À l’approche de la fin d’autorisation de jeux, les échanges en conseil municipaux n’ont guère éclairé le devenir des employés et de l’établissement, fermé par la police des jeux le 29 août.
Forcément, ça allait revenir sur le tapis... Même si, dans son rapport, lié aux mesures de réponse aux observations de la chambre régionale des comptes, la Ville a soigneusement tenté d’éviter le sujet. En parlant des "deux seules recommandations de la CRC sur la période 2015-2021, insiste le maire, Jérôme Viaud. La révision des modalités de mise en œuvre du RIFSEEP* " et la mise en ordre de la gestion du périscolaire.
Mais, comme sa colistière Magali Conesa, lors de la séance du 4 juillet, Paul Euzière est revenu à la charge, pour évoquer l’avenir du casino municipal. D’autant qu’entre-temps (le 29 août), celui-ci a été fermé par arrêté ministériel, en raison de manquements réglementaires.
Alors, puisque "des points importants ne sont pas traités [dans le rapport de la Ville] ", le président du groupe Grasse à Tous a encore rappelé que l’établissement de jeux, en délégation de service public (DSP), occupait "16 des 74 pages du rapport de la CRC."
"Y a-t-il encore la place pour un casino à Grasse?"
Rapport "sévère pour la commune" dont il liste quelques passages. Sur la "longue période d’exonération" qui n’a, pourtant, "pas permis à la SAS Victoria de mener des travaux de rénovation." Sur le montant des prélèvements sur les jeux perçu par la commune, qui ne représentait, "même au plus haut niveau, en 2018, que 0,1% des produits de gestion." Et avait déjà baissé "de 11,5% dès 2019", avant la Covid. Enfin, sur la restauration – avec un contrat de délégation "peu précis et encore moins contraignant" – et le contrôle de la DSP en général, "avec trois rapports incomplets."
Dans ces conditions, il était évident, pour l’élu d’opposition "que nous allions vers une fermeture du casino. Mais on n’imaginait pas qu’elle soit aussi précipitée." Il conclut en questionnant: "Que devient le personnel? Y a-t-il encore la place pour un casino à Grasse? Quelle destination envisageable pour ces bâtiments?"
Rappelant que le casino "ne fait pas partie des préconisations de la CRC", Jérôme Viaud consent, néanmoins, à évoquer "un sujet important."
La SAS Victoria en redressement judiciaire
S’il regrette la fermeture, le maire assure qu’en dépit "de nombreuses mises en garde [dès 2018] de la Ville, notamment sur l’absence du restaurant pendant des mois," pour que les gérants de la SAS Victoria apportent "des mesures correctives", ces derniers "n’ont manifestement pas retenu la leçon. C’est déplorable pour les employés; et pour nous aussi: je me suis battu pour faire rouvrir ce casino et qu’il puisse être un élément important d’attraction."
Le 1er magistrat renseigne que la SAS "a été placée en redressement judiciaire le 20 septembre; dans l’éventualité d’une cession d’activités, cela ouvre une période d’observation de six mois. De notre côté, nous avons lancé une réflexion sur le devenir du Palais des congrès, dont le casino fait partie."
Des pistes? Pour l’heure, pas grand-chose; si ce n’est que la Ville souhaite que "ce lieu demeure un pôle d’animation majeur. On est convaincu qu’on a bien fait de soutenir cette activité, assume Jérôme Viaud. Mais il faut mener une réflexion élargie et collégiale, pour décider ensemble de l’avenir." Il ne va quand même pas falloir traîner: l’autorisation de trois ans, obtenue en octobre 2020 auprès de la commission consultative des jeux de cercle et de casino, arrive bientôt à son terme...
*Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel.
(source :
nicemati
n.com/Pascal Fia
ndi
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