Après deux mois de fermeture, les sept établissements que compte la capitale devraient reprendre leur activité en fin de semaine. Mais cette interruption a coûté cher aux clubs… comme à l'Etat.
C'est avec un certain soulagement, mais aussi avec le sentiment d'un immense gâchis, que les clubs de jeux parisiens s'apprêtent à rouvrir leurs portes. Les sept établissements de la capitale devraient pouvoir reprendre leur activité au plus tôt le 28 février, le ministère de l'Intérieur évoquant plutôt le début du mois de mars.
Mais quel que soit le calendrier exact, le principe semble acté. Le dossier sera examiné par le Conseil d'Etat ce mardi, avant la signature du décret autorisant la réouverture des clubs, puis sa publication au Journal officiel.
Pour rappel, ces établissements avaient dû fermer leurs portes le 1er janvier dernier, date à laquelle la période d'expérimentation avait pris fin. Le gouvernement souhaitait pourtant la prolonger, voire pérenniser cette activité, mais la dissolution de l'Assemblée puis la censure du budget 2025 l'en avaient empêché.
Ces deux mois de fermeture, que personne n'avait souhaités, auront tout de même coûté cher. A l'Etat, d'abord, qui avait fait bénéficier du chômage partiel les quelque 1.500 employés des clubs de jeux. En comptabilisant les recettes fiscales qu'il n'a pas perçues, la facture s'élèverait à environ un million d'euros par semaine, selon Bercy, soit plus de 8 millions au total.
Absence de visibilité
L'addition est également salée pour les clubs de jeux. Pour la plupart situés dans les beaux quartiers de la capitale, ces derniers s'acquittent de loyers importants. Tandis que « sur la partie salariale, l'entreprise prend en charge 36 % du brut » dans le cadre du chômage partiel, rappelle un patron d'établissement.
Le groupe Tranchant, implanté rue Marboeuf, évoque, lui, « plusieurs centaines de milliers d'euros » de manque à gagner. L'établissement tenu par le groupe belge Circus, dans le 16e arrondissement, a lui perdu « 750.000 euros ». « Il faudra aussi voir à la reprise si des salariés manquent à l'appel, car ayant trouvé des emplois plus stables. Il y aura dans ce cas des coûts de formation imprévus », souligne Philippe Bon, délégué général du syndicat Casinos de France.
Autre mauvaise nouvelle : alors qu'une pérennisation des clubs de jeux semblait en très bonne voie il y a encore quelques mois, le budget 2025 a finalement prolongé l'expérimentation pour trois ans, jusqu'à la fin de l'année 2027. Pas vraiment de quoi encourager les investissements de la part des exploitants, que cette absence de visibilité commence à irriter. D'autant que la possibilité d'étoffer leur offre à court terme, notamment avec l'autorisation très attendue de la roulette, semble s'éloigner.
(source : lesechos.fr/Yann Duvert)