Un ancien député français, assurant souffrir d'addiction au jeu, a été condamné en appel, ce mardi 23 mai, à un total de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir notamment joué au casino avec des fonds versés par l'Assemblée nationale.
Poursuivi pour détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêt, dans deux dossiers distincts, l'ex-député socialiste des Bouches-du-Rhône (sud-est) Henri Jibrayel, 71 ans, pourra purger sa peine à domicile sous bracelet électronique.
Les juges de la cour d'appel d'Aix-en-Provence ont aggravé les condamnations prononcées, en 2020 et 2021, par le tribunal correctionnel de Marseille. Comme en première instance, l'ex-élu, aujourd'hui retiré de la vie politique, a été condamné dans les deux dossiers à une peine d'inéligibilité de cinq ans.
À la sortie de l'audience, l'ancien député des quartiers nord de Marseille a annoncé son intention de se pourvoir en cassation dans les deux affaires, pour détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêt, afin de "démontrer (s)on honnêteté".
Dans le dossier de détournement de fonds publics, Henri Jibrayel a été condamné à deux ans de prison dont neuf mois ferme --au lieu d'un an dont six mois ferme en première instance-- pour avoir joué au casino avec des fonds versés par l'Assemblée nationale. L'ex-député (2007-2017) avait reconnu une addiction au jeu avant de se faire interdire de casino à sa demande.
Il devra verser 18.500 euros de dommages et intérêts à l'Assemblée nationale
Dans un précédent dossier, concernant l'organisation de mini-croisières à destination des personnes âgées de sa circonscription et à visée électoraliste, Henri Jibrayel a été condamné, pour abus de confiance et prise illégale d'intérêt, à trois ans de prison dont quinze mois ferme, au lieu de trente mois dont dix ferme en première instance.
Soucieux, selon les juges, de retrouver son mandat à l'Assemblée nationale, M. Jibrayel avait utilisé trois associations des quartiers nord de Marseille sur lesquelles il avait la main (deux étaient présidées par son assistante parlementaire et suppléante, l'autre par un proche) pour régler le montant de ces deux sorties en mer organisées en mai 2011 et juin 2012 pour quelque 1.200 personnes âgées.
Évoquant "deux décisions qui reposent sur des erreurs de droit", Me Jorge Mendes Constante, avocat de M. Jibrayel, a dénoncé "des peines disproportionnées au regard des faits. Dans l'un des dossiers, on fait une sortie en mer, dans l'autre nous avons démontré que l'argent joué était le sien et non celui de l'Assemblée nationale".
(source : lamontagne.fr)