Le casino de Ribeauvillé, qui devait ouvrir avant fin septembre, ne pourra finalement pas fonctionner avant janvier 2005. C'est le deuxième revers en un an pour cet établissement construit et prêt à l'emploi.
Nouveau coup de théâtre dans le feuilleton du casino de Ribeauvillé. L'établissement devait accueillir ses premiers clients entre le 15 et le 30 septembre prochains. Mais la préfecture du Haut-Rhin vient de révéler que l'ouverture ne pourra se faire qu'à partir du 1er janvier. Récit rocambolesque d'un casino qui défraye déjà la chronique...
On se souvient que fin 2003, alors que l'établissement venait d'être construit, une faille était apparue dans le dossier : seule une commune pouvait prélever les recettes d'un casino, et non une communauté de communes, comme c'était le cas à Ribeauvillé. Les élus alsaciens se sont donc mobilisés et ont réussi à faire adopter un amendement à la loi sur la décentralisation, fin juillet 2004.
Grâce à cette nouvelle disposition, le problème a été résolu. Tout le monde s'est réjoui de l'issue heureuse du dossier, en stand by depuis plusieurs mois. Courant août, le ministre de l'Intérieur a signé l'autorisation d'ouverture. Jacques Levêque, directeur de l'établissement, a annoncé une mise en service pour fin septembre. Il manquait plus que le feu vert du préfet du Haut-Rhin.
Mais à la préfecture, le dossier a été étudié de près et un détail de la plus haute importance a été découvert. Le décret d'application, qui vient d'être publié suite au vote de la loi sur la décentralisation, précise maintenant que la nouvelle disposition n'est applicable qu'à partir du 1er janvier 2005.
L'ouverture du casino n'est pas remise pas cause, mais tout de même retardée de plusieurs mois. « L'établissement était prêt à fonctionner. Nous avions embauché et formé une trentaine de personnes », souligne Jacques Levêque.
Plus vite que la musique
Face à ce nouveau retard, les élus locaux tentent de dédramatiser. « Cela ne nous surprend pas trop. De toute façon, nous n'avions pas prévu les recettes du casino dans nos budgets prévisionnels », indique Pierre Adolph, président de la communauté de communes de Ribeauvillé.
Jean-Louis Christ, le député-maire de Ribeauvillé, précise que « dans l'euphorie, certains ont voulu aller plus vite que la musique et ont oublié que le vote d'une loi est suivi par un décret d'application. Personnellement j'ai toujours été prudent... »
Le principal souci est le sort du personnel, qui subit ces péripéties. « Comme à l'origine nous devions ouvrir début 2004, les salariés ont été recrutés il y a un an. Devant l'incertitude de l'ouverture, nous avons proposé à chacun d'entre eux des missions dans les autres casinos d'ACCOR. Ainsi certains sont allés travailler en Suisse, à Sainte-Maxime ou à Niederbronn. D'autres n'ont pas accepté », explique Jacques Levêque.
Il y a un mois, avec la promesse d'une ouverture en septembre, les salariés ont été rapatriés à Ribeauvillé. De nouveaux ont été recrutés. Mais tous devront à nouveau patienter... D'ici à janvier, ils vont parfaire leur formation et pourront alors accueillir les clients autour des trois roulettes anglaises et des trois black jacks... fin prêts !
(source : dna.fr/Sigolène Kropp)