : Quand la doxa du jeu pathologie maladie se déchaine contre les casinos et les machines à sous en ligne pour influencer « les politiques » et « l’opinion »  : retour critique sur une tribune provocatrice contre les casinos en ligne, publiée par l'addictologue Jean-Michel Costes, membre du Collège de l'ANJ  : Élargir les jeux d’argent en ligne, c’est encourager une drogue " (octobre 2025, 28 pages, 15 notes, 4 annexes, publié sur les casinos.org  3/IO/2025)
  3. entretien avec Jérôme LABARBE, coordinateur de la lutte contre l'offre illégale à l'ANJ, réalisée par Nathan TACCHI dans le Point et repris dans les casinos.org du Mercredi 5 novembre 2025 : « Les casinos illégaux en ligne sont solidement implantés et font preuve d’une grande créativité"
  4. source ibid. :" l'offre illégale dans les jeux en ligne continue de gagner du terrain : (...) le nombre de joueurs illégaux explose" ( Yann DUVERT, les échos 5/II/2025)
  5. Le Revenu, hebdomadaire financier très apprécié des boursicoteurs dont nous avons souvent parlé dans nos articles, a fait faillite. On ne trouve plus la version papier chaque samedi dans les kiosques. Perdure cependant une publication sur internet. Confer : « Le groupe de presse Le Revenu demande son placement en redressement judiciaire » par Amélie RUHLMANN, le figaro du 17/2/2025
  6. " Fdj United : un ticket pas cher et peu risqué"( Stanislas FEUILLEBOIS , Le Revenu n° 1838, 20/26 juin 2025, pages 1,4,5
  7. "FDJ UNITED : un marché immunisé contre la conjoncture" ( investir, le journal des finances n° 2701, II/IO/2025 , page 5)
  8. ibid. "FDJ UNITED : un marché immunisé contre la conjoncture" ( investir, le journal des finances n° 2701, II/IO/2025 , page 5)
  9. "Des jeux et des enjeux : fdj United ne ménage pas ses efforts pour alimenter son développement futur" ( Sylvie RAMADIER , les échos 25 juin 2025, p. 33)
  10. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN (Le PMU : première victime de la politique des jeux sanitaire et punitive de l’ANJ ? (juillet 2025, 30 pages, I2 annexes) publié sur les casinos.org  18 juillet 2025)
  11. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN  L’ANJ prône une économie ludique punitive : « Isabelle FALQUE PIERROTIN - la Présidente de l’Autorité Nationale des jeux (ANJ) - prône une économie ludique punitive, restrictive, sanitaire & liberticide, sur les ondes de Radio France* (juillet 2024, 43 pages, 11  notes, 4 annexes, publié sur les casinos.org  7 juillet 2024) *France inter 30 avril 2024, le journal 13/14)
  12. Jeux - Interview de la Présidente de l'ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin : “Les opérateurs hippiques sont à la recherche de nouveaux clients” : À la tête de l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) depuis 5 ans, Isabelle Falque-Pierrotin fait le point sur le marché des jeux d’argent en France, et plus précisément sur le segment des paris hippiques. (Sylvain Copier, paris turf, 01/04/2025 )
  13. André CARRUS (1898-1980) "inventeur du Tiercé et génie des paris hippiques " hof1651.fr hall fame légende des courses hippiques : André carrus confer annexe 7
  14. " Au PMU la recherche d'un nouveau patron se heurte à de nombreux obstacles" ( Les échos du 20/II/2025 page 22, , Yann DUVERT,)
  15. source de ces informations ibid. " Au PMU la recherche d'un nouveau patron se heurte à de nombreux obstacles" ( Les échos du 20/II/2025 page 22, , Yann DUVERT,)
  16. J. RENARD et J. DENIS LEMPERUEUR : " Les joueurs sont des drogués : les accros du jeu se shootent à la noradrénaline " ( sciences et vie n° 870, mars 1990, pages : 1,70,76,166

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Critiques épistémologiques de l'Indice Canadien du Jeu Excessif (ICJE)

DEUXIEME PARTIE

Pour justifier le nombre (soit disant) élevé de joueurs "malades" du jeu , certains addictologues, des associations anti jeu et l'Autorité Nationale des jeux (ANJ) - qui sort en permanence de son obligation de neutralité(*) - mettent systématiquement en avant certains indices issus du DSM (le Manuel diagnostique et statistique des désordres mentaux publié par l'APA, l'Association américaine de psychiatrie) (**)et notamment l’Indice Canadien du Jeu Excessif (ICJE), devenu le totem scientiste de la doxa du jeu pathologie maladie, depuis que les jeux d'argent ont été inclus dans ce manuel(**)comme l'a été.... l'homosexualité pendant des années avant d'en être retirée !

(*) Depuis sa création l'ANJ, dirigée par Isabelle FALQUE PIERROTIN, pathologise systématiquement les pratiques ludiques de nos concitoyens; pratique un gambling bashing permanent à l'endroit des jeux de hasard, alors que cette autorité administrative indépendante (AAI) - devrait être tenue à "une obligation d'impartialité & de neutralité", comme l'a précisé récemment dans Les Échos Bernard ACCOYER à propos d'une autre AAI, la Commission de régulation de l'énergie "(1)

(**) A propos du DSM ( version IV publié en 1995) confer l'article de Gilbert CHARLES : "Les normes de l'anormalité : un manuel rédigé par des psychiatres américains recense 300 pathologies. Attention sa lecture peut vous rendre fou" (l'express 19/10/1995, p. 45,46,47) Extraits :"ce manuel se révèle horrible pour le patient, classé, étiqueté, contrôlé ""l'inventaire américain de tous les désordres mentaux est un révélateur plutôt inquiétant de l'état d'esprit de notre société» «à la lecture de l'ouvrage, chacun peut se trouver une bonne raison d'être atteint d'une pathologie ( ...) ce qui jette un sérieux doute sur la pertinence d'un tel manuel"'

A propos du DSM confer également :

  • "Comment la psychiatrie et l'industrie pharmaceutique ont médicalisés nos émotions " de Christophe LANE, 2007, Flammarion, 2009 ,378 pages . Extrait : " connaissez-vous l'importance du DSM ? Né aux ETUN après la seconde guerre mondiale, il est devenu dans les années 80, avec plus de 300 maladies mentales répertoriées, le manuel diagnostique de référence de la psychiatrie mondiale y compris en France (..) L'enquête magistrale menée par Christophe LANE (..) nous ouvre les coulisses de cette vaste et ubuesque entreprise des troubles mentaux, subventionné par les géants de la pharmacie, appuyée par la puissante FDA ( Food and Drug administration), bénéficiant du concours des universités, de la complicité des médias et du. redoutable savoir faire des agents de publicité. car avant de vendre un médicament, il faut vendre la maladie"
  • "Aimez-vous le DSM ? le triomphe de la psychiatrie américaine, 1992, les empêcheurs de tourner en rond 1998, 424 pages
  • "La raison pharmaceutique " d' Andrew LAKOFF,2005 les empêcheurs de tourner en rond, 2008, 315 pages
  • "Le jeu pathologique " , Marc VALLEUR, Christian BUCHER, Armand colin, collection 128, 2006, 127 pages, Extrait pages 5, 6 : " Que le jeu de hasard et d'argent puisse devenir passion dévorante (...) est un fait connu et décrit depuis plusieurs siècles (..) Cependant pour la littérature scientifique, psychiatrique ou psychologique internationales, le jeu pathologique ou ludopathie n'acquiert une existence officielle qu'en I98O avec son introduction par l'APA dans le DMS III. Cette nouvelle maladie y est alors classée , parmi les troubles impulsifs (..) qu'y va-t-il de réellement nouveau dans ces description médicales ou psychiatrique d'un phénomène existant pourtant depuis la plus haute antiquité ? Il s'agit à l'évidence plus d'une évolution des regards que de la découverte d'un phénomène récent, (...) c'est dans ce contexte qu'émerge comme nouvelle maladie la figure du joueur pathologique, addict "

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Cet indice, censé séparer le bon grain de l’ivraie, distinguer le joueur social du joueur problématique, apparait désormais comme une parole d'évangile, une croyance répétée par tous mais jamais remise en question, critiquée, analysée. Et pour cause, la doxa du jeu pathologie maladie ne souhaite surtout pas qu'il soit réinterrogé, cela détruirait grandement son business. Déconstruisez cet indice, montrer en quoi le questionnaire dont il est issu apparait totalement surdéterminé, et cette doxa est nue. Malgré l'absence de débats contradictoires, cet indice et ce questionnaire sont repris depuis des années , sur toutes les plaquettes distribuées par les opérateurs, invitant les joueurs à y répondre pour savoir - en quelques secondes ! - s’ils sont dans l’addiction, ont des "problèmes" avec les jeux d'argent.

Ainsi, dans le flyer diffusé actuellement par la FDJ ("Et vous comment jouez-vous ?) nous retrouvons les 9 questions du questionnaire de l’Indice Canadien du Jeu Excessif ( "Testez-vous) et les conseils suivants selon les résultats obtenues ="

  • Score inférieur ou égal à 2 points : BIEN JOUÉ ! :vos réponses indiquent que vous semblez avoir de bonnes pratiques de jeu"
  • "Score compris entre 3 et 7 points : SOYEZ VIGILANT ! : vos réponses indiquent que certaines de vos pratiques de jeu méritent une attention particulière""
  • votre score est de 8 points ou plus : ATTENTION ! vous semblez avoir perdu la maitrise de votre jeu, ne rester pas seul avec votre problème, contacter l'un de nos partenaires"

Les nombreux " partenaires" de la Française des jeux dont certains touchent de l'argent de la FDJ depuis des années ( confer annexe 5 : . Conflit d'intérêts dans l'univers du jeu : Un congrès international d’addictologie financé par la FDJ s'ouvre à Nantes) sont ensuite cités : SOS joueurs, addict'aid... Quelques chiffres sont également précisés. Il y "aurait" ( le conditionnel est de rigueur) : 1 million de joueurs à risque ( 4,4% de la population joueuse) , 370 000 joueurs excessif (1,6 % de la population joueuse). Soit au total 6% de joueurs excessif ou à risque ( source OFDT, ODJ, sante publique France, les français et les jeux d'argent et de hasard , 2019). Et pourtant un autre chiffre est mentionné en gros caractères : "14,2% de joueurs identifié à risque ou excessifs sur 5 ans ". Pour expliquer cette énorme différence, une mention précise en caractères minuscules (il faut une loupe pour la lire !!) qu'elle proviendrait "d'une comparaison du volume de joueurs entre les résultats du baromètre santé publié en 2019 et ceux du baromètre santé INPES. 2014"!! Pour le moins embrouillé, confus, compliqué, notamment pour un flyer destiné au grand public. En un mot flou et quand c'est flou ...Outre que ces études ( dont certaines sont incluses dans le Baromètre santé ) sont toutes réalisées par des organismes reprenant pro domo les théories de la doxa du jeu pathologie maladie, nous nous interrogeons pour savoir si les rédacteurs de ce flyer n'ont pas voulu dans cette manipulation fortement booster le nombre de joueurs problématiques ( 14,2%) le pourcentage initial de joueurs excessifs (1,6%) apparaissait pour le moins riquiqui et épiphénoménique. Nous apprenons également dans ce flyer, que les français sont loin de tous jouer à des jeux d'argent. "47,2% de nos concitoyens (entre I8 et 75 ans) jouent au moins une fois dans l'année". Ces chiffres relativisent grandement les propos alarmistes souvent tenus par Isabelle FALQUE PIERROTIN, sur l'importance et la " banalisation des jeux de hasard"(*). Nous sommes loin de la "société ludique" totale, annoncée il y a très longtemps par l'économiste Alain COTTA. Une majorité de nos français en réalité (52,8%) ne jouent pas à des jeux d'argent.

(*)Sortant une nouvelle fois de son devoir de réserve en tant qu'agent de l'État, Isabelle FALQUE PIERROTIN a signé 1er juillet 2025 dans les Échos, une tribune collective virulente, menaçante, autoritaire et néo prohibitionniste contre les jeux d'argent : " Halte à la banalisation du jeu d'argent" ( confer annexe

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Nous retrouvons également cet indice dans de nombreuses recherches, études... le plus souvent réalisées en ligne, ou le joueur doit s'auto-administrer ce questionnaire. Ayant dans nos nombreuses enquêtes de terrain, interrogé des centaines de joueur en face à face à l'entrée des casinos, à leur domicile; sur les champs de courses, à l'ARJEL pendant 5 ans quand nous étions chargé d'étude à la direction des agréments et supervision...passant beaucoup de temps à :

  • "purifier" nos questionnaires et nos grilles d'entretien pour ne pas surdéterminer les réponses;
  • tester les questions pour éviter les "biais";
  • privilégier les questions "ouvertes", pour ne pas enfermer le joueur dans un "questionnaire entonnoir" composé uniquement de questions "fermées"
  • tout en étant attentif aux multiples détails épistémologiques et méthodologiques susceptibles de produire des "artefacts" notamment lors de la passation ;

nous doutons de la véracité des réponses de joueurs, livrés à eux même dans un questionnaire auto-administré en ligne, ou toutes les questions sont "fermées". Agité depuis des lustres avec une ostentation suspecte par la doxa du jeu pathologie maladie et désormais par le régulateur, l’Indice Canadien du Jeu Excessif (ICJE) veut en réalité faire croire aux pouvoirs publics, aux "politiques", à la représentation nationale - mais aussi à "l’opinion" et aux médias - qu’il y "aurait" en France (le conditionnel est de rigueur) :

  • 400 000 joueurs "pathologiques"!
  • 1M 200 000 joueurs "problématiques" !!

et un nombre encore plus grand de joueurs "susceptibles de tomber dans l'addiction" !!! Avec cette dernière catégorie, cette doxa sombre dans une supercherie intellectuelle et sémantique. Elle instrumentalise un principe de précaution généralisé, tout en établissant un "diagnostique" pseudo médical digne du malade imaginaire, que nous résumerons ainsi : "toute personne en bonne santé est susceptible de tomber malade". Construction tautologique par définition abscons, mais impossible à contester.

Personne à notre connaissance n’est jamais allé vérifier ces chiffres astronomiques. Seule statistique connue avec précision et certitude : le nombre de joueurs qui ont demandé à se faire interdire. Soulignons qu'une telle interdiction, est unique dans le secteur commercial. Impossible de se faire interdire de Mac DO, de coca cola.... En 2025 le fichier des Interdits De Jeu Volontaires ( IDJV) ( voir annexe 6) comptait seulement 85 000 personnes, pour une population joueuse de 25 Millions de joueurs. Ca fait une sacré différence avec les chiffres propagandistes diffusés depuis des lustres par la doxa du jeu pathologie maladie et certaines associations comme SOS joueurs, de 400 000 joueurs "pathologiques «et d'1Million 200 000 joueurs "problématiques"

Pourtant, l'ANJ fait tout pour faciliter cette auto interdiction, notamment avec la "dématérialisation". Plus besoin de passer par la police des jeux pour se faire exclure des jeux d'argent et des espaces de jeu. Il suffit de se connecter sur le site du régulateur. Par ailleurs les interdits de jeu sont sur protégés. Même s'ils ne se manifestent pas après 3 ans que dure l'exclusion, leur interdiction se prolonge par tacite reconduction. Le régulateur vient en outre de rénover ce service, pour faciliter la démarche : "Interdiction volontaire de jeux : un nouveau service en ligne avec une expérience plus fluide et un contrôle d’identité renforcé" (ANJ actualités le 18/II/2025) ( annexe 6)

Au regard du nombre d'interdits de jeu, ces chiffres sur les joueurs addicts mesurés par l' Indice Canadien du jeu "excessif" apparaissent très "excessifs", pour ne pas dire totalement improbables. Mais ça marche depuis des années et encore récemment. Début 2025 le Conseil des prélèvements obligatoire (CPO) et le Conseil d’État(CE), ont justifié leur décision d'augmenter les taxes sur les jeux , en citant ces chiffres alarmistes. Confer nos deux articles: A/ " 2025 : "ANNUS HORRIBILIS POUR LES JEUX D’ARGENT  : Conseil des prélèvements obligatoires(CPO), Autorité nationale des jeux (ANJ), Doxa du jeu pathologie maladie, Observatoire des drogues… : haro sur les jeux d’argent, haro sur les opérateurs, haro sur les joueurs, haro sur les épargnants…."(janvier 2025, 31 pages) (2) B/ « Conseil d’État, ANJ : GUERRE LUDIQUE CONTRE LA FRANCAISE DES JEUX : le recours de la FDJ contre l'Autorité nationale des jeux (ANJ) pour "excès de pouvoir", rejeté par le Conseil d’État. Le régulateur va pouvoir poursuivre en toute impunité, sa guerre ludique contre les opérateurs, contre les joueurs » (février 2025,36 pages ) ( 3)

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Indice canadien du jeu excessif. Faire croire aux "politiques" « qu'il y a une population joueuse addict scientifiquement identifiée, que cet indice dévoile »

Personne n'a jamais souligné le fait que ces statistiques, ce questionnaire, cet indice... sont objectivement et historiquement produits par la doxa du jeu pathologie - en conflits "d'intérêts" dans cette affaire. Ce lobby a bien entendu tout "intérêt" à grossir ces données, à les manipuler, à les instrumentaliser pour vendre la maladie du jeu. C'est la grande leçon des spécialistes qui ont mené une critique scientifique du DSM. ( voir ci avant les livres cités) Avant de soigner une personne pour telle nouvelle pathologie supposée, il faut "vendre la maladie". De la même manière, avant de soigner les joueurs malades du jeu, il faut vendre la maladie du jeu, construire une pathologie, déterminer une population malade du jeu. De notre point de vue, c'est la principale fonction de cet indice canadien (ICJE) du jeu excessif. Faire croire à Isabelle FALQUE PIERROTIN, à l'ANJ, aux "politiques", aux médias, aux joueurs, à l'opinion, « qu'il y a une population joueuse addict scientifiquement identifiée, que cet indice dévoile » C'est un peu le même principe que celui activé - la aussi un grand scandale qui perdure notamment en période d'élections* - pour les sondages "d'opinion", qui peu ou prou ne "mesurent" pas une "opinion publique qui n'existe pas "( dixit Pierre BOURDIEU) mais la "construisent". Faire croire qu'il y a une "opinion publique" et qu'on peut la mesurer facilement. L'“opinion ”, dit le sociologue Patrick CHAMPAGNE "c'est une addition de réponses hétéroclites à des questions que les gens ne se posent pas, ou pas nécessairement, ou pas en ces termes-là"

(*) confer " >Une épidémie de sondomanie frappe les élections municipales " ( Clara BAMBERGER , Yann VOLDOIRE , le canard enchainé n°5481 , 26/II/2025, page 4) Dans cet article deux dessins illustrent les conflits d'intérêts et les problèmes épistémologiques posés par les sondages. Dans un premier dessin on voit un voit un responsable d'institut de sondage qui dialoguee au téléphone avec un ( futur) client : "Nous établirons le questionnaire ensemble...en moyennant un supplément on peut aussi élaborer un résultat" Dans un deuxième dessin on voit la question d'un sondage politique sur l'action d'un maire dans une commune qui utilise une échelle de Likert comme celle figurant dans l'indice canadien du jeu excessif, ( voir ci-dessous) question : concernant l'action du maire vous diriez que vous êtes :1/ plus que d'accord ? 2/tout à fait d'accord ?;3/plutôt d'accord ? ;4/sans opinion négative

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Outre cette critique générique, déterminante pour comprendre l’orientation sanitaire véhiculée par l'indice canadien du jeu excessif, nous allons voir que le questionnaire qui produit cet indice, ignore l’épistémologie minimale de tout questionnement scientifique et apparait surdéterminé, aussi bien dans les questions proposées que dans les réponses fournies.

L’ICJE comporte 9 questions ( voir ci-dessous) auxquelles on répond par une échelle de Lickert. ( outil psychométrique qui tire son nom du psychologue américain Rensis LIKERT et consiste en une ou plusieurs affirmations (énoncés ou items) pour lesquelles la personne interrogée exprime son degré d'accord ou de désaccord.)

  1. Avez-vous misé plus d'argent que vous pouviez vous permettre de perdre ?
  2. Avez-vous besoin de miser de plus en plus d'argent pour avoir la même excitation ?
  3. Avez-vous rejoué une autre journée pour récupérer l'argent que vous aviez perdu en jouant 
  4. Avez-vous vendu ou emprunté quelque chose pour obtenir de l'argent pour jouer ?
  5. Avez-vous déjà senti que vous aviez peut-être un problème avec le jeu ?
  6. Le jeu a-t-il causé chez vous des problèmes de santé, y compris du stress ou de l'angoisse ?
  7. Des personnes ont-elles critiqué vos habitudes de jeu ou dit que vous aviez un problème avec le jeu ?
  8. Vos habitudes de jeu ont-elles causé des difficultés financières à vous ou à votre entourage ?
  9. Vous êtes-vous déjà senti coupable de vos habitudes de jeu ou de ce qui arrive quand vous jouez ?

Le joueur choisit une des 4 modalités de réponse et se voit attribué des points  :

  • « jamais » = 0 point
  • « parfois » = 1 point
  • « la plupart du temps »= 2 points
  • « Presque toujours » = 3 points

Au final chaque répondant obtient un score de 0 a? 27 d'où résulte la taxinomie suivante

  • joueur sans risque : score 0
  • joueur a? faible risque : score 1 à 2
  • joueur a? risque modéré?: score 3 à 7
  • joueur excessif à risque élevé : score 8 et plus
  • Joueur problématique: terme générique désignant les joueurs ayant un score supérieur à 2. L’ensemble des joueurs excessifs , à risque élévé et à risque modéré constitue donc la population des joueurs problématiques

Si nous regardons ce questionnaire dans le détail, nous nous apercevons qu'il s’agit d'un véritable entonnoir, ou le répondant à toutes les chances de s’auto classer dans la catégorie des "joueurs problématiques". Sauf à regarder comment le questionnaire fonctionne et mettre des zéros partout - c’est à dire cocher « jamais « à toutes les questions - le gambler a une forte probabilité de se retrouver dans la catégorie des joueurs "à risque modéré", "à risque élevé". Même s'il coche seulement une ou deux fois « parfois » - il se retrouve quand même dans les joueurs….. "à risque", à faible risque. « Tout semble avoir été fait dans ce questionnement - non pour mesurer une pratique, des récurrences, des fréquences, des indicateurs objectifs, la distance entre le joueur et son jeu.... mais pour faire en sorte qu’une majorité de répondant, se retrouvent ipso facto dans la catégorie des joueurs pathologiques : à faible risque, à risque modéré, à risque élevé.

Pour ce faire les rédacteurs de ce questionnaire ont tout simplement fait en sorte :

- que les réponses soient en nombre pair. Les échelles de Lickert à nombre pair de modalités, se nomment - ce qui fait sens - « à choix forcé » !

- qu'une majorité de réponses proposées soient surdéterminées dans le sens de la question posée. Trois réponses sur quatre ( 1 : « parfois » ; 2 : « la plupart du temps"; 3 : « Presque toujours ») vont dans le sens de la question sur le jeu pathologique. Une seule (4 : "jamais") va dans le sens contraire. Cet artefact constitue un biais épistémologique majeur qui a des conséquences importantes. Sauf à répondre « jamais » à toutes les questions ( et vu comme elles sont formulées nous allons voir que cela reste très improbable) vous avez toutes les chances de découvrir en fin de questionnaire, que vous êtes joueur problématique. Si par miracle vous cochez « jamais » a toutes les questions, vous vous retrouvez certes dans la catégorie des joueurs sains, sociaux, normaux, mais ou le mot «risque »  apparaît néanmoins. Vous êtes qualifié de joueur « sans risque » …..pour le moment !

La deuxième surdétermination qui biaise l’Indice Canadien du Jeu Excessif, se trouve dans les 9 questions posées. Loin d'être neutres, elles comportent toutes peu ou prou une connotation négative, culpabilisante, alarmiste.... allant dans le sens d’une analyse primaire de sens commun contre les jeux d’argent. Elles véhiculent des a priori moralisateurs & sanitaires sur les jeux de hasard et reprennent les analyses et la sémantique sexo-pathologisante de l'approche freudienne sur le joueur, ou le jeu d'argent est perçu comme une addiction qui trouve ses racines dans la sexualité du joueur, dans ses rapports avec son père et sa mère.

Après une courte phrase introductive qui pose problème ( voir ci-dessous****) l’Indice canadien du jeu excessif se compose donc de 9 questions :

****une phrase introductive précise : "Au cours des douze derniers mois*..."  Ca commence mal. Cette logue temporalité historique totalement subjective - pourquoi pas 6 mois, 24 ou 2 ? -pose problème. Car bien évidement, avoir jouer une fois ou deux dans les 12 derniers mois qui précèdent ne fait pas de vous un joueur. Le joueur est celui "qui rejoue" avec une plus ou moins grande fréquence : plusieurs fois par mois ou par semaine, parfois quotidiennement. Bref un joueur est une personne qui joue souvent, avec régularité et constance. En mettant un curseur temporel très large les addictologues attrapent dans leur filet beaucoup de monde et notamment les joueurs très occasionnels qui ne jouent que quelques fois par an

1 = Avez-vous mise? plus d’argent que vous pouviez vous permettre de perdre ? Cette première question apparait pour le moins tarabiscotée et subjective. Elle prend comme postulat plus ou moins implicite, que le joueur vient jouer pour perdre son argent; qu’on perd en jouant; que le joueur hyper rationnel est forcément comptable de son jeu et se fixe à chaque fois avant de jouer une somme qu’il peut se permettre de perdre, et qu’ensuite ( la question le suggère) il va miser plus que cette somme théorique. Le questionnement n’imagine même pas que le joueur puisse gagner, sortir du jeu suite à son gain, qu'il n'est pas forcément comptable de son jeu, qu'il ne se fixe pas systématiquement avant de jouer, une somme qu'il peut "se permettre de perdre"

2 = Avez-vous besoin de miser de plus en plus d’argent pour avoir la même "excitation" ? Nous retrouvons dans cette deuxième question les deux apriori simplistes et réducteurs de la psychanalyse freudienne sexualiste dont s'est inspiré une partie la doxa du jeu pathologie maladie. Pour faire simple car l'affaire est complexe, on peut dire que chez FREUD le jeu d’argent est comparé à une addiction et que l'onanisme constitue pour "l'oracle de Vienne" (4) l’addiction originelle. L’homme cherche à retrouver ce plaisir dans le jeu, tout en cherchant à "se punir" de ce plaisir coupable. D'où résulte chez ce grand maître de l’esbroufe (5) qu’était FREUD, deux postulats :

1 : le joueur ne joue pas fondamentalement pour gagner, mais contre toute attente pour perdre... et ainsi "se punir". Pour ce faire il jouera et rejouera sans cesse même quand il gagne. Comme il ne peut éternellement gagner dans des jeux de "hasard" basé sur "l'aléatoire "et la loi des grand nombres, il finit forcément par perdre.

2 : le joueur engage toujours plus d’argent dans sa pratique ludique, pour retrouver "l’excitation originelle" symbolisé par le gros gain (Big Win) qui a inauguré sa carrière de joueur.

Cette théorie sexologique abracadabrantesque ( basée sur l’étude par Freud d'un seul cas : Dostoïevski) ne correspond en rien à la pratique ludique de millions de joueur. S'ils jouent en effet souvent "pour le plaisir", comme l'indiquent nos nombreuses enquêtes de terrain quanti & quali, les autres motivations sont nombreuses et rien n'indique que ce plaisir "ludique" soit "sexuel". En outre et fondamentalement tous les joueurs jouent - à nouveau toutes nos études le confirment - ....pour gagner de l'argent non pour en perdre. Par ailleurs d'évidence, toute activité répétitive n'est pas masturbatoire ou "sexuelle et ne s'apparente pas à l'acte du même nom. Même si on peut toujours faire des rapprochement hasardeux, en observant le fonctionnement, la "physionomie" de certains jeux; le comportement, l'attitude et l'hexis du joueur en train de jouer. Ainsi si le joueur de machine à sous "introduit" une pièce ou un token dans une "fente" ( la machine à sous se nomme aussi slot machine : la machine à fente ) cela ne signifie pas que cette "introduction" s'apparente à "l'acte sexuel". De la même manière si le joueur de bandits manchots baisse et agite - parfois frénétiquement - le bras de la machine à sous pour faire tourner les rouleaux; cela ne signifie pas que ce geste s'apparente à l'onanisme, ou le bras de la "liberty bells" ( "cloches de la liberté" autre synonyme de machine à sous) symboliserait le phallus du joueur. Idem quand les joueurs de poker manipulent pendant des heures leurs jetons avec une dextérité remarquable, pour faire des petites piles, les défaire, les refaire.... C’est fascinant. Mais assimiler ce "tripotage" de jetons à une auto sexualité relève de la surinterprétation. En réalité cette "manie" permet à un grand nombre de joueur de poker ( mais pas à tous) , d'avoir une attitude, de patienter, d'attendre mais aussi de réfléchir, de lire les tells des autres joueurs ou d'en envoyer, pendant les temporalités souvent très longues des parties de poker. Les observateurs freudiens nous ont déjà fait le coup avec les joueurs de flipper, debouts en train de se déhancher de "manière suspecte" devant leur pinball, souvent illustré sur leur fronton haut en couleur, de créatures plantureuses débordantes de féminité avantageuse. Chacun conviendra que ces surinterprétations libidineuses qui s'inspirent du sexologisme freudien, apparaissent contestables pour des éléments purement stochastiques, dépourvues de sens

3 = Avez-vous rejoue? une autre journée pour récupérer l’argent que vous aviez perdu en jouant ? Cette question reprend à nouveau peu ou prou, l'hypothèse surdéterminée et subjective que le joueur perd forcément quand il joue; qu'il cherche ensuite forcément à se refaire une fois qu'il a perdu, ce qui l'entraine dans la spirale de l’addiction et de la dépendance. Naturellement cela fait l’impasse sur les gagnants, qui ne cherchent pas à se refaire vu ils ont gagné. Et même si souvent au final le joueur est perdant , il sera gagnant dans une phase de jeu et pourra donc sortir du jeu, sans avoir à se refaire. C'est sa liberté, sa responsabilité. Pour les perdants, certains cherchent en effet à se refaire, mais ce n'est pas systématique. Le joueur va arrêter de jouer estimant même s'il est perdant, qu'il en a eu pour son argent. Là aussi c'est toute la responsabilité du joueur, qui nous dit le philosophe Jacques HENRIOT doit "entrer dans le jeu" ( in Ludo) mais doit aussi "savoir en sortir"

5 = Avez-vous déjà? « senti » que vous aviez "peut-être" un problème avec le jeu ? Là on demande carrément au joueur de s'auto ausculter, de la manière la plus subjective possible en utilisant le verbe" senti", et en élargissant la possibilité d'avoir un problème avec le jeu, en utilisant le marqueur "peut-être". Il s’agit d'instiller insidieusement un doute chez le joueur, lui suggérant qu'il a "peut-être" un problème. L'objectivité de la maladie du jeu est renvoyé à la subjectivité du "ressenti" du joueur, qui s'auto diagnostic. Imparable. C'est le joueur qui va déterminer lui même s'il a un problème. On est plus proche de l'auto suggestion que du diagnostic objectif.

6 = Le jeu va-t-il cause? chez vous des "problèmes" de sante?, y compris du "stress" ou de l’"angoisse" ?. Nous retrouvons l'idée générique de la doxa du jeu de pathologie maladie, qui transforme les pratiques ludiques - ce fait social et culturel collectif - en problème de santé individualisé. On monte en puissance d'un cran dans cette question. Après avoir suggéré au joueur qu'il avait "peut être" un "problème", ce problème devient problème de "santé". Il faut persuader le joueur qu’il est peut être un malade qui s'ignore, que les jeux d'argent entrainent des problèmes de santé. La moralisation du jeu ( "tu ne joueras point") se transforme en pathologisation. Et pour élargir autant que faire ce peu cette supposé pathologie, la doxa l'inclue dans un large spectre, qui concerne le stress et l'angoisse. Et qui n'a jamais été stressé ou angoissé dans sa vie ? Comme les causes de ce stress et de ces angoisses sont souvent multiples, les joueurs auront toutes les chances de répondre positivement à cette question. A aucun moment le questionnaire n'interroge le joueur, pour savoir si le jeu entraine chez lui des satisfactions, des conséquences positives sur sa santé, notamment mais pas seulement quand il gagne. Bref si les pratiques ludiques ont des vertus thérapeutiques : moral amélioré; satisfaction, contentement, fierté d'avoir gagné; riche socialité et sociabilité dans les espaces de jeu.... Pour la doxa a l'origine de ce questionnaire, pour certains addictologues, si le jeu entraine des conséquences sur la santé du joueur, elles sont forcément et doivent être "négatives". Toutes nos études de terrain et observations , tendent à prouver le contraire. Les jeux d'argent ( et pas seulement les jeux dans les casinos) apportent parfois, souvent : joie, divertissement, amusement, détente, loisir, espoir....Ils sont en plus un excellent passe-temps. Le temps ludique instaurant un temps immuable mais varié, les jeux de hasard ont des vertus existentielles donc thérapeutiques, notamment mais pas seulement pour les séniors, les personnes du 3° âge. Pour cette raison depuis la nuit des temps et dans toutes les cultures, des millions de sujets joueurs s'adonnent avec constance à des jeux d'argent, et de manière contemporaine se rendent dans les espaces de jeu ( casinos, bar PMU, espaces FDJ, cercles...) et jouent sur internet. Les joueurs se sont pas masochistes, ils ne cherchent à se faire du mal mais cherchent à se faire du bien. Ils ne cherchent pas à perdre, mais à gagner

7 = Des personnes ont-elles "critique?" vos habitudes de jeu ou dit que vous aviez un "problème" avec le jeu ?Pour attraper dans son filet encore plus de monde, et notamment les joueurs qui n'ont pas l'impression d'avoir des "problèmes" avec le jeu, qui n'ont pas la sensation d'avoir des problèmes de "santé" à cause du jeu ( questions 5 et 6) le questionnaire mobilise le "quant dira-t-on", pour essayer de culpabiliser le joueur par rapport à son entourage, familial ou groupal. C'est la corde sensible du regard des autres - notamment celui des proches - qui est ici fortement suggéré au joueur. Comme les jeux d'argent ne sont pas toujours en odeur de sainteté, comme ils font partie de plaisirs comportementales contemporains coupables ( comme l'alcool, le tabac) il est fort probable que le joueur ait déjà entendu des réflexions sur le fait "qu'il joue", qu'il connait la réprobation ancestrale qui pèse toujours peu ou prou sur les joueurs et les jeux d'argent contemporains, malgré leur démocratisation. Quand on dit de quelqu'un "qu'il est joueur"; cela va s'en dire qu'il joue à des jeux d'argent et on condamne cette pratique. De la même manière quand on dit d'une personne " qu'elle boit", assurément on comprend qu' elle ne boit pas de l'eau. Là aussi les joueurs auront toutes les chances de répondre positivement à cette question

8 = Vos habitudes de jeu sont-elles cause? des "difficultés financières" a? vous ou à? votre "entourage". Retour à l'argent ou le questionnaire actionne la corde sensible des conséquences financières des pratiques ludiques. Mais là aussi subjectivement, le questionnement n'aborde que les conséquences financières négatives d'un joueur perdant. Le questionnaire n'envisage pas, que le fait de jouer à des jeux d'argent, puisse avoir - comme c'est parfois, souvent… le cas - des conséquences financières positives pour le joueur et son entourage. Il s’agit une nouvelle fois de culpabiliser le joueur sur sa pratique des jeux d'argent, en liaison avec la question précédente et de la même manière

9 = Vous êtes-vous déjà? senti "coupable" de vos habitudes de jeu ou de ce qui arrive quand vous jouez ?

La moralisation et la culpabilisation s'accentuent dans cette dernière question. Le joueur est mis face à sa conscience. On est proche de la confession ou le croyant doit avouer ses péchés. On est proche du procès, du jugement ( innocent, "coupable"). Problème, santé, argent, entourage...tous les arguments ont été utilisés pour culpabiliser le joueur. Ne reste plus qu'à mettre le joueur face à lui-même, dans un auto procès moralisateur et méta biblique ( "tu ne joueras point") pour savoir s'il se « sent » de manière tout a fait subjective "coupable " de jouer à des jeux d'argent

On le constate au final cet indice, qui a la prétention de mesurer objectivement le jeu excessif, est assez pernicieux pour ne pas dire un peu pervers. Il utilise l'auto suggestion. Outre les modalités de réponses en nombre paire utilisées pour l’échelle de Lickert qui surdétermine fortement dès le départ la possibilité de se retrouver, joueur a? faible risque, a? risque modéré?: à risque élevé ; toutes les questions sont orientées, subjectives. Elles suggèrent des choses de l'ordre des possibles au joueur, tout en faisant semblant de l'interroger de manière neutre sur sa pratique ludique. Ce sont des remarques de sens commun sur les jeux d'argent, ( jouer plus que ce qu'on avait prévu, miser toujours plus d'argent ; se refaire, rejouer pour se refaire; vendre un objet pour jouer) Ensuite progressivement on suggère au joueur de manière auto subjective ("senti") qu'il a « peut-être » un problème avec le jeu; et que ce problème a « peut être » entrainé d'autres problèmes sur le registre de la santé en élargissant cette pathologie supposée aux maux sans doute les plus partagés au monde ( l’angoisse et le stress). Puis le questionnement fait intervenir la corde sensible de l'entourage, suggérée par deux fois pour tenter de culpabiliser le joueur vis à vis de ses proches, de sa famille, de ses amis. Au final d'une manière plus moralisatrice on demande au joueur s'il ne se sent pas un peu « coupable » pour des pratiques qui ne sont pas toujours en odeur de sainteté. Outre ces questions très orientées tout est fait dans cet indice canadien du jeu excessif ( notamment le score d’attribution des points qui est déterminante ), pour que le répondant ait de grande chance d’apparaitre comme un joueur problématique, terme générique désignant tous les joueurs ayant un score supérieur à 2, et même comme joueur excessif à risque élevé : score 8 et plus, score qu’il est très facile d’atteindre. Dans ces conditions on peut comprendre que cet indice aboutisse non pas à mesurer mais à construire une population de joueurs problématiques et de joueurs pathologiques très importante.

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Notes de la deuxième partie

=

  1. Les Échos du 14/IO page 11, idées, débats : " La Commission de régulation de l'énergie trahit sa mission de neutralité" par Bernard ACCOYER président de l'association Patrimoine Nucléaire et climat)
  2. JPG MARTIGNONI-HUTIN : " 2025 : "ANNUS HORRIBILIS POUR LES JEUX D’ARGENT ?  ( janvier 2025, 31 pages, 25 notes, 8 annexes, publié sur les casinos.org  14 /I/2025
  3. JPG MARTIGNONI-HUTIN : « Conseil d’État, ANJ : guerre ludique contre la FDJ"  (Février 2025, 36 pages, 23 notes, 5 annexes, publié sur casino-legal-france.fr. 27 /2/2025 )
  4. "Sigmund Freud, grand maître de l’esbroufe?" "Psychanalyste défroqué, Jacques VAN RILLAER continue à dénoncer les errements et mensonges de l’«Oracle de Vienne» dans un ouvrage passionnant ««Freud & Lacan, des charlatans? Faits et légendes de la psychanalyse», Jacques Von Rillaer, éd. Mardaga. ?" ( Soline Roy, santé.lefigaro.fr; 1 janvier 2020)
  5. ibid. : "Sigmund Freud, grand maître de l’esbroufe?" "Psychanalyste défroqué, Jacques VAN RILLAER continue à dénoncer les errements et mensonges de l’«Oracle de Vienne» dans un ouvrage passionnant ««Freud & Lacan, des charlatans? Faits et légendes de la psychanalyse», Jacques Von Rillaer, éd. Mardaga. ?" ( Soline Roy, santé.lefigaro.fr; 1 janvier 2020)

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annexes

  • ANNEXE 1 = Résumé du rapport :Bilan du marché des jeux d’argent au 1er semestre 2025 : une croissance du marché qui se confirme, principalement portée par les performances des paris sportifs en ligne et de FDJUNITED(anj , actualités, 02.10.2025) ( rapport : analyse semestrielle des jeux d'argent et de hasard en France (rapport anj, 14 pages , octobre 2025) disponible sur le site de l'ANJ;
  • ANNEXE 2 : L' Indice canadien du jeu excessif, ICJE en 9 questions.
  • ANNEXE 3 = "Sigmund Freud, grand maître de l’esbroufe?" "Psychanalyste défroqué, Jacques VAN RILLAER continue à dénoncer les errements et mensonges de l’«Oracle de Vienne» dans un ouvrage passionnant ««Freud & Lacan, des charlatans? Faits et légendes de la psychanalyse», Jacques Von Rillaer, éd. Mardaga. ?" ( Soline Roy, santé.lefigaro.fr; 1 janvier 2020)
  • ANNEXE 4 : Des psychiatres et des psychologues appellent à exclure la psychanalyse des tribunaux ( Cécile THIBERT, santé.lefigaro.fr29 octobre 2019
  • ANNEXE 5 : Conflit d'intérêts dans l'univers du jeu : Un congrès international francophone d’addictologie s'ouvre à Nantes demain 6 octobre. Une initiative financée principalement par… la Française des jeux. (Claire Legros La Vie.fr, 5/IO/2010)
  • ANNEXE 6 : Interdiction volontaire de jeux : un nouveau service en ligne avec une expérience plus fluide et un contrôle d’identité renforcé (ANJ actualités le 18/II/2025)
  • ANNEXE 7 : André CARRUS (1898-1980) "inventeur du Tiercé et génie des paris hippiques " hof1651.fr hall fame légende des courses hippiques : André carrus
  • ANNEXE 8 : FDJ : APRÈS AVOIR PERDU 37% CETTE ANNÉE, FDJ N'A PAS FINI DE MANGER SON PAIN NOIR EN BOURSE, JUGE JPMORGAN (Julien Marion bfm bourse, mardi 2 décembre 2025 )
  • Annexe 9 : " Halte à la banalisation du jeu d'argent" tribune collective parue 1er juillet 2025 dans les Échos et signée de manière étonnante par Isabelle FAULQUE PIERROTIN, la Présidente de l'ANJ, agent de l'Etat, tenu au devoir de réserve
  • ANNEXE 10 = UNE DÉSIGNATION ATTENDUE : CYRILLE GIRAUDAT, LE NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL DU PMU (10/12/2025 - trotteur français)
  • annexe 11 = Offrir des jeux d’argent à des enfants pour Noël, un « cadeau empoisonné » ? (anj 15.12.2025)
  • annexe 12 : Jeux - Interview de la Présidente de l'ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin : “Les opérateurs hippiques sont à la recherche de nouveaux clients” : À la tête de l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) depuis 5 ans, Isabelle Falque-Pierrotin fait le point sur le marché des jeux d’argent en France, et plus précisément sur le segment des paris hippiques. (Sylvain Copier, paris turf, 01/04/2025 )
  • annexe 13 : source : Article de Nathan Tacchi Propos recueillis par Nathan Tacchi- Le Point; repris par Les casinos.org du Mercredi 5 novembre 2025 : « Les casinos illégaux en ligne sont solidement implantés et font preuve d’une grande créativité »

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ANNEXE 1 = rapport : analyse semestrielle des jeux d'argent et de hasard en France (rapport anj, 14 pages , octobre 2025) disponible sur le site de l'ANJ;

Résumé du rapport : Bilan du marché des jeux d’argent au 1er semestre 2025 : une croissance du marché qui se confirme, principalement portée par les performances des paris sportifs en ligne et de FDJUNITED(anj , actualités, 02.10.2025)

Au premier semestre 2025, le marché des jeux d’argent et de hasard confirme son dynamisme, atteignant un niveau d’activité absolument inédit. Le Produit Brut des Jeux (PBJ) du secteur (hors casinos et clubs de jeux) progresse de 3,5% par rapport au S1 2024 pour atteindre 5,7Mds€. 

 

  • La croissance du marché des jeux d’argent et de hasard au 1er semestre 2025 semble conserver les caractéristiques observées depuis deux ans, avec un marché en ligne tiré par le pari sportif, et un acteur, FDJU, qui consolide sa position sur l’ensemble des segments. Le calendrier sportif 2025, pourtant moins dense qu’en 2024, ne semble ainsi pas avoir significativement impacté le dynamisme du marché des jeux d’argent dont la croissance était de 4% au S1 2024. 
  • Cette croissance pourrait se poursuivre au second semestre si les joueurs nouvellement recrutés sont fidélisés et que les recrutements de nouveaux joueurs se poursuivent, sous l’effet des stratégies commerciales des opérateurs (augmentation du panier moyen, ventes croisées, etc.). La hausse de la fiscalité intervenue le 1er juillet, notamment sur les dépenses marketing des opérateurs, peut néanmoins avoir une incidence qu’il est encore difficile d’apprécier.
  • Le marché des jeux en ligne en croissance globale mais avec des tendances contrastées pour le poker et le pari hippique
  • Le PBJ du marché en ligne s’établit à 1,4Md€ au S1 2025, en croissance de 6% par rapport à la même période l’année précédente. Cette performance globale masque néanmoins des tendances contrastées en termes de PBJ : le pari sportif en ligne reste le moteur du segment en ligne et du marché total, là où le pari hippique affiche une performance mitigée et le poker un recul net de son activité.
  • Les comptes joueurs actifs (CJA) s’élèvent à 4,7M, soit une progression de 9% par rapport au S1 2024. Cette croissance est observable sur les trois segments d’activité du marché en ligne, ce qui peut indiquer la poursuite du recrutement via les ventes croisées des opérateurs (recrutement de joueurs occasionnels avec des paniers moyens faibles), observée en 2024.
  • Tous les indicateurs du pari sportif sont en forte progression en dépit de l’absence d’événements sportifs aussi majeurs qu’en 2024. Les mises progressent de 15% au S1 2025 par rapport au S1 2024, atteignant 6Mds€. Le PBJ progresse lui de 10% à 961M€ et les CJA, comme les joueurs uniques, de plus de 10%.
  • La croissance des enjeux du pari hippique ralentit au S1 2025, mais le PBJ reste stable. La croissance des enjeux du pari hippique s’établit à 1% (795M€ contre 787M€) au S1 2025, après 2,3% de croissance au S1 2023 et 6% au S1 2024. A l’inverse, le PBJ reste stable à 174M€. Les CJA sont en progression bien que le nombre de joueurs uniques diminue (+3% à 513 000 CJA et -3% de joueurs uniques à 447 000). Ces chiffres semblent traduire une augmentation de l’intensité concurrentielle sur le segment avec des joueurs profitant des offres promotionnelles de bienvenue.
  • Le PBJ du poker s’établit à 246M€ au S1 2025, en décroissance de -4% par rapport à la même période 2024, même si le nombre de joueurs augmente sous l’effet des ventes croisées. Le format Cash Game est en net recul avec un PBJ en décroissance de -15% (47M€) alors que les formats MTT et Sit&Go se maintiennent (199M€ de PBJ au S1 2025 contre 202M€ l’année dernière). Cependant, le nombre de CJA et des joueurs uniques sont en forte progression, avec respectivement 1,7M de CJA (+12% par rapport au S1 2024) et 1,3M de joueurs uniques (+10%), tirés par les ventes croisées.
  • Les opérateurs sous droits exclusifs FDJ UNITED et PMU Du fait de l’acquisition de Kindred par FDJU en octobre 2024, le PBJ total du groupe au S1 2025 est en hausse de 19% par rapport au S1 2024. A périmètre comparable, le PBJ du groupe est en progression de +1,6% (4,4Mds€) alors que le chiffre d’affaires est lui en recul de -1,7% à 1,9Mds€. L’activité du segment « Paris et Jeux en ligne » (incluant désormais les activités en ligne de Kindred en Europe) est passée de 126M€ au S1 2024 à 700M€ au S1 2025 (+458%). Le segment « Loterie et paris sportifs en réseau France » (les jeux sous droits exclusifs en France) est lui en croissance de 4,4% au S1 2025, avec un dynamisme particulier des jeux de tirage (+8,8%) qui ont bénéficié des cycles longs d’Euro millions (plus de 20 super jackpots supérieurs à 75M€ sur le semestre), et la bonne tenue des jeux instantanés. 
  • S’agissant des activités du PMU sous droits exclusifs, la décroissance des enjeux (3,2Mds€ au S1 2025, -4,2% par rapport au S1 2024) et du PBJ (830M€ au S1 2025, -2,6% au S1 2025) s’accélère. Comme en 2024, les performances du 1er trimestre 2025 expliquent en partie ces résultats, avec une baisse de -5,5% des enjeux et de -4% du PBJ.

annexe 2 = Indice canadien du jeu excessif, ICJE

L'indice canadien du jeu excessif (ICJE) est un outil de repérage permettant d’évaluer la prévalence du jeu et du jeu excessif dans la population générale. Cette échelle est utilisée en France depuis la première enquête épidémiologique sur la pratique des jeux d’argent et de hasard. Elle contient des indicateurs de contexte social et de degrés de gravité et permet d’estimer les niveaux de risque des joueurs à partir de critères auto-évalués.L’ICJE comporte 9 questions portant sur les 12 derniers mois, auxquelles on répond par une échelle de Lickert (jamais, parfois, la plupart du temps, presque toujours).

  1. Avez-vous misé plus d'argent que vous pouviez vous permettre de perdre ?
  2. Avez-vous besoin de miser de plus en plus d'argent pour avoir la même excitation ?
  3. Avez-vous rejoué une autre journée pour récupérer l'argent que vous aviez perdu en jouant 
  4. Avez-vous vendu ou emprunté quelque chose pour obtenir de l'argent pour jouer ?
  5. Avez-vous déjà senti que vous aviez peut-être un problème avec le jeu ?
  6. Le jeu a-t-il causé chez vous des problèmes de santé, y compris du stress ou de l'angoisse ?
  7. Des personnes ont-elles critiqué vos habitudes de jeu ou dit que vous aviez un problème avec le jeu ?
  8. Vos habitudes de jeu ont-elles causé des difficultés financières à vous ou à votre entourage ?
  9. Vous êtes-vous déjà senti coupable de vos habitudes de jeu ou de ce qui arrive quand vous jouez ?

Le joueur doit choisir une des 4 modalités de réponse  :

  • « jamais » = 0
  • « parfois » = 1
  • « la plupart du temps »= 2
  • « Presque toujours » = 3

Chaque répondant se voit alors attribuer un score compris de 0 a? 27, d'où résulte la taxinomie suivante

  • score 0 : joueur sans risque
  • score 1 a? 2 : joueur a? faible risque
  • score 3 a? 7 : joueur a? risque modéré?
  • score 8 et plus : joueur excessif

*Joueur problématique: terme générique désignant les joueurs ayant un score supérieur à 2. L’ensemble des joueurs excessifs et à risque modéré constitue la population des joueurs problématiques.

ANNEXE 3 = "Sigmund Freud, grand maître de l’esbroufe?" "Psychanalyste défroqué, Jacques VAN RILLAER continue à dénoncer les errements et mensonges de l’«Oracle de Vienne» dans un ouvrage passionnant ««Freud & Lacan, des charlatans? Faits et légendes de la psychanalyse», Jacques Von Rillaer, éd. Mardaga. ?" ( Soline Roy, santé.lefigaro.fr; 1 janvier 2020)

  • extrait : " DOGMATIQUE, sûr de lui, menteur, gourou... Il ne fait décidément pas bon être Freud sous la plume de Jacques Van Rillaer. Psychanalyste défroqué, le professeur émérite de psychologie de l’université de Louvain n’en est pas à son coup d’essai: voilà trente ans qu’il décrypte les errements de l’«Oracle de Vienne» et de ses nombreux disciples".
  • Passant en revue les fondements de la psychanalyse, mettant en regard les correspondances privées de Freud et ses écrits publics, plongeant dans les guerres intestines du petit monde de la psychanalyse, Jacques Van Rillaer nous livre une magistrale démonstration. Freud et Lacan, des charlatans? On sort de ces pages avec la conviction que les deux stars de la psychanalyse ne sont, à tout le moins, pas les génies bienfaiteurs de l’humanité que l’on veut nous faire croire.
  • «Il est certain qu’il y a du nouveau et du bon dans la doctrine freudienne de la psychanalyse. (...) Malheureusement, le bon n’est pas neuf et le neuf n’est pas bon», écrivait dès 1908 le psychiatre Alfred Hoche. À lire Jacques Van Rillaer, le bon mot décrit une réalité: Freud n’a pas inventé la psychanalyse ni le concept d’inconscient, et en convenait volontiers jusqu’en 1910. Souvent bâtis à partir d’un rien (une observation, un souvenir...), les piliers de la psychanalyse n’ont rien, strictement rien de scientifique. Et il est vertigineux de constater à quel point l’on a pourtant pu faire nôtres quelques-unes de ses théories, apprises comme vérités toutes nues.
  • Dogmatique et sûr de lui, nous dit Van Rillaer, Freud ne prouve jamais rien et accuse ses détracteurs de faire preuve de «résistances». S’il est en désaccord avec un confrère, Freud pose un diagnostic: l’un est paranoïaque, l’autre a un inconscient pervers, un troisième devient délirant... Bref, il fait tout pour être irréfutable, et c’est bien ce qui pèche dans la prétention de sa psychanalyse à être une science.
  • Van Rillaer cite notamment un passage étonnant des écrits de Freud: les hommes primitifs, imagine ce dernier en 1930, n’ont longtemps pu s’empêcher de s’adonner à un «plaisir infantile»: éteindre le feu en urinant dessus, «comme une jouissance de la puissance masculine sans la compétition homosexuelle». Une fois passée l’hilarité, on songe à objecter qu’il ne s’agit là que d’une expérience de pensée, comme peut l'être la caverne de Platon. Certes. Mais Platon ne prétendait pas soigner les hommes!
  • Freud non plus, d’ailleurs: «Son ambition thérapeutique s’est considérablement réduite en quelques années», écrit l’auteur, qui cite cet aveu de Freud à Jung: «Pour apaiser ma conscience, je me dis souvent: “Surtout ne cherche pas à guérir, apprends et gagne de l’argent! ”Freudien ayant tué Freud, c’est finalement Jacques Lacan qui, cité par l’auteur, mérite d’avoir le dernier mot: «Notre pratique est une escroquerie, notait-il en 1977. Bluffer, faire ciller les gens, les éblouir avec des mots qui sont du chiqué.»

ANNEXE 4 : Des psychiatres et des psychologues appellent à exclure la psychanalyse des tribunaux ( Cécile THIBERT, santé.lefigaro.fr29 octobre 2019

  • 60 psychiatres et psychologues demandent que les partisans d’analyses d’inspiration freudienne soient écartés des expertises judiciaires. Des «diagnostics fantaisistes» et «non reconnus par les nosographies (classifications, ndlr) internationales en vigueur», la «non prise en compte des besoins des personnes handicapées ou des malades psychiatriques», une «culpabilisation des victimes des violences sexuelles»... Dans une tribune au vitriol publiée le 22 octobre dans l’Obs, 60 psychiatres et psychologues réclament que la psychanalyse soit exclue des tribunaux, mais aussi des universités.
  • «Des dogmes idéologiques, fondés sur des postulats obscurantistes et discriminants sans aucune validation scientifique»: c’est ainsi que les auteurs de la tribune qualifient la psychanalyse. D’après eux, cette pratique fait beaucoup de tort à la justice et à la santé publique. «Les psychanalystes peuvent aujourd’hui utiliser leur diplôme de psychologie ou de médecine (quand ils les ont) pour émettre des expertises qui n’ont aucun fondement médical ni scientifique, en violation complète avec le code de la santé publique», soulignent les auteurs. «Les patients en psychiatrie paient le prix fort d’une prise en charge digne d’un autre âge», s’indignent-ils.
  • Ils n’hésitent pas à pointer les dogmes «néfastes» émanant de la psychanalyse: «prêter des intentions sexuelles aux bébés, prétendre qu’un enfant puisse être consentant à un inceste ou un rapport sexuel avec un adulte, affirmer que tout rapport sexuel serait du registre de la perversion et du rapport de force, prétendre qu’un crime sexuel n’aurait pas de conséquence grave sur sa victime, et déresponsabiliser les auteurs de violences sexuelles». Des termes qui, s’ils semblent caricaturaux, reflètent pourtant une certaine réalité. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le dernier documentaire de Sophie Robert, intitulé Le phallus et le néant . Pour toutes ces raisons, «la justice doit changer la procédure de listage de ses experts pour en exclure tout référentiel psychanalytique dans l’intérêt de l’objectivité», assènent les auteurs.
  • Ils dénoncent également sans fard les présidents des universités qui «continuent d’accorder des postes de maîtres de conférences et de professeurs aux filières qui affichent une orientation exclusivement psychanalytique», estimant que leurs «étudiants sont placés en danger d’emprise sectaire». À l’heure actuelle, la France est l’un des derniers pays à enseigner la psychanalyse dans les facultés de psychologie, y compris en matière de prise en charge de l’autisme et ce malgré des recommandations officielles de bonne pratique qui ne vont pas dans ce sens. Aux États-Unis, cet enseignement a été mis à l’écart des filières de soin et se fait désormais exclusivement dans les filières philosophie ou lettres.
  • Toutefois, tempèrent-ils «l’exercice de la psychanalyse à titre privé, pour des requêtes d’ordre existentiel ou philosophique, n’est pas critiquable, sous réserve que cela n’ait pas de conséquences pour la santé physique ou psychique de la personne». Chacun ses croyances, tant que cela ne porte pas atteinte à l’intégrité d’autrui.
  • A l’origine, cette tribune a été lancée à l’initiative de la réalisatrice Sophie Robert, qui s’est notamment fait connaître avec son film documentaire édifiant Le Mur. Lors de sa sortie en 2011, ce pamphlet étrillant la prise en charge psychanalytique des enfants autistes avait suscité de virulentes critiques de la part des partisans de la psychanalyse. Surtout, ces derniers étaient parvenus à faire interdire temporairement le film.
  • Parmi les signataires de la tribune, on compte des psychiatres, des pédopsychiatres, des chercheurs ainsi que des psychologues. La plupart sont des universitaires, c’est-à-dire qu’ils ont également une activité d’enseignement et de recherche. Certains, comme le Pr Jacques Van Rillaer et le Pr Franck Ramus, n’en sont pas à leur coup d’essai: ils prennent fréquemment position pour tenter de mettre fin à l’hégémonie psychanalytique dans les sphères de soins. Le premier a notamment coécrit avec le chercheur en sciences cognitives Nicolas Gauvrit Les psychanalyses, des mythologies au XXe siècle (Ed. book-e-book).
  • En réaction à cette tribune, quatre psychanalystes (dont deux sont également psychiatres et deux sont psychologues) ont fait paraître une réponse dans l’Obs toujours, le 28 octobre. Un texte qui révèle toute la difficulté des psychanalystes à justifier le bien-fondé et l’efficacité de leurs pratiques. «Il est vrai que la psychanalyse ne prouve pas ses résultats grâce à des statistiques effectuées en double aveugle: les patients ne sont pas des souris de laboratoire. En revanche, la méthode freudienne s’appuie sur les innombrables témoignages de ceux à qui la psychanalyse a permis de vivre», écrivent-ils.

ANNEXE 5 : Conflit d'intérêts dans l'univers du jeu : Un congrès international francophone d’addictologie s'ouvre à Nantes demain 6 octobre. Une initiative financée principalement par… la Française des jeux. (Claire Legros La Vie.fr, 5/IO/2010)

  • Du 6 au 8 octobre, les médecins spécialistes de l’addiction aux jeux d’argent ont rendez-vous à Nantes pour un congrès international. Une initiative louable au moment où le marché des jeux en ligne explose en France, mais dont l’organisation pose question. En effet, c’est la Française des jeux (FDJ), premier opérateur français des jeux d’argent (10 milliards d’euros de CA en 2009), qui est le principal partenaire financier de l’organisateur du congrès. Le deuxième n’étant autre que le PMU. Le rapprochement date de 2007. À l’époque, la FDJ souhaite cultiver une image d’industriel responsable et cherche des partenaires du côté médical. Elle approche plusieurs services spécialisés dans le traitement des joueurs pathologiques et propose des financements. À Nantes, le partenariat aboutit à la création d’un Centre de référence sur le jeu excessif (CRJE), financé à hauteur de 250 000 € par an par la FDJ et de 70 000 € par le PMU, l’hôpital mettant à disposition son personnel médical.
  • Des experts de l’addiction financés par les opérateurs de jeux…Alors, comment garantir l’indépendance de leurs travaux de recherche? Interrogés, la directrice du centre de Nantes, Christelle ANDRES, ainsi que Raymond BOVERO, à la FDJ, mettent en avant la convention signée entre les partenaires. Christelle ANDRESE reconnaît qu’il serait "souhaitable pour le centre de renforcer les garde-fous en développant les crédits publics et en devenant une fondation". Pour Jean-Pierre MARTIGNONI sociologue du jeu à l’université Lyon-II, "le conflit d’intérêts est patent, comme lorsque la FDJ finance une étude à l’hôpital Bichat pour évaluer le caractère addictogène des jeux en ligne". Pour en sortir, plaide-t-il, "il faudrait un engagement fort de l’État et la création d’un observatoire indépendant". 
  • Problème : l’État, dont la mission est de protéger les joueurs fragiles, est aussi l’actionnaire à 70 % de la FDJ. Conflit d’intérêts ou grand écart… faites vos jeux ! 

annexe 6 : Interdiction volontaire de jeux : un nouveau service en ligne avec une expérience plus fluide et un contrôle d’identité renforcé (ANJ actualités le 18/II/2025)

 

L’ANJ propose un service d’interdiction volontaire de jeu entièrement rénové qui simplifie l’inscription, renforce le contrôle d’identité et raccourci à un jour le délai d’inscription effective.

 

L’interdiction volontaire de jeux 

L’interdiction volontaire de jeux est une démarche strictement personnelle et confidentielle, offerte aux joueurs souhaitant se protéger contre les risques liés à leur pratique excessive du jeu d’argent (difficultés financières, troubles psychologiques liés à l’addiction, isolement, etc.). Les tuteurs qui sont représentants légaux d’une personne rencontrant des problèmes avec le jeu peuvent également procéder à la demande d’inscription au fichier. 

 

Cette inscription a pour conséquence d’interdire l’accès :

-      Aux casinos ou clubs de jeux ;

-      Aux sites de paris sportifs, paris hippiques et poker en ligne agréés par l’ANJ ;

-      Aux jeux de la Française des jeux ou du PMU réalisés en ligne ou en points de vente avec un compte joueur.

Cette interdiction est valable pour une durée de 3 ans minimum. Passé ce délai, la personne concernée peut demander la levée de l’interdiction à tout moment.

En 2021, lorsque l’ANJ a pris en charge la gestion de ce fichier, 40 000 personnes y étaient inscrites. Aujourd’hui, ce sont plus de 85 000 personnes, avec une progression de 25% ces deux dernières années. En 2024, 19 000 personnes ont été inscrites. 

 

Profil des personnes interdites de jeux

 

  • 77% des personnes inscrites ont des hommes.
  • Les 18-24 ans représentent 23% des inscrits. Les jeunes indiquent être particulièrement sensibles aux offres commerciales et sont attirés par l’offre de jeux illégale qui, du fait précisément de son caractère illicite, ne permet pas cette mesure de protection.
  • Les 25-34 ans représentent 33% des inscrits. Les paris sportifs constituent le principal motif de demande d’interdiction.
  • Les 35-49 ans représentent 25% des inscrits. Les paris sportifs, le poker en ligne sont les principaux motifs d’interdiction.
  • Chez les plus de 65 ans, le casino constitue le principal motif de demande d’interdiction.

 

Un nouveau service en ligne avec une expérience utilisateur plus fluide

 

L’ANJ propose un nouveau parcours d’inscription 100% digital et sécurisé :

1 - Le joueur fait sa demande d’interdiction sur le service en ligne https://interdictiondejeux.anj.fr/ ;

2 - Sa pièce d’identité est authentifiée ;

3 - Le joueur réalise un selfie dynamique à l’aide de son smartphone (via le service IDnow) ;

4 - Le joueur reçoit par mail une confirmation de son inscription ;

5 - L’inscription est effective dans les jours qui suivent.

Avec ce nouveau dispositif, l’ANJ souhaite réduire, à terme, le délai effectif d’inscription et renforcer la sécurité de l’étape du contrôle de l’identité. En 2026, les personnes inscrites pourront créer leur compte personnel leur permettant de suivre leur interdiction de jeux (accès aux documents) et procéder par exemple à leur levée d’interdiction. Un programme d’appel permettra par ailleurs à l’ANJ de mieux accompagner les joueurs et connaître leurs retours d’expérience sur leur interdiction de jeux.

ANNEXE 7 : André CARRUS (1898-1980) "inventeur du Tiercé et génie des paris hippiques " source ; hof1651.fr hall fame légende des courses hippiques : André carrus

ANDRE CARRUS

André Carrus (1898 – 1980)

  • S’il y a un mot qui résume à lui tout seul les courses de chevaux en France, c’est bien le mot Tiercé. Ce nom commercial, qui appartient au PMU, est devenu tellement célèbre qu’il est entré dans le dictionnaire après être entré dans le quotidien des Français. Son inventeur, André Carrus, est considéré comme un génie. Né à Alger le 9 septembre 1898, il est diplômé de Polytechnique après avoir participé à la Grande Guerre. On doit notamment à cet ingénieur de Ponts et Chaussées le pont au-dessus des voies ferrées de la gare du Nord. Le coup de maître de Carrus, en 1954, c’est d’avoir imaginé une sorte d’informatique préhistorique, avec l’aide de drôles de petites pinces à perforer, d’aiguilles à tricoter et d’un réseau de jeunes cyclistes musclés. 
  • 1956 : Le triomphe du Tiercé, créé deux ans auparavant, auquel près de la moitié des Français va bientôt jouer passionnément chaque dimanche, commence par un raté : exactement comme la tarte aux pommes que les sœurs Tatin renversent involontairement, ce qui assurera le succès de leur dessert, ou le Post-it issu d’une colle qui colle… sans vraiment coller. Ce “raté” a lieu le dimanche 17 juin 1956 à Auteuil. Ce jour-là, grâce à l’opiniâtreté de son inventeur André Carrus, la course est diffusée pour la première fois à la télévision et le soir, Georges de Caunes se prépare à annoncer le montant des gains au journal de 20 h. Catastrophe ! Personne ne trouve les trois premiers chevaux à l’arrivée dans l’ordre exact ! Que faire ? Expliquer que quand on joue au Tiercé, on gagne littéralement zéro ? Déjà que le pari a du mal à décoller ; là, c’est vraiment la fin… Dans la précipitation, André Carrus a une idée folle : “Et si l’on annonçait – non pas la somme gagnée, puisque personne n’a gagné – mais la somme qu’aurait pu gagner un parieur s’il avait trouvé l’arrivée exacte ?” Le coup de communication est magistral. Adieu la perte, vive le gain ! Et pas n’importe quel gain… Selon le principe du pari mutuel urbain, les parieurs se partagent équitablement le pot commun national ; la somme gagnée est donc colossale si un turfiste rafle à lui seul tout ce que les autres ont misé partout en France. Le soir, lors du 20 h de l’unique chaîne de télévision de l’ORTF, l’annonce est retentissante. En touchant le Tiercé du jour, le gagnant ou la gagnante aurait pu s’offrir une maison. L’affaire agite les foyers, les usines, les bars. Le jeu a l’air tellement facile : pas besoin d’être un expert pour trouver trois chevaux et il y a des millions à la clé.
  • Trois chevaux. C’est en général cette trouvaille d’une simplicité enfantine que l’on crédite à André Carrus. Avant lui, on pouvait parier sur le gagnant de la course ; puis sur les deux premiers… L’ingénieur des Ponts et Chaussées, qui a rejoint l’entreprise de paris sportifs de la famille de sa femme, a été nommé par l’État à la tête du PMU. On lui demande d’inventer quelque chose pour développer les paris hippiques, qui végètent depuis la Libération. Il ajoute donc un troisième cheval pour corser la difficulté et pimenter les rapports. Comme le dit l’expression populaire, pas besoin d’avoir fait Polytechnique pour comprendre qu’il est plus difficile de trouver les trois premiers que le seul gagnant. Le Tiercé de Carrus apporte aussi une notion d’ordre et de désordre. Si vous trouvez les trois premiers dans l’ordre exact de l’arrivée, vous touchez entre cinq et dix fois plus que dans le désordre. Le Tiercé est tellement basique que l’on peine à croire qu’il ait fallu un cerveau aussi brillant pour l’imaginer.
  • Mais l’ajout d’un troisième cheval ne suffit pas à expliquer le succès du Tiercé. Comme nous l’avons vu à Auteuil avec sa “tarte tatin” du 17 juin 1956, Carrus est un as du marketing. Il tient certainement cela de sa famille, héritière du fondateur du PMU Joseph Oller, qui a aussi créé le Moulin Rouge et l’Olympia. Lui-même a dirigé un casino et créé un cynodrome à Courbevoie, où les lévriers excitent la passion populaire. Faire rêver le public, il connaît. Faire mousser un événement aussi. Deux ans après la création de son jeu en 1954, il obtient que la course soit retransmise en direct le dimanche après-midi à la télévision. Et qu’elle soit commentée par l’une des stars du moment, Georges de Caunes, avant que Léon Zitrone ne prenne le relais. Pour un petit jeu inconnu, c’est déjà un coup de maître. Carrus le doit largement à ses relations au plus haut niveau dans la fonction publique… et au fait que le PMU rapporte chaque année de l’argent à l’État. Et comme la télévision appartient également à l’État, tous les intérêts convergent. Mais là où Carrus est le plus fort, c’est quand il associe son talent de communicant et son génie de l’organisation propre à l’ingénieur qu’il est. La recette magique du Tiercé, c’est ça. Un plan de bataille qui marie à la perfection le show, la technique et la logistique.
  • Partie 1 du plan : créer deux armes létales. Le bordereau perforé et la pince à encocher. La première arme, ce sont donc ces nouveaux tickets de jeu que les parieurs vont compléter eux-mêmes ; cela évitera les longues files d’attente dans les bars-tabac PMU, où le guichetier prend traditionnellement les paris à la dictée et remplit le ticket pour son client. La seconde arme est une petite pince. Elle n’a l’air de rien, dans son mauvais alliage métallique qui fait penser aux petites cuillers des cantines scolaires. Carrus en fait fabriquer des millions, dont il inonde villes et campagnes. En se saisissant des deux armes, le parieur devra faire des trous dans son bordereau au niveau des numéros qu’il veut jouer. Nous allons y revenir.
  • La deuxième partie du plan exige de recruter une armée de cyclistes, motards et chauffeurs en tous genres, dignes des Taxis de la Marne, pour récupérer dès l’heure du déjeuner – car les paris s’arrêtent à 13 h – les tickets dans tous les bars PMU de France et de Navarre, puis pour les acheminer vers des centres régionaux où ils vont être analysés. C’est un contre la montre. Pour ne pas perdre une seconde, il faut que tous les tickets soient dans les centres lorsque la course de chevaux support du pari Tiercé rendra son verdict vers 15 h 30. 
  • Troisième partie du plan : embaucher une armée de petites mains – en général de femmes – pour trier les tickets gagnants dans les centres régionaux, dès que l’on connaîtra l’arrivée de la course. Et c’est là que l’on en revient au coup de génie des tickets perforés. Grâce à eux, les opératrices régionales, que l’on appelle les valideuses, empilent un grand nombre de tickets devant elles, enfilent une aiguille à tricoter rebaptisée aiguille à trier : si l’aiguille s’enfonce, cela veut dire que le ticket est potentiellement gagnant : sinon, il est mis au rebut. Les valideuses répètent l’opération des centaines de fois pour isoler les tickets comportant le premier cheval ; puis elles soumettent les tickets valides au même test, avec le deuxième et le troisième cheval à l’arrivée. À la fin, seuls demeurent les tickets comportant les trois chevaux. Tout cela se fait rapidement et il n’y a plus alors qu’à vérifier l’ordre dans lequel les chevaux ont été joués sur les tickets, et à téléphoner au siège du PMU, à Paris, pour communiquer l’information.
  • L’ultime phase du plan de Carrus n’est pas la moindre : sur la base des informations remontées du terrain, une armée de mathématiciens calcule le rapport ordre et le rapport désordre. Puis les transmettent en urgence rue Cognacq-Jay, afin de pouvoir les annoncer à 20 h, lors de la grand-messe du journal télévisé dominical, pour faire rêver un maximum de Français. Il se sera passé moins de cinq heures entre l’arrivée de la course et l’annonce des gains. Cela n’a l’air de rien, mais c’est un exploit. Et c’est là que réside toute la magie du Tiercé inventé dans les années 1950. Dans cette préfiguration de l’informatique, où les trous et les pleins remplacent les 0 et les 1. Et tout ça grâce à deux objets du quotidien, détournés pour la bonne cause. L’aiguille à tricoter, qui habite encore tous les foyers, dans cet après-guerre où un sou est un sou et où l’on ne fait pas du “Do It Yourself par coquetterie, mais par obligation. Et la pince à encocher, qui rappelle le poinçon du contrôleur dans le métro. Avec le Tiercé, André Carrus réussit son pari : les jeux sur les courses de chevaux deviennent très populaires en France. En à peine plus de cinquante ans, le chiffre d’affaires du PMU va être multiplié par cent, passant de 50 millions de francs en 1954 (100 millions d’euros d’aujourd’hui) à 10 milliards d’euros d’enjeux en 2010. 

Crédit APRH

ANNEXE 8 : FDJ : APRÈS AVOIR PERDU 37% CETTE ANNÉE, FDJ N'A PAS FINI DE MANGER SON PAIN NOIR EN BOURSE, JUGE JPMORGAN (Julien Marion bfm bourse, mardi 2 décembre 2025 )

(BFM Bourse) - La banque américaine a abaissé de deux crans son opinion sur l'opérateur de jeux d'argent, passant de "surperformance" à "sous-performance". L'établissement estime que la régulation pèsera encore sur les performances des jeux et paris en ligne de la société. FDJ United - le nouveau nom de FDJ depuis mars - n'a clairement pas eu la main gagnante en Bourse cette année. L'action de l'opérateur de jeux d'argent plonge de 37,5% depuis le 1er janvier.

  • La société dirigée par Stéphane Pallez a été lestée par plusieurs tours de vis sur la régulation des jeux d'argent au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas. Ces deux marchés sont devenus cruciaux pour le groupe depuis le rachat de Kindred (propriétaire d'Unibet) en 2024."L'ensemble des activités au Royaume-Uni a été durement touché par des contrôles plus stricts de la solvabilité" des joueurs, soulignait en avril Deutsche Bank. Les autorités britanniques ont récemment limité les mises maximales pour les machines à sous, et ont pris des mesures pour réduire la fréquence et le volume des jeux en ligne. Des fonctionnalités donnant "une illusion d'un contrôle" ont par exemple été supprimées. Les contrôles de solvabilité ont par ailleurs été renforcés pour les joueurs effectuant des dépôts supérieurs à 150 livres par mois.
  • Aux Pays-Bas, le gouvernement a introduit de nouvelles limites pour les dépôts des joueurs et a augmenté, le 1er janvier, la taxe sur les paris sportifs et les loteries. Une deuxième augmentation aura lieu l'an prochain.
  • En France, la loi de Finances 2025 a acté un alourdissement des prélèvements sociaux sur différents jeux d'argent. FDJ United avait chiffré à 90 millions d'euros l'impact de ces changements fiscaux sur son résultat brut d'exploitation en année pleine.
  • En parallèle, les différentes publications de la société n'ont pas non plus été à la hauteur. dernier. Pour autant, JPMorgan pense que le seuil de douleur maximal n'a pas encore été atteint pour FDJ United. La banque américaine a abaissé de deux crans son opinion sur le titre à "sous-pondérer" contre "surpondérer", ce qui revient à opérer un virage à 180 degrés en passant d'"acheter" à "vendre".L'établissement a divisé par près de deux son objectif de cours à 22,5 euros contre 42 euros. Cette nouvelle cible est inférieure de 8% au cours de clôture de lundi (24,44 euros).
  • À la Bourse de Paris, l'action FDJ United souffre et perd 5% en milieu d'après-midi. JPMorgan écrit que les vertus prêtées au rachat de Kindred ne se reflètent pas dans les performances de sa division "paris et jeux en ligne». La banque américaine écrivait précédemment que Kindred permettrait au groupe français de diversifier son activité et de renforcer son offre dans le jeu en ligne, ce alors que le casino en ligne pourrait être légalisé en France. Le gouvernement avait dans ce sens déposé un amendement au projet de budget pour 2025 l'an passé avant de le retirer. «Bien que notre opinion (sur cette opération de rachat, NDLR) reste inchangée, les obstacles réglementaires sont devenus des obstacles importants à la réalisation des ambitions à moyen terme de FDJ", souligne JPMorgan.
  • "Un an après l'acquisition de Kindred, nous pouvons désormais conclure que le moment n'était pas idéal, l'activité ayant été fortement affectée par le renforcement de la réglementation au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. À titre indicatif, le chiffre d'affaires de la division paris et 'jeux en ligne' a baissé d'environ 13% en glissement annuel au cours des neuf premiers mois de l'année, avec une baisse de 46% aux Pays-Bas et de 23% au Royaume-Uni", poursuit l'établissement. En conséquence, la banque se montre prudente pour 2026, jugeant que la division "paris et jeux en ligne" pâtira encore du durcissement de la régulation dans ces deux pays mais aussi d'un alourdissement de la fiscalité au Royaume-Uni, en France aux Pays-Bas ainsi qu'en Roumanie, ce pour un total de 72 millions d'euros. JPMorgan pense que le consensus (la prévision moyenne des analystes) sous-estime cet impact. La banque prévoit un résultat brut d'exploitation (Ebitda) 6% inférieur au consensus Bloomberg pour 2026.Par ailleurs, l'établissement juge que les objectifs à l'horizon 2028 du spécialiste des jeux d'argent sont "ambitieux". Le groupe compte dégager une croissance annuelle de 5% par an en moyenne d'ici à 2028 et atteindre une marge d'Ebitda de plus de 26%.Pour la seule division "paris et jeux en ligne", le groupe entend générer une progression des revenus "high single digit" (entre 6 et 9% par an) et une marge d'Ebitda de plus de 30% en 2028.Or JPMorgan table sur une croissance de seulement 4% par an pour cette division et une marge d'Ebitda de 23,2% en 2028."Tout cela n'est pas facilité par un environnement macroéconomique fragile en France, compte tenu de l'exposition disproportionnée de FDJ à ce pays, ce qui ne favorise pas la consommation globale", pointe au passage JPMorgan.
Annexe 9 : " Halte à la banalisation du jeu d'argent" tribune collective parue 1er juillet 2025 dans les Échos et signée de manière étonnante par Isabelle FAULQUE PIERROTIN, la Présidente de l'ANJ, agent de l'Etat, tenu au devoir de réserve
  • 94% 1des Français considèrent que les jeux d’argent sont une activité dangereuse pour les enfants. Pour la quasi-totalité des Français, les enfants qui jouent aux jeux d’argent risquent de développer une addiction. Et pourtant, un quart d’entre eux ont déjà offert des jeux de grattage à des enfants.Malgré l’interdiction de vente de jeux d’argent aux mineurs, dans les points de vente comme sur Internet, plus d’un tiers des adolescents de 15 à 17 ans avaient déjà joué à des jeux d’argent
  • Une question simple est donc posée : comment, en dépit de la perception des risques et de l’interdiction de ventes aux mineurs, la banalisation des jeux d’argent s’est-elle ancrée dans l’esprit des Français ? D’abord le marché est en forte croissance depuis 10 ans, notamment chez les plus jeunes. Ce sont par exemple 38 millions d’euros qui ont été misés en ligne lors de la finale de la Ligue des
  • Champions de football et 15 millions pour la finale de Roland Garros, un record ! Avec le numérique, le jeu d’argent est aujourd’hui à portée de main immédiate et permanente. Ensuite, les stratégies commerciales déployées par les opérateurs de jeux d’argent pour recruter ou conserver des joueurs ont conduit à une surreprésentation du jeu d’argent dans l’espace public : publicités, large couverture médiatique des gros lots et des grands gagnants, sponsoring. Plus largement, pour les jeunes, les paris sportifs sont souvent vécus comme une activité sociale qui valorise la performance individuelle et fait miroiter le mirage de l’argent facile plutôt que comme un risque occasionnant des dommages collatéraux. Pourtant, seuls 1 200 parieurs gagnent plus de 10 000 € par an3 Et puis, s’installe l’idée que le sport ne se suffit plus à lui-même et que le pari est devenu son piment nécessaire. La situation est d’autant plus préoccupante que les risques d’une pratique précoce sont bien réels et les professionnels de l’addiction déplorent un rajeunissement de la population qui vient les consulter. Les effets de cette « drogue légale » sont insidieux et moins directement visibles par l’entourage qu’avec d’autres produits.
  • La priorité, comme pour l’alcool ou le tabac, est donc de retarder autant que possible la première rencontre des jeunes avec les jeux d’argent et de faire apparaitre plus clairement les risques associés. ANJOpérateurs, pouvoirs publics, régulateur, associations, parents, éducateurs et les jeunes eux- mêmes, tous ont un rôle à jouer pour changer la donne. Alors que la régulation de l’usage des écrans devient un sujet de société majeur, il faut agir ensemble et maintenant via des propositions concrètes La première proposition, à destination du législateur, consiste à contraindre davantage la publicité en interdisant par exemple les spots publicitaires avant, pendant et après les diffusions télévisées des grands événements sportifs et en limitant le sponsoring. Un plafond de pertes ou de mises pour les jeunes de 18 à 25 ans pourrait aussi être envisagé ; nos voisins européens y réfléchissent déjà. Il est par ailleurs nécessaire de renforcer les actions d’accompagnement en développant les campagnes de prévention par les pouvoirs publics et les associations familiales, en mobilisant les volontaires du Service Civique ou en sensibilisant le sport amateur. Enfin, un volet coercitif doit compléter ces propositions, avec le renforcement des contrôles de l‘interdiction de vente aux mineurs dans les points de vente physiques aujourd’hui insuffisant. Ces mesures ne sont qu’un début. Elles pourront être enrichies par les initiatives des acteurs qui nous rejoindront pour faire de la protection des jeunes un enjeu central de leur action. Mais un changement culturel sur les jeux d’argent est nécessaire !

Liste des signataires

  • Stéphane Alexandre, Président de la Ligue de l’enseignement de la région Ile-de-France
  • Emmanuel Benoit, Directeur général de l’Arpej (Association de recherche et de prévention desexcès du jeu)
  • Catherine Delorme, Présidente de la Fédération addiction
  • Isabelle Falque-Pierrotin, Présidente de l’Autorité nationale des jeux,
  • Isabelle Lafargue, ancienne secrétaire générale de la Fédération des parents d'élèves del'enseignement public (PEEP)
  • Thomas Rohmer, Directeur et fondateur de l’Open (Observatoire de la Parentalité et del’Education)
  • Bernard Tranchand, Président de l’Unaf (Union nationale des associations familiales)
  • Stéphane Troussel, Président du Département de la Seine-Saint-Denis

ANNEXE 10 = UNE DÉSIGNATION ATTENDUE : CYRILLE GIRAUDAT, LE NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL DU PMU (10/12/2025 - trotteur français)

C'est la fin d'une longue attente. L'Assemblée Générale du PMU a approuvé ce mercredi la nomination de Cyrille Giraudat au poste de Directeur général, lequel prendra ses fonctions début janvier. C'est une première étape dans la composition de la nouvelle présidence et direction bicéphale de l'opérateur de paris hippiques, un processus lancé par l'annonce du départ d'Emmanuel Malecaze-Doublet de ses fonctions de directrice générale en mai dernier.

Cyrille Giraudat - © DR

Cyrille Giraudat est le nouveau directeur général du PMU, avec une prise de fonction rapide, au 1er janvier prochain. Sa nomination a été approuvée par son Assemblée Générale sur proposition des Sociétés-Mères et avec l'agrément des ministères de tutelle - ministère de l'Agriculture, de l'Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire et ministère de l'Action et des Comptes publics - et immédiatement officialisée par le GIE (Groupement d'Intérêt Économique). Une AG remaniée par la force des choses dès lors que l'annonce du nom du nouveau patron du PMU avait largement fuité durant les heures précédentes dans plusieurs médias hippiques. Initialement consacrée à la modification des statuts liée au nouvel accord du "50/50" entre le trot et le galop, la rencontre des membres décideurs du PMU s'est élargie à la validation du nom du nouveau directeur. La recherche a été longue, lancée dès mai dernier avec l'annonce du départ d'Emmanuel Malecaze-Doublet. Elle n'est pas terminée puisque le retrait consécutif, durant l'été, du président Richard Viel, oblige désormais à la reconstruction d'un bipôle de direction.

Comme un retour aux sources pour Cyrille Giraudat. Ce sera une sorte de retour aux sources pour Cyrille Giraudat qui a été directeur marketing du PMU de 2004 à 2014, incluant donc la période d'ouverture des paris en ligne en 2010. Âgé de 61 ans, diplômé de l'École Centrale de Lille, il a démarré sa carrière dans le conseil puis a rejoint le groupe Danone dans des fonctions Marketing en France et à l'international, avant d'intégrer Thomson MultiMedia comme Directeur Marketing Europe puis Samsung comme Directeur Marketing France. Ceci avant son arrivée au PMU où, de 2004 à 2014, il est Directeur Marketing, Clients et Digital de PMU, une période pendant laquelle il mène l'ouverture à la concurrence du marché des jeux en ligne en 2010.Depuis, ce proche de Philippe Germond (président du PMU de 2009 à 2014) est notamment passé chez Europcar, la RATP et Nexity.

Depuis son passage au PMU Cette suite d'expériences mérite un focus en particulier au regard des missions d'envergure qui l'attendent au PMU. De 2004 à 2014, Cyrille Giraudat est Directeur Marketing, Clients et Digital de PMU, période pendant laquelle il mène l'ouverture à la concurrence du marché des jeux en ligne.De 2014 à 2016, en tant que Directeur Marketing et Clients du groupe Europcar, Cyrille Giraudat pilote la digitalisation de l'offre ainsi que la refonte de l'expérience clients.En 2017, il intègre RATP Dev en tant que Directeur Digital, Marketing et Innovation : il y lance et pilote le plan de transformation digitale de l'entreprise, ainsi que la transformation des approches marketing, orientation client et innovation.En 2022, Cyrille Giraudat rejoint Nexity comme directeur marketing, clients et digital, un poste qu'il quitte donc pour rejoindre le PMU.

Un homme qui coche de nombreuses cases pour le PMU; On sait le moment clé pour le PMU et l'ensemble de la filière hippique qu'il finance. La baisse des enjeux, les questions de renouvellement des parieurs, de la modernisation des canaux de prise de paris et de l'offre commerciale sont au cœur d'une nouvelle stratégie qu'il va falloir imaginer et mettre en oeuvre. La feuille de route esquissée dans le communiqué du jour du PMU formalisent ses priorités qui "porteront sur l'accélération du développement et de la transformation de PMU et sur le renforcement de la satisfaction clients dans un cadre de jeu durable et responsable». Le parcours de Cyrille Giraudat coche de nombreuses cases dans ces grands travaux à venir assimilables à un big bang pour redonner aux courses un avenir. Connaisseur à minima des courses par son expérience passée, il est aussi spécialiste du digital et de l’expérience client, deux dimensions cruciales d'une stratégie et des actions du futur.

Le premier membre du binôme; La prochaine étape dans la nouvelle distribution des rôles actuellement en cours au PMU sera la désignation de sa présidence. Le processus en cours est bien en effet la constitution d'un binôme président du Conseil d'Administration et directeur général. Le second est trouvé. Éric Woerth est annoncé ici et là comme le favori pour entrer dans le costume du premier.

Le PMU s'engage pour les bistrots et cafés français; En parallèle à cette annonce, le PMU a informé avoir signé un partenariat avec l'Association des Bistrots et Cafés de France visant à inscrire les bistrots et cafés au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. La démarche est un engagement envers la préservation et la promotion d'un élément du patrimoine culturel français.

Parmi les 14.500 établissements PMU, les bistrots et cafés jouent un rôle crucial dans le tissu social français. Selon une récente étude Ipsos, 91 % des Français soulignent l'urgence de recréer du lien social et 75 % considèrent les cafés et restaurants comme les lieux les plus propices à la convivialité.

Le partenariat développe plusieurs objectifs comme :

  • l'inscription des "pratiques sociales et culturelles dans les bistrots et cafés en France" au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO,
  • la création d'une journée nationale des bistrots et cafés,
  • l'établissement d'un bloc de compétences spécifiques pour être délivré dans les formations hôtelières.
    • "Les bistrots PMU sont bien plus que des lieux de paris. Ils sont des catalyseurs de sociabilité, structurant la vie des campagnes et des quartiers", commente sur ce projet Christophe Curt, Directeur général intérimaire du PMU. "Notre soutien à cette initiative s'inscrit dans notre engagement continu envers les communautés locales et la préservation de notre patrimoine culturel."
    • Pour Alain Fontaine, Président de l'Association des Bistrots et Cafés de France, "les bistrots et cafés sont l'âme de nos villes et villages. Ils représentent un art de vivre à la française, des lieux de rencontre et de convivialité uniques au monde. Leur inscription au patrimoine de l'UNESCO serait une reconnaissance de leur rôle dans notre culture et société".

annexe 11 = Offrir des jeux d’argent à des enfants pour Noël, un « cadeau empoisonné » ? (anj 15.12.2025)

Les pochettes de jeux à gratter commercialisées pour les fêtes de fin d’année viennent d'arriver chez les buralistes. Interrogés il y a tout juste un an par Toluna – Harris interactive[1], 20% des Français prévoyaient d’en offrir à des enfants à Noël.  A l’approche des fêtes, l’ANJ invite les familles à s’interroger sur cette pratique alors même que les jeux d’argent sont très majoritairement perçus comme dangereux pour les enfants. Une minisérie d’illustrations publiée sur les réseaux sociaux intitulée « où est le problème ? » nous interpelle sur la place peu banale accordée au jeu d’argent au sein des familles.  

Les jeux de grattage (ou jeux instantanés) sont pratiqués par 20 millions de Français qui ont misé près de 11 milliards d’euros en 2024. Une trentaine de jeux instantanés sont disponibles dans les points de vente. Ces jeux très populaires sont souvent la porte d’entrée vers le jeu d’argent. C’est en général avec les jeux instantanés que les 15-17 ans débutent leur pratique, selon la dernière étude ENJEU Mineurs[2]. 

 

Les jeux de grattage, un cadeau de Noël qui se banalise

 

Un quart des Français déclarait avoir déjà offert un jeu de grattage (ou jeux instantanés) à un enfant. Le plus souvent, il s’agit de cadeaux offerts par les parents à leurs propres enfants (devant les cadeaux offerts au sein de la fratrie ou pour les neveux ou nièces et les petits enfants). 

Noël apparait comme la période la plus propice pour offrir des jeux d’argent à des enfants, qu’il s’agisse d’une pochette déposée au pied du sapin ou d’un jeu glissé dans le calendrier de l’avent. Les personnes qui les offrent estiment que ce sont des cadeaux qui s’adaptent autant aux filles qu’aux garçons, dont on peut profiter en famille. Un Français sur cinq affirmait avoir l’intention d’offrir des jeux de grattage à un enfant à Noël. 

 

Malgré une perception des risques très forte 

 

Plus de la moitié des Français estimaient inconcevable d’offrir des jeux de grattage à des enfants et 94% d’entre eux considéraient les jeux d’argent comme une activité dangereuse pour les enfants, davantage que les réseaux sociaux ou les écrans. Cette perception des risques existe aussi chez ceux qui en offrent. Les joueurs de jeux d’argent estiment un peu moins que les autres qu’il s’agit d’une pratique « très dangereuse ». Pour la quasi-totalité des Français, les enfants qui jouent aux jeux d’argent risquent de développer une addiction, y compris pour ceux qui leur ont déjà offert des jeux de grattage.

Selon une étude récente réalisée en France par la Chaire de recherche sur le jeu de l’Université Concordia de Montréal [3] les jeux de grattage correspondent à une activité ludique qui n’est pas pour autant banale.

 

[1] Enquête réalisée en ligne du 05 au 09 décembre 2024 par Toluna – Harris interactive. Échantillon de 2073 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.

[2] La pratique des jeux d’argent et de hasard des mineurs en 2021 (ENJEU-Mineurs), SEDAP.

[3] Portrait des habitudes de jeu et analyse de l’attractivité et des risques associés aux jeux de grattage

annexe 12 : Jeux - Interview de la Présidente de l'ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin : “Les opérateurs hippiques sont à la recherche de nouveaux clients” : À la tête de l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) depuis 5 ans, Isabelle Falque-Pierrotin fait le point sur le marché des jeux d’argent en France, et plus précisément sur le segment des paris hippiques. (Sylvain Copier, paris turf, 01/04/2025 )

ParisTurf : Comment jugez-vous la santé des paris hippiques par rapport aux autres jeux d'argent en ce début d'année 2025 ?

Isabelle Falque-Pierrotin : C'est probablement le segment le plus délicat du marché pour au moins deux raisons : l'offre et la clientèle stagnent, voire régressent. Dans ce segment, il y a aussi le volet de l'alimentation de la filière via les paris à souligner, ce qui nécessite qu'il faut avoir une vision globale pour ménager les équilibres. En 2024, le pari hippique a généré environ 2 milliards de produit brut des jeux (PBJ, les mises moins les gains), dont 80 % en dur et 20 % en ligne. C'est la photographie inverse du pari sportif pour lequel le online tire les enjeux vers le haut. Avec 1,6 milliard dans le réseau en dur, l’hippique représente désormais 12 % en part de marché sur la globalité des jeux, alors que c’était environ 20 % à mon arrivée à l'ANJ en 2020. Côté positif, en 2024, on a un léger redressement du nombre de joueurs hippiques en ligne, mais c'est très fragile.

De votre côté, auriez-vous des éléments à nous apporter qui pourraient expliquer ce décrochage des mises hippiques qu'on observe depuis plusieurs semaines ?

Le profil du joueur hippique est à mon avis frappé de plein fouet par la crise économique globale. Il est plutôt âgé, masculin, de catégorie CSP modeste. C'est aussi un joueur qui est moins sensible à la multi-activité, donc les stratégies marketing à son encontre sont moins efficaces. L'offre hippique s'est très peu renouvelée avec des nouveaux paris, comme la Question du Jour, qui n'ont pas fonctionné. Là, on a deux nouveautés (Ndlr : les courses sur des épreuves passées et sur le live betting) qui ont été acceptées par le législateur, ce qui donne un signal et est positif, mais qui me paraissent très étroites en termes d’opérationnalité afin de ne pas tomber dans le périmètre du monopole (Ndlr : des jeux de hasard de la FDJ), le tout en pari mutuel, ce qui rend les calculs encore plus complexes. Le PMU est également confronté à des détaillants impactés par une situation financière non florissante. L'environnement économique n'est pas porteur pour les opérateurs hippiques alors que le France, avec cet univers, dispose d'une véritable pépite. On essaie d’aider la filière à trouver des solutions, mais pour le moment c'est difficile (Ndlr : d'où aussi le lancement de la mission de l’Etat).

On voit bien que le pari sous sa forme fixe séduit plus les jeunes en âge de miser que le jeu plus complexe du mutuel, pensez-vous que les courses doivent sérieusement lorgner vers les paris à cotes fixes ?

Je ne suis pas une spécialiste, mais ce que j'entends, c'est que les paris hippiques en cotes fixes sont pratiqués par les Britanniques et que si cela devait être le cas en France, on verrait arriver tous ces acteurs qui sont beaucoup plus aguerris que les Français. Le pari mutuel protège le marché français même si c'est vrai que cette forme de jeu ne touche qu’une partie de la clientèle, laquelle ne sait pas à l’avance ce qu'elle va gagner contrairement aux cotes fixes. En tout cas, les opérateurs hippiques agréés ne formulent pas de demandes en ce sens-là.

Début 2024, plusieurs articles faisaient état du fait que l'ANJ réfléchissait à des moyens d'identifier les joueurs dans les points de vente, qu'en est-il un an après ?

Ce sujet sur le jeu anonyme dans les points de vente dépasse le seul cadre du PMU. On a effectivement un trou dans la raquette avec des opérateurs censés identifier les joueurs excessifs, or la population dans les points de vente est largement anonyme. Nous avons donc lancé deux projets, l'un avec la FDJ et l'autre avec le PMU pour tester l'identification en points de vente avec la difficulté que celle-ci ne doit pas se traduire par une intensification trop importante des bonifications par ce biais. Il y a donc un équilibre à trouver. À ce stade, le programme d'identification PMU+ n'a pas encore donné les résultats escomptés avec 50.000 personnes identifiées, loin des objectifs (ndlr, dans un grand entretien mi-février le Directeur des réseaux Sylvain Dominé indiquait 70 000 comptes actifs). C'est une voie intéressante, attendons de voir si elle sera au rendez-vous, mais pour le moment, disons que ça démarre lentement.

En mars, on a notamment assisté à d'impressionnantes chutes de cotes sur des gagnants de Quinté+, est-ce que l'ANJ a un droit de regard sur ces flux d’argent ? 

L'ANJ a un droit de regard sur l'évolution des cotes, nous avons une équipe qui suit cela, et si nous avons des chutes inexplicables qui pourraient témoigner de manipulations, cela peut conduire à la suspension des paris sur une course (Ndlr, dans les faits, la grande difficulté est qu’énormément de mises hippiques sont validées au tout dernier moment). Cela nous arrive avec les paris sportifs, cela pourrait être le cas sur les paris hippiques, mais il n'y a pas eu de situations de ce genre jusqu'alors, sachant qu'on peut aussi déclencher une enquête.

L'ANJ a-t-elle son mot à dire sur les promotions mises en jeu par les opérateurs ?

Les stratégies des opérateurs font l'objet d’un dépôt annuel auprès de l'ANJ qui les évalue au regard notamment de la lutte contre l'addiction. L'ANJ peut alors faire des recommandations, des prescriptions. Il nous est arrivé de rejeter des stratégies en considérant qu'elles étaient trop offensives. Un suivi régulier est réalisé. Si nous étions en face d’une offre promotionnelle aberrante, par exemple un bonus de bienvenue à 600 €, j'aurais la capacité de demander une action sur un bonus spécifique de ce type en demandant sa suppression. En tout cas, on demande aux opérateurs d'être plus explicites sur les gratifications commerciales et un principe de modération.

Il n’existe donc pas (encore ?) de fichier partagé sur les joueurs excessifs ?

Non, quand un joueur est identifié comme excessif auprès d’un opérateur X, il ne l’est pas auprès de « Y ». Il n’y a pas de gestion commune des joueurs excessifs trans-opérateurs. Nous sommes en train de réfléchir à la mise en place d’un algorithme qui nous permettrait d’unifier les indicateurs déterminant la situation de joueur excessif. Cet algorithme devrait être mis dans quelques mois à la disposition des opérateurs afin de s’assurer que tout le monde pratique la même approche.

Quel rôle l'ANJ joue-t-elle au niveau de l'élaboration du calendrier hippique ? 

Un rôle modeste. L'avis que l'on donne est toutefois utile, car nous veillons à ce que les courses respectent un certain nombre de principes, comme le fait que les courses online ne se disputent pas toute la nuit. Il y a toujours des ajustements à la marge sur ce calendrier, mais globalement il est stable. Il y a toutefois un point que nous allons scruter à l'avenir : la liste des courses internationales. Nous voudrions être bien sûr que les courses qui y figurent présentent des conditions d'intégrité réelles, car cela fait partie des interrogations que nous avons. Nous allons étudier cela avec le Ministère de l’Agriculture dans les prochains mois.

Les opérateurs hippiques sont-ils plutôt de bons élèves ou pas en matière de lutte contre l'addiction ?

Ils partent d'assez loin, mais d'importants progrès ont été réalisés. Le problème qu'ils ont, c'est la recherche désespérée du nouveau client. Ils ont par exemple une stratégie basée sur la transmission et d'ouvrir les hippodromes en tant qu'activité ludique de plein air. Nous n'y sommes pas opposés, mais on n’a de cesse de répéter à la filière qu'il ne faut pas que ça se traduise par une offre de pari hippique à des mineurs. L'équilibre est assez difficile à trouver pour les courses, car la base de sa clientèle se réduit et est fragile.

En novembre 2024, l'ANJ avait interpellé le PMU à propos de mesures à prendre sur le jeu excessif, qu'en est-il ? 

Le jeu hippique est un pari qui est tout de même assez addictif. Quand le taux moyen de joueurs problématiques est en général de 6 %, on est à 16-17 % pour le pari hippique contre 15-16 % pour le pari sportif. Une étude récente (ELPHI) est sortie et montre que notamment chez les jeunes, on a des taux de joueurs excessifs qui sont de l'ordre de 40-45 %. C’est encore une difficulté pour le secteur hippique avec un bassin de joueurs qui se réduit et qui se concentre autour des joueurs problématiques, ce que nous ne voulons absolument pas en tant que régulateur.

Certains opérateurs aimeraient que l'ANJ face preuve d’un peu plus souplesse dans sa gestion du secteur…

Nous essayons d'exercer un pilotage par objectifs mais certainement pas par une gestion quotidienne des opérateurs. Notre travail est de faire respecter la loi qui est prescriptive et à l'intérieur de celle-ci les opérateurs doivent être libres de choisir ce qu’ils veulent. On a lancé toute une série d’opérations en les consultant pour simplifier ce qu'on leur demande par exemple.

L'ouverture des casinos en ligne en France vous semble-t-elle inéluctable ? 2026 ? 

L'inéluctabilité est très liée à la spécificité française, à son atypisme par rapport à tous les autres marchés. Mais d'un autre côté, la France a aussi 200 casinos qui n'existent pas dans les autres pays. Ce qui est sûr, c'est que si une ouverture devait intervenir - ce sera un choix politique -, l'ampleur sera semblable à celle de 2010. Ce serait un segment extrêmement important qui serait ouvert, sachant qu'un certain nombre d'opérateurs se positionnent déjà, soit en demandant dès maintenant un agrément, soit en regardant le marché français, car ce serait une modification substantielle de celui-ci. Moi, je pense que le marché du jeu d'argent est un marché d'offres. On voit qu'il est très dynamique dans son ensemble, que le nombre de joueurs excessifs est en train d'augmenter et que par ailleurs, il y a une sorte de banalisation du jeu d'argent qui s'inscrit dans l'esprit des gens. Je suis frappé par le nombre de joueurs qui sont persuadés qu'ils vont améliorer leur quotidien grâce aux jeux d'argent. Il y a aussi les JONUM (Jeux à Objets Numériques Monétisables) qui arrivent avec la publication de décrets normalement en septembre. Le casino online, c'est le secteur le plus addictif. L'enjeu économique est une chose, mais celui de la santé publique est tout de même aussi majeur. Côté ANJ, on a sorti un drapeau rouge en indiquant que c'est une décision majeure de marché et que si France devait l'ouvrir aux casinos online, il faudrait qu’il y ait des restrictions importantes au nom de la santé publique, notamment chez les 18-25 ans.


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Vos réactions à cet article

titidecannes | 16/12/2025 18:29


vraiment trop long à lire au bout de 3 pages j'ai arrêté.


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