TORONTO (PC) - De toutes les dépendances, le jeu compulsif est celle qui provoque le plus haut taux de tentatives de suicide, selon un représentant d'une firme montréalaise qui traite les "gamblers".
A cause du tabou que représente encore le jeu compulsif aujourd'hui, très souvent les familles des victimes ne confirment pas cette dépendance et les suicides sont donc attribués à une cause "autre", a expliqué Sol Boxenbaum, de la société Viva Consulting.
"Pour chaque suicide rapporté, il y en a quatre ou cinq non déclarés, a assuré le porte-parole. En Ontario, presque 15 suicides par année sont reliés au jeu compulsif dans les casinos, selon le coroner en chef de la province, Barry McLellan. Il y a deux ans il n'y en avait que six."
Les commentaires de M. McLellan faisaient suite à un rapport publié la semaine dernière selon lequel les personnes aux prises avec des problèmes de jeu flambaient pour l'équivalent du tiers des 4 milliards $ dépensés dans les casinos, les hippodromes et les kiosques de loto ontariens.
L'ennui, avec le jeu compulsif, c'est qu'il est plus ardu à détecter que d'autres dépendances, a déclaré la gestionnaire du service de lutte aux problèmes de jeu du Toronto's Centre for Addiction and Mental Health, Nina Littman-Sharp.
"Ce n'est pas si évident, a-t-elle évoqué. Les gens qui jouent inconsidérément ont l'air normal, ils n'ont pas l'air ivre ou handicapé."
Le centre traite environ 400 nouveaux patients par année pour jeu compulsif. Moins de 5 pour cent de la population adulte souffrent de problèmes de jeu, mais il s'agit souvent des plus vulnérables, a ajouté Mme Littman-Sharp.
"Les gens qui abusent des drogues ou des médicaments, qui souffrent de dépression ou d'anxiété sont plus susceptibles d'éprouver des problèmes de jeu."
Aussi, Sol Boxenbaum croit que l'accessibilité aux maisons de jeu contribue pour beaucoup au problème.
"Autrefois, il fallait aller à Las Vegas et Atlantic City, ce n'est pas comme aujourd'hui, où il y a un casino dans un rayon de 50 km d'où vous vivez."
Selon Statistique Canada, les trois quarts des adultes canadiens ont dépensé de l'argent dans une forme de jeu en 2002. Plus d'un adulte sur 20 est susceptible de devenir "accroc" ou l'est devenu.
Mais le jeu rapporte énormément aux gouvernements. De 1,7 milliard $ en 1992, il génère maintenant des revenus de 6 milliards $, toujours selon l'agence statistique.
(source : sympatico.ca)