La Française des Jeux doit boucler, ce mercredi, la plus grosse opération de son histoire avec le rachat de l’opérateur suédois kindred, propriétaire du site Unibet. Ce qui devrait lui permettre de devenir un « champion européen des jeux d’argent et de hasard ».
Avec cette opération à 2,6 milliards d’euros, l’héritière de la Loterie française créée en 1933 et entrée en Bourse fin 2019 poursuit sa diversification et ses emplettes hors des frontières, après l’acquisition de la Loterie nationale irlandaise l’an passé.
La clôture de l’offre publique d’achat (OPA) sur kindred, annoncée en janvier, est prévue ce mercredi 2 octobre, à 17 h, la FDJ ayant décidé d’avancer la date de plus d’un mois après l’obtention du feu vert réglementaire en France. Et le groupe annoncera les résultats de son offre « à partir du 3 octobre, à la clôture du marché ».
« Étape majeure »
Considéré comme une « étape majeure » pour le groupe par sa présidente Stéphane Pallez, le rachat de kindred devrait lui permettre d’accélérer sur le marché des jeux en ligne en devenant « un acteur international de premier plan ».
kindred Group est l’un des principaux opérateurs mondiaux de jeux en ligne, avec des activités en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Il compte 30 millions de clients répartis sur neuf marques (Unibet, 32 Red, Maria Casino…). Il a enregistré un chiffre d’affaires de 893 M£ (1,07 milliard d’euros) en 2023 et emploie environ 2 500 personnes. En France, l’acquisition d’Unibet permettra à la FDJ de devenir « le troisième opérateur du secteur des paris sportifs et des jeux en ligne en concurrence ».
L’an passé, la FDJ avait déjà finalisé le rachat de ZEturf, deuxième opérateur du marché français des paris hippiques en ligne, pour une valorisation de l’entreprise de 175 M€. Elle avait également racheté Premier Lotteries Ireland, « pour une valeur d’entreprise de 350 M€ », devenant pour la première fois de son histoire opérateur d’une loterie à l’étranger.
Distorsion de concurrence ?
Un développement tous azimuts qui a porté les résultats du premier semestre, annoncés fin juillet : le bénéfice net a bondi de 17,5 % sur un an, à 213 M€, pour un chiffre d’affaires de 1,42 milliard d’euros, en hausse de 10,8 %.
Mais cette croissance n’est pas du goût des casinos qui se sont émus plusieurs fois ces derniers mois auprès des pouvoirs publics d’une distorsion de concurrence.
Le rachat de kindred est d’autant plus inquiétant pour eux que le groupe suédois opère des casinos en ligne, qui sont actuellement interdits en France, mais que certains acteurs du marché souhaiteraient voir autorisés. Mi-septembre, l’organisation qui fédère le secteur, Casinos de France, a prévenu qu’elle se montrerait « extrêmement vigilante » sur le respect des engagements pris par la FDJ auprès de l’Autorité de la concurrence.
La FDJ devra, notamment, séparer ses nouvelles marques (pas de racine commune ou de logo commun) des jeux dont elle détient le monopole, à savoir les paris sportifs en points de vente et la loterie (jeux de tirage et de grattage) en points de vente et en ligne.
(source : letelegramme.fr)