Travail, famille, Partouche : décès d’Isidore PARTOUCHE :
le patriarche du groupe éponyme : une figure historique du monde des casinos
« Monsieur Isidore, ce grand Monsieur doué d’un esprit d’entreprise prodigieux, fut un visionnaire qui contribua à modifier l’image des casinos, qui d’élitistes se transformèrent sous son magister en établissements de divertissements ouverts à tous » (Christian DOBIGNY, 6 mai 2025)
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Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN, Sociologue.
Centre Max Weber, ISH Lyon II
Mai 2025
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Nous voulions, à l’occasion de la disparition du fondateur du groupe casinotier, écrire une courte note pour rendre hommage à cette figure emblématique de l’économie des jeux d’argent, qui a fortement contribué à démocratiser les casinos. Nous adressons nos condoléances à Patrick PARTOUCHE et à toute la famille d’Isidore PARTOUCHE.
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Nous n’avons rencontré qu’une seule fois Monsieur PARTOUCHE, qui était venu volontairement nous serrer la main à l’occasion d’un colloque sur les jeux d’argent avenue Foch à Paris, dans lequel le groupe nous avait demandé d’intervenir. Mais nous avons réalisé plusieurs enquêtes de terrain dans les établissements du groupe, interrogé des responsables (Ari SEBAG, Hubert BENHAMOU…) des directeurs des casinos Partouche qui, à chaque fois, nous racontaient l’histoire incroyable d’Isidore PARTOUCHE, une sucess story comme il y en a peu en France. Nous avions d’ailleurs le projet de raconter cette saga passionnante en interrogeant « l’homme au cigare » et nous avons rencontré plusieurs fois son fils avenue de Saussure (siège parisien du groupe dans le XVII°) pour lui présenter cette étude qui aurait certainement abouti à un ouvrage. Mais nous n’avons sans doute pas su convaincre à l’époque Patrick PARTOUCHE… qui publia son propre livre quelques mois après (1) Néanmoins la saga d’Isidore PARTOUCHE et l’historique de ce groupe atypique - entre histoire et modernité - reste à écrire.
C’est Christian DOBIGNY (un policier à la longue et riche carrière - Quai des Orfèvres, Brigade des mœurs, Service Centrale des Courses & Jeux (SCCJ) - qui a ensuite apporté son expertise au groupe Partouche pendant de nombreuses années) (2) qui nous a introduit au sein du groupe, à l’occasion d’une réunion qu’organisait TRACFIN (3) pour informer les casinos sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC-FT). Il nous a exprimé dès le départ tout le bien qu’il pensait de cet homme novateur qu’était Isidore PARTOUCHE et le respect qu’il avait pour lui. Précision qui ne trompe pas et qui fait sens, nous continuons à avoir actuellement des échanges téléphoniques fréquents avec Monsieur DOBIGNY (sur l’actualité casino et celle des jeux d’agent, sur le sens de la vie, le bruit des canons…) Et régulièrement dans la conversation, il évoque Isidore PARTOUCHE, sa personnalité, son humanité et tout ce qu’il a apporté à la profession. ( voir ci-dessous notre conclusion dans laquelle Christian DOBIGNY rend un bel hommage à « Monsieur Isidore »)
Nous avons souvent séjourné dans les casinos du groupe pour réaliser nos recherches sur les joueurs, les machines à sous, l’information prévention sur le jeu responsable… A force d’entretiens ( joueurs, personnels, cadres, directeur, MCD…) et d’observations, nous nous sommes rendu compte que la patte d’Isidore PARTOUCHE était toujours présente dans les casinos du groupe, notamment cette idée de démocratiser les établissements de jeu. Non que les casinos du Groupe BARRIERE ( le principal concurrent de PARTOUCHE où nous avons réalisé une vaste enquête pendant deux ans) (4) puissent être qualifiés strictement « d’élitistes » mais nous avons noté de nombreuses différences (sociologiques, culturelles…) entre ces deux grands groupes casinotiers. Le concept de « PASINO »a ensuite renforcé ce côté populaire et festif des casinos PARTOUCHE (avec de nombreux spectacles, concerts, animations, restaurants à thème, des grandes soirées de loto traditionnel regroupant des centaines de personnes…. sans parler du soutien du groupe PARTOUCHE au sport, à la culture…)
Nous avons également réalisé une enquête de plusieurs mois sur les managers de casinos : « Des casinos et des hommes : anthropologie des managers de casino » (5). Si le groupe PARTOUCHE n’a pas financé cette étude, il nous a ouvert ses portes et a pris en charge nos frais. A cette occasion nous avons interrogé un grand nombre de directeurs responsables ( confer annexe 1 ) ( par exemple Ari SEBAG à Forges les eaux) Un trait fort ressortait de cette étude et de ces entretiens. La valeur travail qu’Isidore PARTOUCHE avait insufflé à tous ses personnels. Chez PARTOUCHE il fallait travailler dur et faire ses preuve. Mais ensuite cela pouvait aller très vite. Nous avons interrogé des managers (M. HOCHART DG du Pasino de Saint Amand les eaux ; M. FRISHER, DG du casino de Dieppe…) qui avaient fait toute leur carrière dans le groupe PARTOUCHE, avaient commencé en bas de l’échelle pour finir…. directeur de casino (6).
Cette éthique du travail quasi protestante (7) (voir note 7 le résumé du célèbre ouvrage de Max WEBER : « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme) insufflée par Isidore PARTOUCHE - « le roi des casinos et rapatrié juif d’Algérie* » (8) ( annexe 2) - concernait aussi tous les membres de la famille Partouche, qu’on retrouve très souvent dans l’organigramme du groupe. (*)Voir en annexe 2 l’article = « France : Décès d’Isidore Partouche, le roi des casinos et rapatrié juif d’Algérie » (the times of Israël, 30 avril 2025) et la photo d’Isidore PARTOUCHE
La transition sera facile. L’autre grande valeur du groupe PARTOUCHE qui est apparue dans notre enquête c’est la valeur « famille ». Isidore PARTOUCHE a construit son groupe avec sa famille. Le groupe PARTOUCHE, c’est une histoire de famille. Isidore PARTOUCHE a fait travailler et a placé à de nombreux postes de responsabilité des membres de sa famille et de sa famille entourage. Cette solidarité familiale rare dans une époque du chacun pour soi, souligne fortement la générosité et la constance du « père » fondateur qui, en retour, bénéficiait d’une confiance renforcée en embauchant… des membres de sa famille.
Signalons une anecdote ( mais qui n’en n’est peut-être pas une ). Nous avons à plusieurs occasions fréquenté le siège du groupe à Paris pour des réunions de travail, présenter nos projets… Invité à déjeuner, nous avons observé avec surprise que tout le personnel, quel que soit son statut, déjeunait à la même table - une immense table ovale capable d’accueillir une cinquantaine de personnes - sans chichi de manière simple, presque frugale. Outre que la hiérarchie sociale se trouvait un peu bousculée à travers cette démocratisation du déjeuner, il y avait un côté famille dans cette organisation des repas, certainement voulu dès le départ par Isidore PARTOUCHE
Avant de conclure cette courte note, racontons une joute verbale restée célèbre entre Isidore PARTOUCHE et le député maire Alain BOCQUET qui montre :
- l’ambiguïté, l’hypocrisie et les contradictions des « politiques « vis-à-vis des jeux d’argent en général et des casinos en particulier. Et cela ne concerne pas que « la gauche » qui, pour des raisons idéologiques réductrices & fallacieuses (le jeu d’argent comme opium du peuple) ignorantes de la longue histoire des jeux de hasard (un impôt volontaire, démocratique et citoyen participant au bien commun) n’a jamais eu en odeur de sainteté les jeux d’argent. Cela concerne aussi une bonne partie de l’échiquier politique. On l’a encore vu récemment, à l’occasion du « loto de la biodiversité » et du débat sur « les casino en ligne » où les Sénateurs du Palais du Luxembourg très marqués à « droite « étaient vent debout contre ces évolutions ludiques.)
- qu’Isidore Partouche avait le sens de l’humour et avait parfaitement intégré cette hypocrisie des politiques dans sa stratégie de développement
Alain BOCQUET, célèbre orateur de l’Assemblée Nationale, très longtemps Président du groupe communiste au Palais Bourbon et plusieurs fois maire de Saint Amant les eaux ( un des bastions historiques du groupe Partouche avec Forges les eaux) - il vient récemment de démissionner remplacé par Fabien ROUSSEL (9) - a lancé un jour de manière totalement antinomique : « qu’il n’aimait pas les casinos sauf quand ils sont dans sa commune ». Isidore PARTOUCHE lui a répondu du tac au tac dans une phrase devenue culte : « qu’il n’aimait pas les communistes sauf dans les communes où il peut implanter un casino »
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En conclusion nous laisserons la parole à Christian DOBIGNY qui a bien connu « Monsieur Isidore » et lui rend ici un bel hommage :
« J’ai fait la connaissance de Monsieur Partouche en 1985 à l’occasion une mission qui m’avait conduit au Casino de Saint Amand. J’ai immédiatement compris que je venais de rencontrer une personnalité hors norme. Un grand Monsieur doué d’un esprit d’entreprise prodigieux, mais qui ne se départissait jamais d’une bonhomie et d’un humour qui furent la parure de son autorité naturelle & de sa clairvoyance. Il fut un visionnaire qui contribua à modifier l’image des casinos qui, d’élitistes, se transformèrent sous son magister en établissements de divertissements ouverts à tous. « Monsieur Isidore » ...un Grand Seigneur qui occupe une place éminente dans mon panthéon imaginaire ». ( Christian DOBIGNY, 6 mai 2025)
© Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN jr, Sociologue. Centre Max Weber (CMW), équipe TIPO, ISH Lyon, Université Lumière Lyon II, mai 2025, Lyon , France
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Note :
- « La banque a sauté », Patrick PARTOUCHE , 2012, Michel Lafon
- Notamment pour assurer la conformité aux règles contraignantes qui régissent la vie et le développement des casinos
- TRACFIN : acronyme de Traitement du Renseignement et Action Contre les circuits FINnanciers clandestins
- MARTIGNONI-HUTIN J.-P " Que le hasard vous serve mais préparez-vous à l'accueillir : étude sociologique sur les machines à sous ", (GRS/Université Lyon 2/ Casinos de France, avril 1998, 403 pages) Enquête réalisée pour le compte du syndicat professionnel Casinos de France ( “ sociologie des joueurs de machines à sous et de poker vidéo”) dans les casinos du groupe BARRIERE, analyse à partir d’un échantillon représentatif des casinos français., population de joueurs interrogés n=970; durée I4 mois. Un livre a été publié synthétisant cette étude : MARTIGNONI-HUTIN J.-P. " Ethnosociologie des machines à sous : que le hasard vous serve mais préparez-vous à l'accueillir " (Paris , L'Harmattan, mai 2000, collection Logiques Sociales, 220 p.)
- MARTIGNONI-HUTIN J.-P “Des casinos et des hommes : anthropologie des managers de casino : étude exploratoire sur les directeurs généraux des casinos français » (GRS/Université Lyon 2, rapport final, 240 pages, Février 2006) Dans le cadre de cette recherche indépendante non financée mais soutenue par le Groupe PARTOUCHE et des casinotiers indépendants, une typologie biographique de 11 directeurs de casino a été réalisée sous forme de portraits (confer annexe 1) plus une série entretiens avec Ari SEBAG (DG groupe Partouche) réalisés au casino de Forges les eaux
- A = « Casinotier de père en fils : transmission intergénérationnelle : à la force du poignet : le petit employé qui a gravi tous les échelons ( de croupier à directeur) et a transformé l’essai de son père, portier du casino de saint Amand « : M. HOCHART DG du Pasino de Saint Amand les eaux ; ( ibid “Des casinos et des hommes ,pp 133-136) ; B = « Casinotier une affaire de famille : travail, famille, Partouche : de l’avantage d’avoir une cousine…mais ça ne suffit pas » : M. FRISHER, DG du casino de Dieppe » ( ibid “Des casinos et des hommes ,pp 137-141)
- « le protestantisme affirme que l’homme est sur terre pour se livrer à des œuvres terrestres et que le succès de ses entreprises est le signe de la grâce divine. L’essor du capitalisme se fonde sur cette révolution des esprits, engendrée par la tourmente luthérienne » postface de l’ouvrage = « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Max WEBER » ( agora , Pocket Plon,(1947) 1964, 286 pages)
- « France : Décès d’Isidore Partouche, le roi des casinos et rapatrié juif d’Algérie : Né sous l'Algérie française dans une famille de commerçants juifs de l'Oranais, Isidore Partouche a fondé l'empire de casinos français »(the times of Israel,Par AFP 30 avril 2025)
- « Une décision mûrement réfléchie » : Alain BOCQUET, le maire de Saint-Amand-les-Eaux, démissionne » (Cécile THIEBAUT, la voix du nord, I7 janvier 2025) ; "Un grand bonheur", « Fabien ROUSSEL succède à Alain Bocquet à la mairie de Saint-Amand-les-Eaux » (France info, claire CHEVALIER, 31/01/2025
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Annexe 1 :
Managers de casino interrogés (entretiens biographiques) dans le cadre de notre étude : “Des casinos et des hommes : anthropologie des managers de casino : étude exploratoire sur les directeurs généraux des casinos français » (GRS/Université Lyon 2, rapport final, 240 pages, Février 2006) :
Casinotier de père en fils : transmission intergénérationnelle (I) :
- « Tu seras casinotier mon fils…si tu veux « : M. RAMOUSSE DG du casino de salins les bains
- « Tu seras casinotier mon fils…mais ce sera très dur » : M. CORBIER DG du casino de Bagnol les bains
Les « opportunistes » qui ont su relever le défi : du job saisonnier dans le domaine des loisirs… à la direction d’un casino :
- M. MANDRET, DG du casino de Plouescat
- M REYNE , DG. Du casino de Gruissan
Des casinos… et des femmes ! «
- : « Formation , hasard, mentor : la comptable qui devient directrice de casino grâce à un mentor d’exception : Alain AUPIAIS » : Madame CHICAUD, DG du casino de Pornichet
L’autodidacte qui a su « prendre le train »
- M. NOE DG du casino d’Hyères
Casinotier de père en fils : transmission intergénérationnelle (II) :
- « Casinotier de père en fils : transmission intergénérationnelle : à la force du poignet : le petit employé qui a gravi tous les échelons ( de croupier à directeur) et a transformé l’essai de son père, portier du casino de saint Amand « : M. HOCHART DG du Pasino de Saint Amand les eaux
« Casinotier une affaire de famille : travail, famille, Partouche »
- de l’avantage d’avoir une cousine… mais ça ne suffit pas » : M. FRISHER, DG du casino de Dieppe »
Né pour être directeur : les travaux d’Hercule et ceux de Claude
- De la clinique au casino en passant par les travaux publics et les boites de nuit : M. Claude POMIES. DG du casino de la Grande motte : le parcours très éclectique d’un homme infatigable
Le manager moderne : le seigneur des jeux
- De l’embouteillage chez Danone, au Palais de la Méditerranée en passant par les palaces d’Évian : M. CAILLAUX... un parcours royal
Le manager salarié
- Indépendant, iconoclaste, novateur, gestionnaire : M. LOVATO DG de l’Impérial Palace d’Annecy
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Annexe 2 : article = « France : Décès d’Isidore Partouche, le roi des casinos et rapatrié juif d’Algérie » (the times of Israël, par. AFP 30 avril 2025)
Né sous l'Algérie française dans une famille de commerçants juifs de l'Oranais, Isidore Partouche a fondé l'empire de casinos français
Isidore Partouche, dans son casino d’Aix-en-Provence, le 19 juillet 2001. (Crédit : Anne-Christine POUJOULAT / AFP)
Pour tous ses employés, il était « Monsieur Isidore ». Ancien radioélectricien, Isidore Partouche, devenu en quelques décennies le patriarche d’un empire familial du casino en surfant sur la vague des machines à sous, est décédé à l’âge de 94 ans. Goût du risque, inébranlable confiance en lui, fort charisme… Cet autodidacte flamboyant, rapatrié juif d’Algérie qui avait conservé son accent pied-noir, était parvenu dans les années 2000 à faire jeu égal avec l’autre géant du casino français, le groupe Barrière, son concurrent de toujours. Et même à le dépasser en nombre d’établissements de jeux sur l’Hexagone.
En 2025, une cinquantaine d’années après les débuts à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), le groupe Partouche compte 44 casinos en France et à l’étranger, 12 hôtels et 44 restaurants. Et plus de 4 800 machines à sous.« Il a fait tout cela parce qu’il ne savait pas que c’était impossible », disait, en paraphrasant Mark Twain, son fils Patrick, auquel il avait passé la main en 2006 et qui est aujourd’hui le président du conseil de surveillance. Tout en conservant jusqu’au bout un œil sur son empire.
Nombreux casinos dans de petites villes de France
Né sous l’Algérie française à Trezel le 21 avril 1931 dans une famille de commerçants juifs de l’Oranais, Isidore Partouche travaille d’abord comme radioélectricien. Avec, déjà, un goût prononcé pour les affaires : il devient le premier concessionnaire Philips en Algérie.Resté quelques années à Oran après l’indépendance, il finit par gagner la France, avec sa femme, professeure de danse puis de dessin, et leur fils. Direction le Pas-de-Calais, où il rachète au Touquet une piste de karting puis une boîte de nuit. Il refuse de solliciter la moindre aide destinée aux rapatriés mais omet plusieurs années de payer l’impôt sur le revenu, ce qui lui vaudra une note salée du fisc. Pas démonté pour deux sous, il passe même à la vitesse supérieure en rachetant en 1973 pour un franc symbolique le petit casino de Saint-Amand, près de Valenciennes, au bord de la faillite, qu’il redresse avec l’aide de sa famille. Son premier coup de poker. Malgré de nouveaux démêlés avec les autorités, celui qui a pour credo d’acheter pas cher, et de restructurer vite pour encaisser beaucoup, est en pleine ascension. Il acquiert de nouveaux casinos (Le Touquet, Calais, Vichy, Forges-les-Eaux, La Ciotat…) en cédant parfois les exploitations d’eau de source, moins rentables.
Le pactole des machines à sous
Surtout, il saisit avant tout le monde l’immense profit à tirer des machines à sous, autorisées en France à la fin des années 1980. Il va équiper en bandits manchots tous ses casinos, les transformant en vrais lieux de divertissement. Le pactole. Bourreau de travail et doté d’un solide entregent – il avait ses entrées à l’Élysée sous Mitterrand – il introduit le groupe en Bourse en 1995. Entreprise familiale au sens très large (frères, sœurs, cousins, cousines…), Partouche devient en 2002 le premier casinotier de France en nombre d’établissements (mais deuxième en chiffre d’affaires).Il invente même le concept de « Pasino », complexe de divertissement ouvert à tous et proposant jeux, espaces événementiels et spectacles. Martelant son motto « garder les pieds sur terre et ne jamais oublier d’où l’on vient », Monsieur Isidore, cheveux blancs, costume toujours impeccable et havane aux lèvres, aimait bien faire rire son clan avec sa blague favorite : « Pour gagner au casino, il faut en acheter un ! »Lors de son dernier exercice annuel (2023-2024), le groupe Partouche, engagé dans plusieurs rénovations d’ampleur dans ses établissements, a enregistré un chiffre d’affaires de 434 millions d’euros pour un bénéfice net de 4 millions d’euros.