Saumur ne fait toujours pas partie des communes autorisées à ouvrir un établissement de jeu. Mais la donne pourrait changer. Députée Renaissance de Saumur Sud, Laëtitia Saint-Paul, a l’aval d’Emmanuel Macron pour faire changer la loi en faveur de la ville du sud Anjou. D’ici 2024, elle espère obtenir gain de cause. À la clé pour la ville, une centaine d’emplois directs, quelques millions d’euros pour ses finances et une fréquentation touristique confortée.
L’engagement vient de tout en haut. D’Emmanuel Macron lui-même : « Saumur aura son casino durant ce quinquennat ! » Donc d’ici 2027 au plus tard. Et dans le rôle de la batteuse de fer tant qu’il est encore chaud, on trouve Laëtitia Saint-Paul. La députée Renaissance de Saumur Sud (Maine-et-Loire) est en contact avec le ministère de l’Intérieur pour rendre possible la promesse présidentielle.
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Projetée par les majorités municipales successives depuis trente, prévue à la place de l’ancien cinéma Le Palace à deux pas de la Loire, la création d’un casino à Saumur ne se heurte en effet plus qu’à un « léger » détail. En l’état actuel, la législation ne permet pas l’implantation d’un tel établissement dans la ville. Celle-ci ne correspond pas aux critères prévus par la loi de 1907, révisée en 2006. Il faudra donc la modifier de nouveau.
Le Maine-et-Loire fait figure de désert du jeu
S’il voit le jour, le casino saumurois comblera un désert du jeu. L’Anjou ne compte aucun établissement de ce genre. « En autorisant les villes ayant développé une activité importante en lien avec l’équitation à ouvrir des casinos, il serait possible de pallier l’inégale répartition de ces établissements sur le territoire », estime aujourd’hui Laëtitia Saint-Paul.
Au départ d’Angers, le casino le plus proche est ainsi à 120 km, à Bagnoles-de-l’Orne. Depuis Cholet, il faut faire 90 km pour se rendre en Vendée, à La Faute-sur-Mer. De Saumur, ce sont les 110 km qui mènent à La Roche-Posay (Vienne) qu’il faut accomplir pour avoir le droit de tenter sa chance à la roulette ou sur les machines à sous.
Un casino dope l’activité touristique
Bien évidemment, c’est cette clientèle départementale que vise la Ville de Saumur. Mais pas que… Si le schéma vu partout ailleurs se reproduisait, un casino doperait l’activité touristique du secteur de Saumur, qui enregistre déjà de jolis scores de fréquentation : environ 250 000 visites annuelles pour le Bioparc de Doué ; 80 000 pour l’Abbaye royale de Fontevraud ; 120 000 pour le château de Saumur, etc.
Selon une étude de l’université d’Aix-en-Provence, les casinos présentent en effet un potentiel certain pour « ce qui est d’attirer des revenus de l’extérieur, donc d’avoir de vastes retombées économiques pour les autres entreprises locales, que ce soit au niveau des recettes, de la création de nouveaux commerces ou de l’emploi ».
Une centaine d’emplois espérée par le maire
Pas impossible, d’autant que les casinos français privilégient souvent les zones où ils pensent pouvoir recruter facilement, donc celles à fort taux de chômage. C’est le cas du Saumurois, où 8,3 % des personnes en situation de travailler sont sans emploi et où, selon l’Insee, « la faible présence de pôles structurant rend plus difficile l’accès » à une activité rémunérée.
Un casino pourrait jouer ce rôle laissé vacant. En 2019 sur sa page Facebook, Jackie Goulet, maire de Saumur, évoquait la création de 110 emplois directs. En moyenne, un casino français emploie 80 personnes, dont une cinquantaine de croupiers.
(source : ouest-fra
nce.fr/Olivier PAULY)