Communiqué de presse du SFIC
Le SFIC (syndicat des Sociétés de Fourniture et de Maintenance), ses adhérents, son Président, apportent tout leur soutien à cette tribune qui alerte sur les conséquences désastreuses d’une légalisation précipitée des casinos en ligne en France. Cette décision, prise sans concertation, pourrait avoir des impacts majeurs sur notre économie locale, nos emplois directs et indirects et la santé mentale des joueurs. A titre d’exemple, seuls deux pays ont pu garder des jeux terrestres compétitifs après l’ouverture des jeux en ligne : la Belgique et la Suisse. Nous devons alors protéger notre richesse française et territoriale pour ne pas voir arriver le pire comme dans d’autres pays (Pays-Bas, Finlande…).
L’importance des casinos physiques
Les casinos traditionnels sont bien plus que des simples lieux de jeu : des véritables acteurs économiques et sociaux de premier plan pour de nombreuses communes. Ils génèrent a minima 60 000 emplois, souvent dans des territoires ruraux, et contribuent au financement des services publics essentiels (éducation, culture, infrastructures). Dans certaines villes, les recettes fiscales provenant des casinos représentent jusqu’à 25 % du budget communal. Permettre aux casinos en ligne de s’inviter dans cet écosystème et ce, sans cadre légal, reviendrait à fragiliser voire à faire disparaître un acteur vital pour les collectivités concernées, avec la menace de la perte immédiate d’au moins 15 000 emplois non délocalisables dès la première année.
Les SFM, un maillon clé dans l’écosystème des jeux
Les Sociétés de Fourniture et de Maintenance (SFM) sont plus que de simples prestataires pour les casinos : elles forment le véritable trait d’union entre opérateurs et fabricants mais aussi avec l’autorité de tutelle, qui garantit le bon fonctionnement et la qualité des services proposés dans les établissements physiques. En assurant l’entretien des équipements, la fourniture de matériel spécialisé et en garantissant le respect des normes de sécurité, les SFM contribuent directement à l’attractivité et à la pérennité de l’activité des casinos. Si les établissements subissent une baisse de fréquentation à cause de cette concurrence déloyale des casinos en ligne, les SFM en subiront également les affres, menaçant ainsi la viabilité de nombreuses entreprises locales et les emplois associés.
Une distorsion de concurrence dangereuse
L’ouverture des jeux d’argent en ligne, dans les conditions actuelles, entraînera forcément une chute de la fréquentation des établissements physiques que l’on peut d’ores et déjà estimer à 30/35 % du Chiffres d’affaires, provoquant par symétrie une baisse importante des recettes fiscales pour les collectivités locales. Ces plateformes numériques, souvent basées dans des juridictions à faible fiscalité, ne contribueront pas vraiment à l’économie du territoire. Les recettes fiscales hypothétiques ne serviront qu’à boucher partiellement le trou béant de notre pays… Un emplâtre sur une jambe en bois !
Un cadre sécurisé conçu par les casinos pour les casinos
Les casinos terrestres ont toujours assuré un encadrement strict et responsable des jeux d’argent, en respectant des normes rigoureuses pour protéger les joueurs et garantir l’intégrité des jeux. Aujourd’hui, ils travaillent activement à l’élaboration de solutions pour que l’ouverture éventuelle des casinos en ligne s’inscrive dans cette même continuité. Parmi les pistes de réflexion envisagées, des projets comme JADE cherchent à maintenir le cadre légal actuel tout en garantissant la transparence et la sécurité des pratiques de jeu. Les opérateurs traditionnels s’engagent ainsi à préserver un environnement réglementé et à éviter les dérives associées aux jeux numériques non encadrés.
Si la popularité faisait la loi…
Citer un sondage où 62 % des Français seraient favorables à l’encadrement légal des casinos en ligne, et 93 % à une « offre en ligne régulée et sécurisée », revient à demander si la drogue devrait être légalisée parce que les jeunes la consomment déjà. Ce raisonnement reviendrait à dire que l’illégalité n’a plus de sens dès lors qu’elle est contournée. Les règles existent pour protéger, non pour s’adapter aux infractions. Si l’on commence à légaliser ce qui est interdit, on en revient à la Rome antique sous couvert de démocratie : du pain et des jeux… vox populi.
Un appel à la concertation
Il est essentiel d’engager un dialogue réel avec les élus locaux et les acteurs de l’ensemble de l’écosystème avant de s’inscrire dans une voie qui amènerait le chaos. Ne sacrifions pas les entreprises françaises qui créent les emplois, qui génèrent des recettes fiscales et qui contribuent au financement du bien-être collectif au profit d’opérateurs dont l’objectif est essentiellement financier.
Monsieur le Premier ministre, il ne suffit pas d’écouter les voix des sirènes, il faut entendre celles de la raison !