Paniers repas, heures de nuit, formation, sécurité, santé... Soulignant nombre de manquements de la direction, les employés ont fait grève, le 13/06/2023 matin, devant l’entrée de l’établissement.
Fini de jouer! Une dizaine de salariés – "on est tous là, il en manque deux" précise l’une d’elles – du casino Victoria de Grasse étaient en grève, le 13/06/2023. Mouvement mené devant l’entrée de l’établissement, à grand renfort d’affiches, banderoles (et drapeaux FO).
"Les conditions de travail et l’application du Code du travail sont, disons, compliquées" indique Serge Munoz, représentant FO cannes et région, venu "soutenir les collègues [néanmoins non syndiqués]." Il reprend: "Pourtant, ils ne veulent pas de conflit, ne demandent pas grand-chose."
Quoi, alors? Un employé, préférant rester anonyme, liste: "Nous n’avons pas de paniers repas, ni de compensation financière. Les heures de nuit ne sont pas payées. Les visites médicales ne sont jamais faites; il n’y a pas d’exercice incendie, les extincteurs ne sont pas à jour..."
"Les managers font le bar, la sécurité..."
L’un de ses collègues – qui souhaite aussi garder l’anonymat – remet une pièce dans la machine: "On demande aux managers de salle de faire le bar, la sécurité. Ce n’est pas dans les fiches de poste, mais il n’y a pas d’agent. S’il faut sortir un individu du casino, c’est à nous de le faire..."
Il désigne un jeune employé: "Il est arrivé il y a un mois et demi, il a fait seulement deux jours de formation, espacés de deux semaines, ce n’est pas possible..."
La goutte d’eau: les employés assurent avoir appris, "le mois dernier sur internet", que la société gérante est "en cessation de paiements. On ne nous a rien dit, puis qu’en fait, tout allait bien. Au quotidien, c’est dur à vivre."
"On veut juste le respect du Code du travail"
Des conditions qui expliquent, selon eux, "le turnover incessant parmi les employés. Certains font un mois et partent, il y a aussi pas mal de procédures aux Prud’hommes..." L’une des conséquences de ce roulement: "Pour prendre des congés, c’est la croix et la bannière. Certains ont cumulé 60 jours, qu’ils ne pourront jamais prendre..."
Face à cela, ils assurent que la direction fait la sourde oreille. "On n’est pas dans une démarche de blocage. On veut juste le respect du Code du travail et de la convention collective des casinos: c’est la base. On ne demande même pas de hausse de salaire. Mais au moins les paniers repas et les heures de nuit. On a envoyé un mail à ce sujet, on n’a même pas eu de réponse. Ça aussi, c’est dur, on se sent méprisé."
Une analyse que partage, réciproquement, la direction [lire plus loin]. Et qui vient témoigner du malaise qui règne au casino Victoria, lancé en pleine partie de poker menteur...
(source : nicematin.com/Pascal Fiandino)