Alors que la Société des Bains de Mer affiche une nouvelle année record en termes de chiffre d'affaires, son président-délégué Stéphane Valeri décrypte les secteurs d'activités au cœur de cette bonne santé financière pour le groupe.
En 2024, la SBM englobe trois métiers, "qui ont tous progressé sur cet exercice en termes de chiffres d’affaires" détaille Stéphane Valeri, comptes annuels de l’exercice 2023-2024 en main: les Jeux avec 221,3 millions progressent de 3%, le secteur hôtelier avec 345 millions d’euros augmente de 6%.
Le secteur locatif, englobant les loyers de toutes les boutiques et appartements du groupe est à 135,4 millions d’euros de chiffres d’affaires, soit un bond de 9%.
Ce troisième secteur est le bon élève qui ravit les comptables. Le chiffre d’affaires est en progression grâce à l’indexation des baux des locataires de la SBM. Et de l’arrivée de nouvelles mensualités versées par les occupants des commerces neufs du Café de Paris. Portant ainsi le revenu opérationnel de l’immobilier pour l’exercice à près de 100 millions d’euros.
Ce qui n’est pas le cas des deux autres filières. "Quand on affecte la moyenne des frais généraux repartis selon le chiffre d’affaires des métiers, nous perdons de l’argent dans les revenus opérationnels des casinos (5 millions d’euros), des hôtels et des restaurants (18 millions d’euros)."
Des clients refusés au casino
Dans les casinos, les revenus ont été maintenus grâce à une politique marketing vers de nouveaux clients, et un effort pour récupérer des impayés. Mais le secteur doit composer avec les volontés de la Principauté d’une mise en conformité face au blanchiment.
"Les règles internationales sont de plus en plus drastiques. Et nous avons dû, ce qui n’est jamais facile pour un commerçant, refuser de très très gros clients qui ne correspondent plus aux normes que nous pouvons accepter aujourd’hui sans garantie absolue sur la provenance de leurs fonds", détaille Stéphane Valeri, citant certains visiteurs des pays de l’Est ou du Moyen Orient devenus persona non grata. "Nous nous sommes privés de plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires que nous avions les années précédentes parce que nous sommes très soucieux de respecter ces normes internationales et d’être irréprochables à ce niveau."
Le prix des chambre va encore augmenter
Coté hôtellerie et restauration, si les établissements ont bénéficié cette année de la belle et dépensière clientèle nord-américaine, première en termes de fréquentation devant la France, le Moyen Orient, le Royaume-Uni et la Suisse, les coûts d’exploitation se révèlent massifs face aux revenus engendrés.
"Coté hôtellerie, le prix des chambres à été cette année revu à la hausse de 8%, ce qui nous a permis de maintenir le chiffre d’affaires. Et je suis convaincu que nous avons encore un relais de croissance très important sur les tarifs. Nous continuerons l’année prochaine cette hausse, en augmentant aussi la qualité du service, en visant l’excellence et en misant sur le personnel."
Côté restauration, les ouvertures du Café de Paris et d’Amazonico pèsent dans la balance. Nécessitant une nouvelle salve de personnels pour faire tourner ces deux nouveaux mastodontes place du Casino.
"Nous avons les effectifs pour ne pas trop mettre de pression sur les salariés quand l’activité augmente. Mais cette masse salariale est très supérieure à celle de nos concurrents dans les restaurants. Pour autant on ne veut pas toucher à ce modèle social. Certains de nos restaurants sont rentables, d’autres ne le sont pas encore. Nous allons améliorer les résultats en achetant mieux", promet Stéphane Valeri. Qui a recruté une nouvelle directrice des achats venue du groupe Accor. Et créé un poste de directeur F & B pour assurer de meilleures synergies entre les restaurants.
(source : monacomatin.mc)