Le groupe de casinos Partouche ne pourra pas absorber de hausses de prélèvements, comme le prévoyait l'ancien projet de budget, au regard des investissements engagés pour rénover ses établissements, a annoncé mardi à l'AFP son président Fabrice Paire.
Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires annuel de 434,3 millions d'euros, en hausse de 2,5%, pour son exercice décalé 2023/2024, un niveau jugé "satisfaisant" par le dirigeant mais "pas suffisant pour absorber des hausses de prélèvements".
En parallèle, le deuxième casinotier français (derrière le groupe Barrière), avec 41 établissements exploités et 3.900 salariés, a rénové trois de ses plus importants casinos à Annemasse, Divonne et La Tour-de-Salvagny.
Alors que l'ancien projet de budget prévoyait de taxer plus lourdement le secteur, Fabrice Paire a souligné que la hausse du produit net des jeux (différence entre les mises des joueurs et leurs gains net des prélèvements publics), de l'ordre de 6 millions d'euros cette année, ne compensait pas les "dizaines de millions d'euros consacrés à la rénovation".
"Notre activité ne nous permet pas de tout absorber, a-t-il insisté. C'est impératif que l'Etat comprenne qu'on n'a pas une élasticité infinie. On le fera savoir au prochain cabinet (du ministère) du Budget".
Il a par ailleurs regretté un "manque de recul" sur le sujet de l'ouverture des casinos en ligne qui viendrait "perturber le paysage d'activité" des casinos physiques.
Déplorant un niveau de prélèvement "extrêmement élevé", Fabrice Paire a estimé qu'il y avait "d'autres solutions" pour renflouer les caisses de l'Etat, à chercher du côté des gains des joueurs.
"Quand mes clients gagnent plus de 1.500 euros, leur gain est soumis à une taxation à la CSG (de 13,7%, NDLR). Si c'était appliqué aux gains des clients de la FDJ, ça rapporterait beaucoup et ça serait assez indolore", a assuré le dirigeant, qui estime que la Française des Jeux est favorisée face aux autres opérateurs.
Entre novembre 2023 et octobre 2024, le groupe Partouche a dégagé un produit brut des jeux (PBJ) de 712,3 millions d'euros, en hausse de 1,5%.
En France, l'activité a été portée par les machines à sous, tandis que les formes électroniques de jeux ont reculé, notamment les jeux de table dans les casinos qui étaient en travaux.
À l'international (Suisse et Belgique), à l'inverse, le PBJ a été porté par les jeux traditionnels et notamment par les jeux online suisses tandis que le PBJ des machines à sous a reculé.
(source : boursorama.com/AFP)