Le casino de Namur risque d'attendre encore un mois sa licence d'exploitation. Un rapport met en doute la rentabilité future de l'entreprise.
De surprises en rebondissements, la reprise du casino semble être une entreprise truffée de pièges. On attendait pour ce 1er septembre l'octroi de la licence d'exploitation à la SA Casino de Namur. Il faudra probablement patienter un mois de plus.
Pourtant le nouveau patron pressenti, Lucien Selce, bénéficie du soutien total du personnel et de l'administrateur judiciaire, Me Hoc, dont l'expérience est devenue incontestable. Les derniers événements peuvent au moins être qualifiés de «curieux».
Déjà, dans le courant de l'été, la Commission des jeux de hasard avait fait savoir qu'elle estimait insuffisant le capital mis sur la table par la SA Casino de Namur et son patron, Lucien Selce, un homme d'affaires français établi à Genève.
Celui-ci avait donc ajouté 250.000 euros, multipliant ainsi sa mise de départ par quatre. Tous les obstacles semblaient levés après que, le 12 juillet, le conseil communal ait lui aussi accordé sa confiance à ce candidat repreneur, sous réserve de l'octroi de la licence.
Mais, fin août, une nouvelle pièce a été déposée au dossier. Il s'agit d'un rapport d'expertise, réalisé à la demande de la Commission, par M. Delvaux, réviseur d'entreprise.
Ce document critique le plan financier de la SA Casino de Namur et met en doute la rentabilité future de l'entreprise.
Les arguments relatifs au litige fiscal ne tiennent pas debout. Il n'y a même pas eu d'investigation contradictoire. C'est comme si le dossier était monté à charge, indique Me Benoît Hoc, l'administrateur provisoire désigné par la justice au moment de la découverte de l'immense fraude fiscale imputable au précédent gestionnaire, Armand Kaida, et à sa société Expansa. Selon Me Hoc, qui fait fonctionner l'établissement depuis six mois et qui a démontré sa rentabilité, ce rapport contient de graves erreurs et inexactitudes. Il estime en outre que M. Delvaux, qui n'est pas fiscaliste, n'a pas à se prononcer sur la dette fiscale.
Il est impérieux, déclare l'administrateur provisoire, pour ne pas courir le risque d'une décision injuste, de ne pas soumettre à la Commission un dossier tronqué.
Lucien Selce, son expert et son avocat ont donc demandé un délai d'un mois pour répondre au rapport Delvaux dans le respect des droits de la défense et pour éviter tout recours administratif.
Cette démarche est largement soutenue par Me Hoc et par le personnel qui affirment que le plan Selce est fiable. Lundi, tous les membres du personnel ont d'ailleurs signé une pétition allant dans ce sens (voir par ailleurs).
Aujourd'hui, la Commission pourrait donc reporter au six octobre, date de sa prochaine réunion, l'octroi ou le refus de la licence.
Pour elle, la date légale ultime est le vingt-deux octobre.
(source : regions.be/Sabine Dorval)